Télécommunications : Ouverture à Conakry de la réunion des groupes de travail des experts de l’ARTAO
CONAKRY- Les travaux de la 3ème session des groupes de travail des experts de l’Association des régulateurs des télécommunications de l’Afrique de l’Ouest (ARTAO), ont été lancés ce mardi 19 novembre 2024, au siège de l’Autorité de régulation des postes et télécommunication (ARPT), à Conakry. Plusieurs acteurs du monde numérique venus de nombreux pays d’Afrique prennent part à ce rendez-vous de Conakry.
La rencontre qui a été présidée par la Ministre des Postes, Télécommunications et de l’Économie Numérique, s’inscrit dans la continuité des engagements pris lors de la 2ème Assemblée générale de l’ARTAO, tenue en mars dernier à Freetown. Elle vise à promouvoir l’échange d’expertise, la coordination des initiatives régionales et le développement des meilleures pratiques dans le domaine des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication (TIC).
L’accès et l’amélioration de l’expérience des consommateurs, la cybersécurité et le développement des infrastructures dans la région, sont les thèmes principaux qui seront abordés lors de cette réunion de Conakry.
S’exprimant à cette occasion, le Secrétaire exécutif de l’ARTAO a déclaré que la présence des délégués à cette troisième session des experts, souligne leur engagement collectif à faire progresser la transformation numérique de l’Afrique.
“Permettez-moi de profiter de cette occasion pour exprimer notre gratitude à l’ARPT et au Gouvernement de la République de Guinée pour leur hospitalité et leur soutien indéfectible pour faire de ce rassemblement une réalité. Cette réunion s’appuie sur les progrès remarquables que nous avons réalisés lors de la première réunion en personne des groupes de travail tenue à Banjul, en Gambie au mois de juin dernier. Cette réunion historique a produit une série de projets et recommandations portant sur des questions cruciales en matière de protection des consommateurs, de développement des infrastructures et de cybersécurité. Ces recommandations ont jeté les bases de ce que nous sommes sur le point de réaliser lors de cette réunion”, déclare M. Aliyu Yusuf Aboki.
Les travaux de Conakry permettront non seulement de formuler des recommandations concrètes à présenter à la Conférence des régulateurs pour orientation et ratification éventuelle, mais vont s’aligner également sur l’objectif ultime de : favoriser l’intégration et l’harmonisation des réglementations des télécommunications en Afrique de l’Ouest.
“Cette intégration est essentielle pour concrétiser les avantages socio-économiques d’une économie numérique robuste, qu’il s’agisse de stimuler l’investissement et l’innovation ou de créer des opportunités pour tous. Alors que nous nous réunissons à Conakry, poursuivons cet esprit de collaboration et d’engagement envers l’excellence, efforçons-nous d’obtenir des résultats qui répondent aux besoins locaux tout en trouvant un écho au-delà des frontières et en préparant le terrain pour un cadre réglementaire unifié qui soutienne la prospérité de notre région”, enchaîne Yusuf Aboki.
Pour sa part, M. Mamady Doumbouya, directeur général de l’ARPT, a indiqué que cette rencontre a pour but de façonner l’avenir du numérique de la sous-région qui repose sur l’innovation, la collaboration et l’engagement pour le progrès technologique.
“La transformation numérique n’est pas qu’un slogan, mais constitue un vecteur essentiel de développement socio-économique. Elle permet de développer les infrastructures, d’élargir l’accès à des services et d’améliorer l’expérience des consommateurs. Cependant, cette transformation numérique devenue un enjeu de taille pour des communications efficaces passe nécessairement par le renforcement des capacités et l’acquisition d’outils adaptés”, fait-il remarquer.
Cette ambition n’est possible, d’après le DG de l’ARPT, qu’en accordant une attention particulière aux questions de Cybersécurité, de Développement des infrastructures et de Protection des consommateurs.
“Nous sommes convaincus qu’à travers le dialogue, le partage des connaissances et la réflexion collective, nous parviendrons à surmonter les défis et à saisir les opportunités qui se présentent à nous dans cette ère de transformation numérique. Les échanges pendant ces prochains jours aideront à tracer une voie qui garantira non seulement la compétitivité de notre sous-région, mais aussi sa résilience et sa productivité à long terme”, selon Mamady Doumbouya.
Dans son intervention, la ministre des Postes, des Télécommunications et de l’économie numérique, a rappelé qu’il est essentiel de reconnaître, malgré les progrès réalisés, que le continent africain fait face à des défis de régulation complexes qui entravent le développement du secteur des télécommunications. Elle attire l’attention sur le fait qu’actuellement, seulement 28% des africains ont accès à Internet, selon l’Union Internationale des Télécommunications (UIT).
“Cette situation est en grande partie due au manque d’infrastructures, à des coûts d’accès encore trop élevés pour nos populations, et à des disparités régionales qui persistent. En Afrique de l’Ouest, par exemple, le coût moyen d’un gigaoctet de données mobiles représente encore plus de 7% du revenu mensuel moyen des citoyens, bien au-dessus du seuil recommandé par la Commission des Nations Unies pour le haut débit, qui est de 2%. Nos régulateurs doivent relever des défis majeurs, notamment la protection des données personnelles : alors que le volume des transactions numériques explose sur le continent, nos citoyens sont de plus en plus exposés aux cybermenaces. En 2023, l’Afrique a enregistré une augmentation de 300% des cyberattaques par rapport à l’année précédente, selon un rapport de Kaspersky. Face à cette situation, il est urgent d’harmoniser nos cadres réglementaires pour garantir la cybersécurité et la protection des données personnelles et d’accélérer le déploiement des infrastructures. Bien que des projets ambitieux soient en cours, tels que l’extension des backbones au niveau régional et les câbles sous-marins comme l’Amilcar Cabral, nous devons encore investir massivement pour atteindre une couverture Internet universelle”, a dit Rose Pola Pricemou.
Elle a aussi souligné que l’optimisation du spectre des fréquences pour la 5G ainsi que le déploiement de la 5G est une priorité pour permettre aux économies africaines d’entrer pleinement dans l’ère de l’industrie 4.0.
“Cependant, il existe encore des disparités importantes dans l’allocation et la gestion du spectre en Afrique de l’Ouest, ce qui ralentit l’adoption de cette technologie. En 2023, moins de 10% des pays africains avaient lancé des services 5G, contre 65% en Asie. Notre force réside dans notre unité et notre capacité à travailler ensemble pour relever ces défis. La Guinée, sous la direction éclairée du Président de la République, Mamadi Doumbouya, a toujours prôné le panafricanisme et la solidarité régionale. C’est pourquoi, dans le cadre de cette rencontre, nous espérons non seulement renforcer notre coopération, mais aussi formuler des recommandations pertinentes pour améliorer la régulation de notre secteur des télécommunications”, a ajouté Rose Pola Pricémou.
Cette rencontre va se poursuivre jusqu’au 22 novembre prochain.
Dansa Camara DC
Pour Africaguinee.com
Créé le 19 novembre 2024 16:54Nous vous proposons aussi
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