Guinée: La défense des proches de Dalein incarcérés fulmine…

CONAKRY-Après avoir annoncé, le 10 février 2021, la suspension de sa participation à la procédure d’instruction préparatoire et du jugement des détenus politiques, Ousmane Gaoual Diallo, Cherif Bah, Cellou Baldé, Etienne Soropogui, Abdoulaye et autres, le collectif des avocats de la défense vient de dénoncer ce qu'elle qualifie de violations de ses droits. Parmi ces violations, il y a le refus d'avoir accès à ses clients à la maison centrale. Une attitude que fustigent maitre Salif Béavogui et ses confrères.
Dans une déclaration publiée, ce mardi 16 février 2021, dont nous avons obtenu copie, le collectif regrette «le caractère fallacieux des chefs d'accusations, les détentions arbitraires prolongées, et de surcroit la violation répétée et intolérable des droits de la défense (…) Plus grave, il y a 24 heures, l’accès à nos clients à la Maison centrale a été interdite alors que l’avocat, à tout moment, doit librement communiquer avec son client dans le cadre de mieux préparer la défense de celui-ci», précise-t-il.
Au regard de l’évolution de la procédure, la défense estime qu’ « il ne fait plus l'ombre d’un doute que notre justice, plus soucieuse de satisfaire aux réquisitions du ministère public qu'à la manifestation de la vérité, entraine inéluctablement l'opinion nationale et internationale vers une parodie de justice que le collectif ne saurait en aucune manière cautionner. Bref, le collectif ne saurait s'associer à une procédure judiciaire biaisée, précédant un procès inéquitable, dans lequel les peines à distribuer sont déjà programmées », dénonce-t-elle.
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Alors qu’ils ont annoncé la suspension de leur participation « à cette parodie de justice », les avocats accusent le Tribunal pour enfant d’organiser de « procès expéditif et punitif » de leurs clients mineurs en distribuant « des peines et des libérations à sa guise ».
Par ailleurs, le collectif s’étonne qu’ « au lieu d'être menée à charge et à décharge», l’instruction préparatoire soit conduite à charge en ne laissant « aucune possibilité» à ses clients « de démontrer leur innocence dans le cadre d’une procédure juste et équitable ».
Les avocats dénoncent également le refus de transmettre au parquet général de Conakry, des appels qu’ils ont relevés du 14 au 27 janvier 2021, contre toutes les ordonnances de placement en détention provisoire. « Cette attitude du greffe du Tribunal pour enfant viole les dispositions des articles 292 et 300 du Code de Procédure Pénale. Or, sous peine de sanction disciplinaire, toutes les dispositions du Code de procédure pénale doivent être scrupuleusement respectées par les magistrats et greffiers », soutient le collectif d’avocats.
A noter que le ministère de la justice n'a pas encore réagi face à ces nouvelles accusations.
Abdoul Malick Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le mercredi 17 février 2021 3:47
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