Guinée : Avec l’appui de Rio Tinto, le ministère des Mines et la Chambre des Mines unissent leurs efforts pour renforcer la sécurité dans les zones minières…

CONAKRY- Avec l’appui de Rio Tinto, le Ministère des Mines et de la Géologie et la Chambre des Mines de Guinée, ont organisé les 22 et 23 avril 2025, un atelier de renforcement des capacités en Hygiène, Santé et Sécurité. Cette rencontre de haute portée s’est tenue dans un réceptif hôtelier de la capitale, sous le thème : « Amélioration des standards Hygiène Santé Sécurité (HSS) pour un secteur minier plus sûr« .
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du programme de renforcement des capacités des agents responsables de la supervision et du suivi du respect des normes de santé et de sécurité au travail. Cent cadres venus du ministère des Mines et des directions préfectorales des Mines et de la Géologie et des sociétés minières ainsi que de l’Union Nationales des Orpailleurs de Guinée (UNOG) ont pris part à cette importante formation.
Plusieurs thématiques riches en contenu ont été abordées au lors de cette formation, par des experts formateurs en HSS, venus de plusieurs sociétés membres de la Chambre des Mine dont la CBG, la SAG, la SMB, la SMM, KGM et Rio Tinto. Parmi les modules abordés, il y a : la prévention des risques professionnels, la Gestion des risques critiques, la prévention des accidents de circulation sur les sites miniers, l’approche SSE pour les sous-traitants, la gestion de l’ambiance thermique et de la fatigue, le sauvetage incendie et réponse aux urgences.
Le ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla, qui a présidé l’ouverture de l’atelier a expliqué la portée de cette initiative. « La santé-sécurité au travail, c’est un des objectifs que le président de la République a assigné au gouvernement du premier ministre Amadou Oury Bah mais également aux ministères sectoriels, notamment le ministère du Travail et tous les ministères impliqués dans cette problématique. Ils ont pris l’initiative d’organiser cet atelier pour un échange d’expériences en matière de santé-sécurité dans les mines. En 2024, il y a eu 628 accidents de travail dans les zones minières. La majorité de ces accidents sont dans l’exploitation artisanale de l’or et du diamant, mais également dans les mines industrielles. Nous avons invité des experts reconnus mondialement dans les questions de santé-sécurité, y compris certains experts de certaines entreprises internationales, partenaires comme Rio Tinto, qui est partenaire de la Guinée dans le projet Simandou, Simfer, mais également la CBG.

En association avec la chambre des mines, nous avons organisé cet atelier pour que toutes les sociétés qui ont des opérations minières ou qui sont en phase de construction aient un échange d’expériences afin qu’elles puissent minimiser autant que faire se peut les risques d’accidents au dans leurs opérations. Nous avons invité également les exploitants artisanaux pour qu’ils puissent également bénéficier de ces meilleures pratiques », a expliqué le Ministre Bouna Sylla.
L’objectif du Président de la République est que chaque travailleur le matin, quand il se lève pour aller à son lieu de travail, puisse retourner dans sa famille, a-t-il ajouté. « Et ça c’est extrêmement important, mais également pour les sociétés, c’est un sujet extrêmement utile, parce que quand il y a des accidents de travail, cela entraîne des arrêts de leurs opérations », souligne M. Sylla.
Pour sa part, Nadjita Francis NGARHODJIM, Directeur Général des Affaires Externes de Rio Tinto Simfer, a indiqué que la santé et la sécurité au sein des sociétés minières sont un engagement de tous pour éviter les accidents des travailleurs.
« La santé et la sécurité au sein de notre industrie sont des sujets d’une importance capitale. Elles ne doivent pas être prises pour acquises. Elles requièrent un effort quotidien, un engagement constant de la part de tous les acteurs. Il est de notre responsabilité collective de veiller à ce que chaque individu, des travailleurs sur site ou dirigeants, rentre chez lui sain et sauf chaque jour. Et c’est également notre responsabilité de nous assurer que nos opérations ne représentent pas de danger pour les communautés et que tout comme nos employés, elles sont protégées des dangers que peuvent générer nos activités. Cet atelier est une opportunité précieuse de partage d’expériences, d’apprentissage mutuel, de réflexion sur les réussites, mais aussi sur les défis auxquels fait face notre industrie.

Nous avons l’occasion d’apprendre les uns des autres pour remettre en question nos habitudes et pour avancer ensemble vers un seul objectif. Cet objectif, c’est zéro accident au sein de notre industrie. À Rio Tinto, nous avons la conviction que nous pouvons élever collectivement les standards de santé et de sécurité au sein de l’industrie minière guinéenne en conjuguant nos efforts, en confrontant nos points de vue et en échangeant nos expériences. Aucun objectif opérationnel ne vaut la peine s’il met une vie en danger. Cette conviction, je suis sûr que nous la partageons tous », a-t-il indiqué.
Thérèse Dower, Général Manager Santé Sécurité Hygiène (HSS) à Rio Tinto Simfer, a apprécié à sa juste valeur cette initiative. « J’apprécie vraiment l’opportunité de pouvoir partager l’expérience et l’apprentissage de Rio Tinto Simfer avec l’industrie des mines guinéennes. Ma présentation portait sur le programme de Rio Tinto Simfer qui concerne l’évaluation des risques critiques (…) », a-t-elle indiqué.
A travers cette initiative pratique, le département en charge des Mines et la Chambre des Mines, entendent réduire les accidents et incidents dans les zones minières, rehausser le niveau de surveillance HSS sur les sites miniers, mettre les sociétés au niveau des standards HSS parmi les plus élevés, améliorer les politiques HSS des sociétés minières et renforcer leur application. A l’issue de cette formation, les participants sont dorénavant en mesure d’agir correctement conformément aux normes et standards HSS.
Ce mercredi 23 avril 2025 lors de la clôture de la formation, certains participants ont partagé leur expérience. Thiam Moussa, responsable conformité de la société Kambia Bauxite Mining, basée à Boké témoigne :

« Ce genre d’initiative, on en a vraiment besoin. Parce que tout le monde sait que la santé, la sécurité et le travail, dans toutes les entreprises, sont une priorité. Quand on a suivi les présentations, il y a quelqu’un qui a parlé de la culture de sécurité. Je pense que c’est un état d’esprit. Ça ne demande pas de gros moyens, mais c’est juste un état d’esprit afin que chacun, dans son milieu de travail et dans son environnement de travail, se sente bien en sécurité et qu’il travaille à l’aise. C’est très important. Ce genre de formation permet de partager des expériences et des cas pratiques. En tant que participant, pendant ces deux jours, personnellement, j’ai appris beaucoup de choses et j’ai reçu beaucoup d’informations. »
Ousmane Camara, responsable de la santé et de la sécurité à la Société des mines de Mandiana, filiale de la SMM Manager Group renchérit : « Nous sortons de deux jours de séminaire sur le renforcement des capacités en santé et sécurité. Cela a été très constructif, surtout dans l’établissement de ce processus qu’on appelle la culture de la sécurité. Aujourd’hui, dans notre pays, cette culture de la santé et de la sécurité fait cruellement défaut. Cet atelier nous a donc permis de nous outiller pour qu’au retour dans nos différents services, l’on puisse mettre en exergue les notions apprises et surtout les partager à nos collègues qui n’ont pas pu être présents. Car l’objectif est de prévenir les accidents sur le terrain, et d’atteindre l’objectif de zéro accident. Cet atelier a donc été très instructif. Nous pensons que la Chambre des mines continuera sur cette voie, afin que nous puissions vraiment élargir ce processus de culture de la sécurité dans toute la Guinée« .

Almamy Sonka Soumah, Directeur en charge de la santé-sécurité à la SAG est revenu sur les recommandations formulées par les participants à l’issue de cet atelier.
« Nous avons formulé des recommandations qui, d’abord, doivent permettre de renforcer notre administration de manière efficace. Parce que quand un pays minier comme la Guinée a une administration qui n’est pas dotée de moyens essentiels pour l’application des règles du pays, c’est compliqué. Donc, à l’instar des autres pays assez avancés, nous estimons qu’il faut que l’administration minière soit dotée de moyens logistiques appropriés pour lui permettre de faire son travail. Ces moyens incluent non seulement le développement de ses capacités par rapport aux nouvelles normes internationales, mais aussi les engins qui lui permettront de se déplacer de façon libre, digne et indépendante vers les institutions minières.

L’autre recommandation que nous avons formulée est à l’intention des institutions minières, car nous estimons que certaines entreprises ont des normes assez avancées en matière de santé et de sécurité. Il y a cependant d’autres qui n’ont pas les mêmes opportunités. Il est donc important qu’à l’issue de cet atelier, ces entreprises puissent emboîter le pas aux entreprises avancées pour préserver la vie humaine qui est sacrée. Les autres recommandations tournent autour, afin que, non seulement à travers le soutien de l’autorité au plus haut niveau, mais aussi de l’autre côté, le soutien des chefs d’entreprises et des chefs de corporation, nous puissions faire en sorte que la vie humaine soit préservée, non seulement pour les employés eux-mêmes, mais aussi pour les communautés dans lesquelles nous exerçons. »
Mamadou Yaya Bah
Pour Africaguinee.com
Créé le 23 avril 2025 20:28Nous vous proposons aussi
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