Fermeture des cliniques « non conformes » et officines « illégales » : des choix difficiles mais essentiels (opinion)

Lorsqu’on s’attaque aux réformes engagées par le ministère de la Santé, il est nécessaire de regarder les choses avec lucidité. Il est facile de jeter l’opprobre sur des décisions audacieuses, mais qu’en est-il réellement ?
Ces réformes, qui dérangent autant qu’elles interrogent, ont un objectif clair : protéger la santé et le bien-être des populations guinéennes.
La fermeture des cliniques non conformes, des officines illégales et l’interdiction de la vente de faux médicaments ne sont pas des caprices. Ce sont des choix difficiles, certes, mais essentiels. Comment peut-on défendre des pratiques qui, sous prétexte de proximité, mettent en danger des milliers de vies chaque jour ?
La santé n’est pas un compromis. Elle exige des standards, des normes, une rigueur intransigeante.
Il est facile de dénoncer la rigueur comme un frein. Certains y voient une volonté de priver les populations de services de santé. Mais ne serait-il pas plus juste de voir en cela un effort pour assainir un secteur gangrené par l’illégalité et l’amateurisme ? Garantir la sécurité des soins, c’est protéger les plus vulnérables.
Quant à ces accusations de « concurrence déloyale », elles traduisent une incompréhension des priorités. Les réformes en cours ne servent pas des intérêts privés, elles servent l’État et le peuple. Les infrastructures récemment inaugurées – la centrale à oxygène dans la région de Kankan, les centres de santé dont les travaux sont en cours ou encore les entrepôts de la PCG à travers le pays, en sont la preuve. Ce sont des réponses directes aux besoins criants de nos communautés.
Le vrai problème, c’est que les réformes remettent en cause des pratiques installées depuis trop longtemps. Elles bouleversent des équilibres confortables pour certains, mais toxiques pour la majorité. Il faut du courage pour porter ces changements. Ces accusations de détournement, d’enrichissement personnel ou d’incompétence, ne sont-elles pas avant tout des tentatives de détourner l’attention des véritables avancées ?
Réformer, c’est déplaire. C’est aussi affronter les critiques, les résistances, et parfois même les calomnies. Mais réformer, c’est surtout agir, poser des bases solides pour que demain, chaque Guinéen, qu’il vive à Conakry, Mamou, Kankan, N’Zérékoré, Guéckédou ou Labé, puisse se soigner dans la dignité et la sécurité.
Alors, au lieu de chercher des failles à tout prix, pourquoi ne pas regarder ces réformes pour ce qu’elles sont. Un effort sincère, certes imparfait, mais nécessaire pour bâtir un système de santé digne de ce nom ? La santé publique est l’affaire de tous, pas un champ de bataille pour des intérêts personnels ou politiques.
L’avenir de notre système de santé dépend de notre capacité à soutenir ces réformes avec exigence, mais aussi avec espoir. Car c’est en travaillant ensemble, avec lucidité et responsabilité, que nous construirons une Guinée où la santé ne sera plus un privilège, mais un droit pour tous.
Dr Ismaël
Créé le 13 janvier 2025 15:00Nous vous proposons aussi
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