Tronçon Kansonya-Km36: La route de tous les calvaires…
COYAH-Les moments sont actuellement assez difficiles pour les habitants de Kansonya dans la préfecture de Coyah. Et pour cause, l’unique route leur permettant de rallier le km 36 est impraticable depuis le début de la saison pluvieuse. Il est également impossible pour les engins roulants d’arriver dans le district à cause des travaux de construction du pont d’une longueur de 192 mètres et 7,4 km de routes d’accès, reliant les quartiers de Sanoya-km36, Kassonya, Bentourayah-Village et Bentourayah-Plateau. La durée des travaux lancés en juin 2023 est initialement de 30 mois. Conséquence de cette situation, le coût du transport a doublé voire même triplé sur le seul tronçon.
Quiconque souhaite se rendre à kassonya est obligé d’emprunter une mototaxi au km36, passer par Sanoyah. Le coût du transport varie entre 30 à 50 milles francs guinéens. A défaut l’intéressé s’embarque toujours sur une moto au même endroit jusqu’au chantier qu’il contourne à pied puis embarque à nouveau à bord d’une nouvelle mototaxi jusqu’à destination.
Somme toute, aucune de ces deux options n’est facile, comme le témoigne sous couvert d’anonymat un jeune conducteur de mototaxi qui roule sur le tronçon km36 -chantier pont Kassonya.
« Ici la souffrance est indescriptible. Nous le vivons au quotidien. Parfois nous-même nous avons pitié des passagers qui sont obligés de payer le transport deux fois avant d’arriver à destination. Parfois il y a des personnes malades qui viennent seules. Tu es obligé de les aider à traverser. […] L’entreprise s’est beaucoup battue pour nous satisfaire malheureusement la quantité d’eau est énorme.
Les usagers sont donc obligés de faire deux trajets. Quand on les dépose ici, ils traversent pour aller embarquer de l’autre côté. Nous sentons et comprenons les souffrances de nos parents. Si le pont était praticable ils n’auraient payé que 5 mille francs mais aujourd’hui sur cette route le minimum du transport c’est 10 mille francs. Nous faisons traverser des personnes à mobilité réduite, des malades et parfois des bagages« , relate cet habitué du tronçon.
La semaine dernière, un dispositif facilitant l’accès aux usagers installé en attendant la fin des travaux de construction du pont et ses voies d’accès avait lâché. Une solution urgente avait été envisagée mais les engins roulants sont interdits d’y passer. Une mesure que le responsable du site minimise le risque pendant la traversée.
Quant aux citoyens, leurs avis restent divergents sur son efficacité. Pour Honoré par exemple, la garder longtemps ne fera qu’exacerber le calvaire des citoyens.
» Ici, la façon dont nous travaillons c’est Dieu qui nous protège. Les pistes sont accidentées et elles sont trop petites aussi. Nous savons que ces travaux visent à nous aider à la longue mais l’État doit demander à l’entreprise d’accélérer les travaux sinon nous serons coincés chez nous.
Tout le monde souffre à la fois. Imaginez quelqu’un qui doit se rendre à Km36 pour acheter les condiments. S’il doit payer 40 mille francs guinéens comme transport aller-retour. Combien va-t-il lui rester ? Nous les conducteurs de mototaxi aussi nous sommes obligés parfois d’accepter de perdre au profit des usagers« , a-t-il expliqué.
Sayon Camara
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 625 25 46 56
Créé le 28 juillet 2024 10:29Nous vous proposons aussi
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