Guinée : Des « grincements de dents » suite à l’augmentation des prix des denrées alimentaires…

CONAKRY-La hausse des prix des denrées de première nécessité fait des mécontents en Guinée. Dans certains marchés et gargotes de la capitale où notre reporter s’est rendu, la mesure est vivement décriée par les citoyens interrogés. Le mouvement syndical guinéen aussi reprouve cette décision qu’il qualifie d’unilatérale. Il convoque une assemblée générale des travailleurs dès la semaine prochaine.

Le ministère du commerce et la chambre nationale du commerce et de l’artisanat de Guinée ont signé le 30 janvier 2024, un protocole d’accord fixant les nouveaux prix des denrées de première nécessité tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Aussitôt signé, ledit protocole est rentré en vigueur sur le marché local.

Face à cette situation, des citoyens rencontrés sur certains marchés ne cachent pas leur mécontentement suite à cette décision. M’Ma Binty Bangoura est vendeuse, au marché Koloma : « nous sommes en train de tirer le diable par la queue parce qu’actuellement en Guinée les choses sont devenues dures. Les articles que nous vendons, il y a une rareté de la clientèle alors que nous avons nos enfants nourrir. Tous les prix ont flambé, le prix du riz tout est devenu cher sur le marché », dénonce cette mère de famille qui implore la grâce divine.

« Que Dieu fasse que cela change pour nous les femmes car nous souffrons… Je demande aux autorités de revoir pour diminuer les prix des denrées de première nécessité, nos maris n’ont pas de bons emplois, c’est nous les femmes qui sortons sous le soleil pour chercher de quoi nourrir la famille. Les autorités n’ont qu’à aider les femmes, nous souffrons, quand tu entends en Guinée tout va bien c’est grâce à la femme », explique Mme Sylla.

A Enco 5, Mamadou Saliou Baldé est vendeur de riz dans une boutique. Cette augmentation des prix des denrées alimentaires semble le dépasser, il essaie de faire une comparaison : « Nous sommes vraiment dépassés, surtout que la décision vienne des autorités, là on n’y peut rien malheureusement sinon que de s’aligner. Mais il faut se le dire, nous ne sommes pas du tout satisfaits par cette décision. Si nous prenons le riz, avant, le sac à Madina c’était à 280 000 et revendu à 290 000 voire 300 000, maintenant que le sac est vendu à 330 000 soit un rajout de 50 000 avec tous les frais que nous avons donc c’est pour vous dire qu’on ne peut en aucun cas s’en sortir.

Ramadan

Même si ce que les autorités brandissent comme argument est réel mais qu’elles comprennent que dans pratiquement 4 semaines nous serons en plein mois de ramadan. Alors, c’est de revoir la copie, puisque c’est seulement à eux d’inverser la tendance », explique ce vendeur détaillant.

Hassanatou Diallo est vendeuse du riz dans une gargote, à Cosa.  Interrogée sur les nouveaux prix des denrées alimentaires, cette dame déclare qu’elle a déjà procédé à un réajustement sur le plat du riz qu’elle revend : » Pour vous dire la vérité, la vie est très chère actuellement. Je suis vendeuse du riz préparé et depuis qu’ils ont augmenté le prix du sac de 50Kg, nous aussi nous sommes obligés d’augmenter le prix du plat. Parce qu’avant on vendait le plat à 7000 fg mais maintenant là, nous vendons le plat 10 000fg. Donc, au-delà de cette augmentation du prix du riz et les autres denrées alimentaires et condiments sur le marché sont devenus intouchables. Alors, nous demandons au président de la transition le général Mamadi Doumbouya de revoir la situation pour aider la population qui souffre énormément dans ce pays. Nous comprenons que la crise elle est mondiale mais ils n’ont qu’à revoir encore un peu pour le peuple », a-t-elle lancé.

Même le piment a grimpé

Venue acheter des condiments au marché d’Enco5, Fanta Diawara, n’a pas manqué d’exprimer sa désolation face à cette situation. «  Les prix ont changé au marché même le piment qui est cultivé chez nous ici a grimpé, c’est regrettable surtout que nous tendons vers le mois de ramadan. Vous imaginez, si les prix deviennent chers de la sorte nous en tant que mère ça nous inquiète quand-même. Car forcément ça va impacter les hommes puisque c’est eux qui donnent généralement la dépense. C’est pourquoi nous demandons aux autorités de réduire le prix pour permettre de passer de bons moments lors du ramadan qui s’approche », a-t-elle lancé.

Selon le ministère du commerce, l’augmentation des prix de certaines denrées alimentaires est la résultante de la conjoncture internationale. « L’inde qui est le principal pourvoyeur de riz au monde entier (40%), connait la crise et a pris un certain nombre de mesures et également l’introduction d’une taxe à l’importation à une proportion de 20% sur le riz. Suite à cela, nous avons assisté à la hausse du prix de la tonne métrique du riz, considéré comme prix CAF (Coût, Assurance, Fret) passant en moins de 510 dollars à 610. Donc, cette augmentation est très significative », explique le directeur général du Commerce intérieur et de la Concurrence, Emile Yombouno, interrogé par Africaguinee.com.

A suivre…

Mamadou Yaya Bah 

Pour Africaguinee.com 

Créé le 4 février 2024 11:35

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