Angola: Risque de violences ce jeudi à l’ambassade de Guinée à Luanda…

Des guinéens devant l'ambassade de Guinée à Luanda, image d'archive

LUANDA- A quatre jours de la fin des opérations d’enrôlement des électeurs, aucun guinéen ne s’est encore enrôlé en Angola. Pourtant il y a forte communauté guinéenne installée dans  ce pays. Aujourd’hui des milliers de guinéens qui voulaient pourtant remplir leur devoir de citoyen le 16 févier risque d’être privé de ce droit faute de cartes d’électeurs.

La tension monte au sein de la communauté partagée entre désespoir et colère. Mécontents de cette situation qui prévaut, des guinéens d’Angola comptent protester ce jeudi devant l’ambassade de Guinée à Luanda.

Pour justifier ce retard, les autorités de l’ambassade ont invoqué des raisons financières pour acheminer le matériel dans les provinces mais aussi un problème d’autorisation de la part des autorités angolaises. Un argument qui ne rassure pas les compatriotes de ce côté. Ils accusent la représentation diplomatique guinéenne de vouloir empêcher les guinéens de voter comme ce fut le cas lors de la présidentielle de 2015.

« En Angola ici nous risquons de ne pas participer aux élections prochaines au pays. Parce qu’ils n’ont pas du tout voulu qu’on se recense encore. Compte tenu de cela les guinéens comptent manifester ce jeudi devant l’ambassade de Guinée à Luanda. Nous comprenons pas pourquoi; nous sommes à 4 jours de la fin de l’opération. L’intention de la représentation diplomatique n’était bonne depuis le début. C’est 9 machines qui sont venues en Angola, l’ambassadeur voulait envoyer 7 dans les provinces alors que les guinéens sont plus concentrés ici à Luanda. Maintenant nous sommes à 4 jours de la fin de l’opération aucun guinéen n’est enrôlé sur le territoire angolais », déplore Alpha Oumar Barry, ressortissant guinéen résident en Angola.

Amadou Keita, originaire de Mamou est presqu’en larmes. Il est complément désespéré de ne pouvoir accomplir son devoir civique. «  Ma première et unique fois de voter c’était  en 2010, j’ai quitté le pays en 2011, depuis je n’ai pu voter à aucune élection de mon pays. Cette fois tout le monde décide de se faire recenser mais les autorités  nous en empêchent. Pourtant c’est un droit pour nous de participer au choix de ceux qui doivent diriger la Guinée. Nous avons trop marché, trop défilé à  l’ambassade, mais rien. Je ne pardonnerai jamais toute personne qui va me priver de mes droits et devoirs civiques. Aucune mesure pour nous recenser n’est prise alors que le 16 décembre est déjà arrivé. Avec ces coups bas à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, on peut dire sans risque de se tromper, ce pays est foutu à jamais. Être guinéen finalement est un souci », hurle de colère cet autre ressortissant guinéen résident à Hossyenda

Le scenario de 2015 hante les esprits. A cette présidentielle, des milliers de guinéens n’avaient pas pu voter faute de carte électeurs. La distribution des cartes avait fini par une bagarre.

 « Nous voyons le manque de volonté de la représentation diplomatique guinéenne. Nous avons gardé trop la patience. Il faut qu’on demande des comptes à l’ambassade. Selon la dernière réunion tenue ce mercredi  au département de la communication, notre  représentant nous a fait savoir qu’ils ont évoqué des problèmes financiers pour acheminer les kits vers les provinces, selon eux la CENI n’avait pas débloqué des fonds pour ça, ils ont aussi parlé de problème d’autorisation auprès des autorités angolaises. Mais tous arguments ne sont que des alibis. Nous voyons derrière tout ça une volonté manifeste d’empêcher les guinéens de l’étranger  de se faire enrôler », dénonce cet autre guinéen qui garde encore en mémoire la pagaille de 2015.

« Vous vous souviendrez lors des présidentielles de 2015, on était recensé mais ils nous ont empêché de voter. C’est pendant la distribution des cartes électeurs qu’ils avaient fait la magouille ils ne voulaient  pas que les gens récupèrent les cartes, finalement une bagarre avait éclaté certains ont été blessés. C’est le même scenario qui risque de se répéter ici cette fois encore. C’est pourquoi nous comptons nous faire entendre », prévient Ahmed Tidiane Diallo.

Pour le moment, les autorités de l’ambassade ou du consulat n’ont pas répondu à nos sollicitations.

Mais il faut dire que c’est quasiment la même situation qui prévaut dans les ambassades et consulats où il y a une forte concentration de la communauté guinéenne à travers  le monde. Du Sénégal en passant par le Maroc, la Belgique des couacs majeurs sont enregistrés. Par contre en Egypte, les guinéens s’enrôlent à la satisfaction de tous sans plainte ni fausse note.

A suivre…

 

Alpha Ousmane Bah (AOB)

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 664 93 45 45

Créé le 12 décembre 2019 09:41

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