Bah Oury parle : “Nous étions des perles rares dans les lycées sénégalais”

CONAKRY – En marge d’une importante cérémonie qu’il a présidée ce mercredi 18 juin, le Premier ministre Amadou Oury Bah est revenu sur une partie de son parcours personnel. Le chef du gouvernement a raconté comment il faisait partie des élèves brillants du Sénégal à l’époque du régime de Léopold Sédar Senghor.

C’est important de le souligner, car beaucoup de choses ont évolué depuis maintenant cinquante ans. Nous sommes issus de la communauté guinéenne immigrée au Sénégal. Je crois savoir que nous faisions partie de la première génération — que l’on pouvait compter sur les doigts d’une main — à fréquenter les lycées, puis l’université, à cette époque.

Nous étions des perles rares — non pas parce que d’autres n’en avaient pas les capacités — mais parce qu’avoir accès à l’école, poursuivre ses études, relevait d’un véritable privilège. À cet égard, j’ai un devoir de reconnaissance envers le Sénégal, et plus particulièrement envers le président Léopold Sédar Senghor.

J’aurais pu, comme tant d’autres, échouer quelque part, pris dans les contraintes de la survie, à chercher comment vivre, comment tenir. Mais, par la grâce de Dieu, j’ai eu la chance de côtoyer l’élite sénégalaise, qui, à cette époque, comptait parmi les plus brillantes d’Afrique de l’Ouest.

Grâce à l’appui du président Senghor, j’ai pu bénéficier d’une bourse importante de la coopération française pour intégrer les classes préparatoires. C’était une autre époque. Lorsqu’on débarquait à Paris comme étudiant, on se disait très vite : ‘Tiens, ce serait bien que nos enfants puissent étudier dans un environnement qui leur soit familier.’ Non pas pour les protéger à outrance, mais pour éviter qu’ils soient déracinés, pour qu’ils évoluent dans un cadre stable et adapté.

Nous avions compris très tôt que l’arrivée sur un autre continent, dans un environnement différent, avec une pédagogie étrangère et une volonté élitiste de sélection, visait surtout à ne garder que ceux capables de survivre à ce système. Nous nous sommes dit : ‘Nous arrivons avec quelques handicaps.’ Alors, il fallait agir chez nous, dans notre pays, pour que les jeunes puissent s’épanouir avec davantage de régularité”, a déclaré Amadou Oury, en présidant la cérémonie de lancement du campus de BEM Africa à Conakry.

 

Sayon Camara 

Pour Africaguinee.com

Créé le 19 juin 2025 13:35

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes: , , ,