Violences à Bossou : Tout a été saccagé et incendié à l’IREB (témoin)

LOLA-Yoh Hélène, nourrisson âgée de six mois, a été arrachée dans les bras de sa maman par des chimpanzés. Le bébé a été retrouvé mort quelques heures plus tard. Ce fait tragique a provoqué un soulèvement populaire à Bossou le 20 septembre dernier. Les populations autochtones ont attaqué les locaux de l’Institut de Recherche Environnementale de Bossou (IREB). Interrogé, le directeur du centre déplore les dégâts qui sont importants. Tout a été saccagé et incendié, regrette Paul Lamah.

« La situation est encore sous le contrôle des militaires mais le bilan est énorme. Il faut commencer par regretter la perte de la fillette qui a été attaquée par les chimpanzés. Ensuite, un bâtiment de 09 chambres-salons avec 03 douches internes, deux magasins, deux garages avec tout leur contenu sont partis en fumée.

Le Bloc B composé de bureaux et de la salle de conférence a été complètement saccagé tout comme le garage où on plaçait le moteur. Tout a été démoli et incendié. Un autre magasin où il y avait du matériel de laboratoire pour les japonais a été complètement saccagé, puis détruit. Là où se trouve mon logement a été aussi attaqué, les vitres et portes complètement détruites. Le bâtiment qu’on est en en train de construire pour servir de salle de conférence et de bureau a été attaqué, ils ont détruit les portes et les fenêtres et même découpé à l’aide de machette le stock de ciment qui est là-bas. Les dégâts sont énormes. 

Les ordinateurs, les drones, et même la station météorologique, les mobiliers de bureau… tout a été saccagé et des objets de valeur ont été emportés. Des motos appartenant à des amis qui étaient sur place ont été pris. On a une équipe d’ouvriers qui travaillaient là-bas, leurs motos ont été endommagées », a expliqué Paul Lamah, directeur général de l’Institut de Recherche Environnementale de Bossou.

A en croire notre interlocuteur, des démarches sont en cours pour l’installation d’un P.A sur le site pour éviter la destruction des bâtiments non endommagés. « J’avais demandé à ce que des militaires soient réquisitionnés pour garder les lieux. Avec la permission de ma hiérarchie, voir comment installer un P.A là-bas, parce que les gens sont décidés à venir démolir le reste des murs. C’est un acte horrible que je n’ai jamais vécu« .

Des citoyens de Bossou soutiennent de leur part que ce n’est pas la première fois que des chimpanzés s’attaquent à des personnes dans le village. Une information confirmée par le DG de l’IREB qui fait une précision.

« Parfois ça arrive que les chimpanzés s’en prennent aux personnes mais en réalité, ça n’a jamais atteint une telle tournure. Quelques fois ce sont des cas de blessures et quand c’est comme ça, l’IREB prend en charge le traitement, l’alimentation du blessé jusqu’à la guérison totale. L’année dernière un enfant a fait 8 mois à l’hôpital régional de N’zérékoré, tous les soins ont été pris en charge par l’IREB qui a endossé toutes les responsabilités », indique Monsieur Lamah.

Suite à ces dégâts enregistrés à l’Institut de Recherche Environnementale de Bossou, des personnes avaient été interpellées par les forces de l’ordre déployées sur place, puis relâchées par l’autorité pour éviter une dégénération

« Il y a eu des arrestations mais entre deux maux, il faut choisir le moindre. Des gens avaient été arrêtés mais si nous on continuait à les garder peut-être que mort d’homme allait s’en suivre. C’est pourquoi j’ai dit au préfet et au commandant de la gendarmerie respectueusement de libérer les gens, pour limiter les dégâts. Donc les gens ont été libérés, on a procédé à des séances de sensibilisation et de plaidoyer auprès de ces communautés (…) ».

De nos jours, la vie des travailleurs de l’IRE de Bossou semble être menacée. Depuis la destruction de leur siège, ces agents conservateurs n’ont plus où dormir. Une réalité qui va avoir forcément un impact négatif sur le fonctionnement du centre de recherche, apprend-t-on.

« Là où on dormait, tout est détruit, alors c’est très compliqué. Ça veut dire que nous allons quitter Nzérékoré aller travailler, à 16 heures, on retourne à Nzérékoré. Nous avons mis tout le paquet pendant 3 ans, tous les efforts ont été consentis pour rénover tout et construire de nouvelles maisons. Même quand ils sont venus pour se livrer à ces actes de pillages, il y avait des ouvriers qui traçaient un bâtiment de 4 chambres-salons, deux douches internes. Le soubassement que les gens ont fait, ils l’ont tout détruit. Ils ont chassé des ouvriers, saccagé leur moto, ils ont détruit tout », ajoute Paul Lamah qui finit par se féliciter de l’effort fourni par l’autorité préfectorale et les forces de défense et de sécurité dans le cadre du maintien de l’ordre et de la sensibilisation.

 » Il faut dire que le préfet, les notables et tous les corps habillés de Lola, sont à féliciter et à remercier vivement. Parce sans leur intervention, la promptitude et leur disponibilité surtout du préfet de Lola, on allait enregistrer le pire. Mais ils ont pris toutes les dispositions pour limiter les dégâts« , conclut le Directeur Général de l’Institut de Recherche Environnementale de Bossou.

SAKOUVOGUI Paul Foromo

Correspondant Régional d’Africaguinee.com

A Nzérékoré.

Tél : (00224) 628 80 17 43

Créé le 25 septembre 2024 13:30

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