UFDG : comment les « Réformateurs » comptent empêcher le congrès du 6 juillet

CONAKRY – Alors que l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a annoncé la tenue de son congrès le 6 juillet 2025, des voix discordantes s’élèvent parmi les cadres « exclus » du parti pour dénoncer une démarche jugée illégale. Lamarana Petty Diallo, président du “Mouvement des réformateurs de l’UFDG”, conteste la légalité de l’initiative et avertit : « Aucun congrès ne pourra se tenir dans l’exclusion des responsables élus lors du congrès de 2015 ».

Selon ce cadre “exclu” de la formation dirigée par Cellou Dalein Diallo, la convocation du congrès viole plusieurs dispositions des textes qui régissent le parti, notamment les articles 14.6 et 14.7. Estimant qu’il s’agit d’une entorse manifeste aux statuts de l’UFDG, son mouvement promet d’empêcher la tenue du congrès prévu le 6 juillet. Mais comment comptent-ils s’y prendre ?

« Nous comptons faire recours à la loi, à la justice et au ministère de l’Administration du Territoire. Car l’UFDG, comme les autres partis politiques agréés en Guinée, est régie par la Charte des partis politiques », a-t-il déclaré dans un entretien dont l’intégralité sera publiée ultérieurement sur nos colonnes.

D’après Lamarana Petty Diallo, tous les statuts et règlements des partis sont déposés au niveau du ministère de l’Administration du Territoire, qui a l’obligation de veiller à leur application.

« Autant dire que la loi n’est pas respectée, les principes non plus. Et cela est vérifiable », a-t-il souligné.

En plus des voies judiciaires envisagées, le mouvement annonce une campagne de sensibilisation à destination des militants qu’il juge “trompés”.

« Monsieur Dalein a été trois fois candidat à la présidence. Trois fois, il a prétendu avoir remporté les élections, et trois fois, il n’a jamais accédé au pouvoir. Comment peut-on envisager qu’un président de parti vivant à l’étranger soit candidat dans un pays où il ne peut ni se faire recenser, ni voter ? Peut-on candidater depuis l’étranger ? Les lois de la République ne le permettent pas. Il n’y a pas de candidature par procuration », a-t-il lancé.

Selon lui, Cellou Dalein aurait été mal conseillé.

« Quand on est en position de force, on négocie, on ne se braque pas. Or, on l’a poussé à se radicaliser. Il a fait des déclarations très graves, notamment en appelant à “faire partir le président de la transition par tous les moyens”. C’est une erreur. Peut-être due à l’exil ou aux mauvais conseils. S’il avait respecté les textes du parti, on n’en serait pas là », estime-t-il.

Le “Mouvement des réformateurs” revendique sa légitimité issue du congrès de 2015 et refuse d’être tenu à l’écart.

« Aucun congrès ne pourra se tenir sans nous. Nous sommes les seuls légitimes, car élus par le suffrage universel interne du parti. Tous ceux qui ont été nommés ne peuvent participer aux décisions du Bureau exécutif national », affirme-t-il.

Et de conclure :

« Quand nous disons que le congrès ne se tiendra pas, c’est parce que nous avons la loi de notre côté. Nous sommes convaincus qu’un congrès ne peut être convoqué que par le Bureau exécutif. Pour cela, nous utiliserons tous les moyens légaux. »

Nous y reviendrons.

 

Oumar Bady Diallo 

Pour Africaguinee.com

Créé le 18 juin 2025 18:08

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