« Tir » sur le véhicule de Cellou : « aucune arme à feu n’a été utilisée », réagit le ministre Amara Somparé

CONAKRY-Le Gouvernement vient de se prononcer sur l’incident survenu ce mardi 23 octobre 2018 au rond-point Bellevue, au cours duquel le véhicule personnel du Chef de file de l’opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo a été touché lorsque les forces de l’ordre dispersaient des manifestants voulant rallier la banlieue. Le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée accuse le président Alpha Condé d’avoir ordonné son assassinat.
Le ministre de la communication Amara Somparé qui a été interrogé cet après-midi par un journaliste d’Africaguinee.com, n’a pas voulu commenter les accusations du chef de file de l’opposition. Il cependant a indiqué qu’aucune arme à feu n’a été utilisée pendant la marche, rappelant que celle-ci était interdite. Selon lui, les forces de sécurité déployées dans la ville étaient armées d’armes complètement conventionnelles.
« Nous ne pouvons que lui (Cellou Dalein, ndlr) laisser l’entière responsabilité de ses propos. Mais ce que nous savons, aucune arme à feu n’a été utilisée pendant la marche, aucun blessé, aucune victime n’est à déplorée. Je pense plutôt que c’est un jet de pierre malheureux qui a atterri sur le véhicule du chef de file de l’opposition. Maintenant si la mobilisation a été timide et que l’opposition cherche à trouver ses arguments pour rassembler ses troupes en vue d’une autre marche, c’est un autre débat », a indiqué le ministre de la communication.
L’opposition est formelle ! Selon elle, Cellou Dalein Diallo a bel et bien échappé à une tentative d’assassinat par balles réelles. Interrogée, un haut responsable de la police a confié que c’est un projectile qui a touché le véhicule du chef de file de l’opposition. « Les photos sont nettes, c’est projectile lancé au beau milieu du pare-brise », a soutenu notre interlocuteur.
Est-ce une balle réelle, un projectile ou grenade lacrymogène qui a touché le véhicule de commandement de Cellou ? Alors que la polémique enfle, le Gouvernement annonce des enquêtes.
« Les enquêtes seront forcément menées. C’est une évidence. A chaque fois qu’il y a incidents, pendant les manifestations ou autres, des enquêtes sont ouvertes. Je pense que les services de police sont déjà à pieds d’œuvre pour trier au clair ce qui s’est passé », a annoncé le ministre Somparé, qui rappelle que la marche n’était pas autorisée.
Les échauffourées qui ont éclaté vers 10 heures ce mardi dans plusieurs endroits de la capitale. Les gendarmes et la police anti émeute ont dispersé à coups de gaz lacrymogène tout regroupement tendant à perturber le trafic. Les jeunes répliquaient avec des jets de pierres. Dans les affrontements, un jeune policier a été grièvement blessé à Cosa en bas de l’œil. Il a été conduit d’urgence dans une clinique pour des soins alors qu’il saignait, a-t-on constaté au carrefour Cosa. Les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs interpellations. Une dizaine de jeunes interpelée a été embarqué à bord d’un pick-up et conduit vers Enco5, a-t-on constaté.
« La marche d’aujourd’hui n’avait pas été autorisée par le Gouvernement. Même si le droit de manifester est un droit consacré par la constitution, lorsque les conditions de sécurité ou un risque évident prévaut sur la quiétude sociale, le gouvernement peut suspendre ce droit. C’est ce qui a été fait pour aujourd’hui. Les forces de sécurité ont été déployées dans la ville armées d’armes complètement conventionnelle. C'est-à-dire gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui avaient enfreint l’interdiction de la marche », a tranché le ministre de la communication.
L’opposition qui avait appelé à cette marche pacifique ce mardi 23 octobre 2018 sur l’autoroute Fidèle Castro proteste contre les défaillances qui ont entaché le processus d’installation des élus locaux dans le pays.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 23 octobre 2018 20:34
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