Examens nationaux : les confidences de Mamady Sidiki Camara, chargé de communication du Ministère l’Enseignement Pré-universitaire

Mamady Sidiki Camara

CONAKRY-En Guinée, les examens nationaux vont débuter le 6 juin 2022 sur toute l'étendue du territoire national et prendront fin le 21 du même mois. Quelles sont les dispositions prises par le Ministère de l'enseignement pré-universitaire et de l'alphabétisation pour le bon déroulement des épreuves ? Quel est le délai imparti pour la publication des résultats ? Mamady Sidiki Camara, chargé de communication dudit département a répondu aux questions d’Africaguinee.com.

 

AFRICAGUINEE.COM : dans une semaine les examens nationaux vont débuter sur toute l'étendue du territoire national, quel est le niveau des préparatifs sur le terrain ?

MAMADY SIDIKI CAMARA  : A date, pratiquement à une semaine du démarrage des examens nationaux de cette année, je peux vous dire que tout ce qu'il faut pour le bon déroulement des examens, à Conakry et à l'intérieur du pays, tout le matériel nécessaire se trouve sur place. Les cahiers, les PV, les feuilles d'émargement, les listes d'identification des surveillants, correcteurs… bref tout est prêt. 

Cette année nous avons eu la chance de vouloir commencer à temps, prendre des précautions. Et, donc nous ne courrons aucun risque d'être confrontés à n'importe quel cas d'improvisation. 

Quelles sont les nouvelles dispositions prises par le MEPU-A pour crédibiliser davantage les examens ?

C'est le renforcement de la rigueur, de la vigilance, et certaines mesures allant dans le sens de mieux crédibiliser nos examens nationaux. 

Quelles sont ces mesures ?

C'est par exemple les feuilles d'examen que le département a décidé de changer cette année. La feuille d'examen a une nette différence avec celle de l'année passée où des années précédentes. L'avantage lié au changement, on peut citer deux : c'est d'abord à avoir beaucoup plus de transparence parce qu'avec cette feuille, le candidat n'a que trois choses à faire ; indiquer son profil, son PV et signer en dessous. Une fois on aura cliqué sur ce PV au service examen, on pourra retrouver toutes les autres informations sur le candidat. De facto cela nous a épargné le secrétariat de correction qui nous coûtait en argents mais aussi en temps. Car lui seul il pouvait nous amener jusqu'à près de deux semaines sans même finir. Et, il y avait des risques parce que c'était des œuvres humaines qui pouvaient parfois faire l'objet d'erreurs fatales à certains candidats. Pour ne citer que ces deux avantages. 

Dans le même ordre de transparence, nous avons initié d'interner tous les acteurs impliqués dans la gestion des sujets. Il y a déjà plus de de deux semaines ces acteurs qui ont la main sur ces sujets (qui les recomposent, les reformulent, les conditionnent, les emballent et les acheminent vers les centres), ces acteurs-là sont à l'internat, coupés de tout contact extérieur. Ils y vont rester jusqu'à la dernière épreuve. Tout ceci, c'est pour barrer la route à la fraude et empêcher toute tentative de fuite.

Pourquoi la décision de faire prêter serment sur les livres saints (Coran et la Bible) aux acteurs impliqués dans le déroulement des examens ?

La prestation de serment des acteurs fait partie des initiatives que le département a bien voulu prendre cette année. Ça fait l'objet de plusieurs analyses et d'interprétation différentes mais je puis vous dire que cette mesure a été prise par le département parce qu'il y a un manque de confiance entre les acteurs impliqués dans la gestion et le département au niveau central. Mais le département a trouvé qu'il fallait trouver un moyen de renforcer ces acteurs-là dans leur positionnement. 

La nature humaine, elle est parfois flexible. Elle est fragile face à certaines tentations. Et à chaque fois l'expérience a prouvé qu'il a été question des examens nationaux, les tentations n'ont pas manqué pour faire dérouter certains acteurs majeurs sur lesquels nous reposons toute notre confiance et que ces acteurs-là ont malheureusement fléchi.

Donc, pour leur donner plus de force. Nous avons estimé que par cette prestation de serment, cet engagement devant leur créateur, de ne pas trahir, d'agir tels que le règlement recommande, cela peut constituer en eux une force qui viendrait contrecarrer et renforcer leur fragilité face à ces tentations. C'est pourquoi cette prestation de serment n’est pas synonyme de manque de confiance en ces acteurs, sinon on n'allait pas les choisir. 

Est-ce ce une exigence du Colonel Doumbouya, Président de la transition, de soumettre cette prestation de serment à ces acteurs ?

C'est un rapprochement facile. Je puis vous dire que la Présidence n'a aucune "infiltration ni ingérence " dans la gestion des examens. Nous sommes entièrement responsables de la gestion de ces examens. 

Est-ce que les appareils de détection des métaux, initiés par Pr Bano seront utilisés cette année ?

Tout ce que nous avons apporté comme nouveauté est venu se joindre à ce qui est de positif. Au-delà même des détecteurs des métaux, tout ce que nous avons constaté qui soit positif et qui aide à lutter contre la fraude ou les tentatives de fraude nous les avons maintenus et nous allons les renforcer par les nouveautés que nous venons d'en apporter. Les détecteurs de métaux sont un acquis et les candidats verront bien si nous allons en faire usage ou pas. 

Quelles sont les sanctions prévues contre un candidat, surveillant ou encadreur en cas de fraude ?

Nous avons fait la révision des textes réglementaires des examens nationaux à cause du temps qui évolue. Un candidat qui est pris en flagrant délit de fraude ou de complicité de fraude, si les preuves sont avérées, le candidat est éliminé pour la matière en cours, ce qui veut dire qu'il est éliminé de l'examen en cours. Si les années précédentes la sanction se limitait seulement à l'exclusion du candidat de l'examen en cours et possibilité de reprendre l'année suivante, la nouveauté réside dans le fait que les règlements ont prévu que quand un candidat est appréhendé en flagrant délit, preuves à l'appui, non seulement il perd cette année et l'année qui suivra. Durant deux années consécutives cet élève ne pourra pas faire les examens en République de Guinée. 

Et tout encadreur qui est pris dans les mêmes conditions de fraude, de légèreté avec preuves à l'appui, non seulement il est extirpé du centre, éliminé des autres épreuves, durant trois ans il ne sera pas associé à la gestion des examens en République de Guinée mais aussi il pourrait faire l'objet de poursuite judiciaire de même que le candidat. 

De par le passé, il a été souvent dénoncé des cas de fraude massive dans certains centres. Qu'est-ce qui envisagé contre cela ?

C'est pourquoi nous tenons chaque année l'atelier préparatoire des examens. Le premier objectif c'est de nous permettre de tirer de leçons. Nous tirons des leçons sur le déroulement des examens et nous récapitulons les manquements, les défaillances et les mérites. Ce qui est pour cette fois des cas de fraude massive, nous avons tellement des précautions que même la fraude simple ne sera pas observée à plus forte raison celle massive. 

Nous avons déjà pris toutes les dispositions dans le choix des responsables, la combinaison ou le choix des centres d'examen mais aussi dans le choix des surveillants. Tout cela pourrait nous aider à concourir à la clarté et à la transparence. Nous estimons qu'avec la vigilance des uns et des autres, surtout le sens de responsabilité des acteurs que nous avons choisis nous pourrons échapper à ces situations que nous avons connu par le passé. 

Avec toutes ces mesures et innovations du MEPU-A, à quelle date les résultats seront publiés ?

Difficile à dire. Nous estimons que la priorité qu'il faut accorder dans ce cadre ce n'est pas de proclamer tôt les résultats mais c'est plutôt de proclamer des résultats propres, débarrassés de toute fraude, discussion et de tout soupçon. 

Malgré le secrétariat qui nous prenait du temps n'existe pas, le temps imparti que nous allons gagner nous comptons utiliser ce temps-là aux correcteurs, au reportage des notes, et à la centralisation. Nous ne voulons mettre aucune pression sur les acteurs de la gestion de ces examens, nous voulons leur donner le temps maximum pour qu'ils puissent travailler tranquillement pour sortir ce qui est juste et transparent. Donc, je ne saurais vous dire à quelle date on peut s'attendre aux résultats. Mais dès que nous trouverons que c'est clair, nous allons proclamer les résultats. 

Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo 

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 114

Créé le 31 mai 2022 03:04

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