Soyah-Mamou : Quand filles de joie, proxénètes et vendeurs d’alcool font « fuir » les fidèles dans une mosquée…

SOYAH- Située à 15 km de la ville de Mamou, Soyah est une localité très convoitée par la jeunesse de la cité carrefour, assoiffée de lieux de distractions. Des centaines de jeunes filles et garçons rallient cette bourgade surtout pendant les weekends.


Cette localité est envahie dans les soirées par des fêtards qui rallient les lieux à bord de véhicules et de motos. Consommateurs d’alcool, de drogue, proxénètes, filles de joie se bousculent. Le problème ? Ce lieu de loisir tant convoité se trouve à proximité d’une mosquée. Deux lieux qui ne font pas bon ménage. Et, les fidèles commencent à déserter la maison de Dieu. Une situation qui a fini par agacer les citoyens de cette sous-préfecture. Reportage.

D’après le constat fait par un journaliste de notre rédaction, les citoyens de Soyah ne veulent plus cohabiter avec ces fêtards. Et pour cause, ils estiment que cette ambiance interminable créée des problèmes. La notabilité de Soyah n’en peut plus. La nouvelle Mosquée qui vient d’être construite se trouve à moins de 20 mètres du lieu de divertissement. Les habitants de Soyah souhaitent que ce lieu de loisir soit déguerpi. Chose que ne veulent pas du tout entendre les gérants des lieux qui brassent de l’argent.

Interrogé par notre correspondant régional, un sage de la localité a indiqué que de nombreux fidèles musulmans ont boudé la nouvelle Mosquée à cause l’ambiance qui règne à côté. Selon le témoignage de ce notable, la musique et les cris des consommateurs d’alcool et autres empêchent les fidèles d’effectuer les cinq (5) prières journalières dans la sérénité.

« Tous les sages et toutes les autorités se sont battus pour enlever ces gens-là ici mais impossible. La Mosquée qui n’est pas loin d’ici est agressée. Les prières de 19h et 20h, nous les faisons à la maison. Parce que si c’est les mercredis, jeudis, samedis et dimanches…presque toute la semaine, l’ambiance qui règne à cet endroit ne nous permet pas de prier ici sereinement. Pour la prière de l’aube, c’est la même chose. Certains fêtards dorment à la devanture de la mosquée, d’autres dans la cour. Certains se battent et profèrent des injures grossières.

Filles comme garçons crient ici jusqu’au matin. Personne n’ose sortir. Ça nous inquiète vraiment. Mais qu’est qu’on peut ? Les dimanches par exemple, c’est des agents des forces de défense et de sécurité et les autorités administratives qui viennent faire la fête ici à leur tour. Où on va se plaindre ? C’est déplorable. On n’a pas eu de l’aide. On a écrit, mais sans suite, les lignes n’ont pas bougé », déplore Elhadj Mamadou Kana Sow, ancien responsable communal.

Pour sa part, le secrétaire général adjoint de la ligue islamique sous préfectorale de Soyah ne compte pas baisser les bras jusqu’à ce que tous les maquis soient déguerpis à côté de la Mosquée.

« Les travaux de construction de cette mosquée ont été entamés il y a quelques temps. On s’était convenu avec lui, que nous ne voudrions pas voir des bars à côté. Bientôt nous allons finir la construction de cette Mosquée. Après ça, on va demander encore aux autorités préfectorales de nous aider à enlever ces maquis à côté de la Mosquée puisque ce sont deux lieux qui ne peuvent cohabiter », a lancé Thierno Mamadou Saidou Soyah.

Plusieurs jeunes de Soyah qu’on a interrogés disent n’avoir pas de problème avec les gens venant d’ailleurs pour se divertir chez eux. Par contre, ils dénoncent le mauvais comportement de ces derniers qui, selon eux, salissent l’image de leur localité. C’est le cas par exemple de cet acteur de la société civile.

« Les gens aiment venir à Soyah parce que, c’est non loin de la ville et nous ne sommes pas contre cela. Mais, notre problème c’est quand ils viennent ici faire de la débauche et qu’on attribue cela aux jeunes de Soyah alors que nous ne sommes ni de près, ni de loin mêlés à ça. On tiendra des réunions pour tenter de mettre fin à cette situation. Les gens disent que les jeunes de Soyah sont des coupeurs de routes, des drogués, des soulards…on ne se reconnait pas sur ces étiquettes.

L’Etat doit nous aider à avoir un lieu aménagé pour la distraction où tout le monde peut venir sans déranger quelqu’un. Nous vivons dans un pays laïc certes. Mais en moyenne Guinée, c’est l’islam qui domine. Le problème ici, c’est la proximité de la Mosquée au lieu de loisir. La Mosquée est agressée. Il n’y a même pas 20 mètres entre les deux lieux. Il y a l’alcool, la drogue, les filles à moitié nue, les cris et tout. Vraiment, c’est un problème », a dénoncé Mamadou Djouma Condé.

Cet autre jeune vendeur dit en être bien conscient du danger qui guettent les citoyens de cette localité à cause de cette situation. Mais ce qui l’intéresse, c’est le bénéfice qu’il en tire sur les lieux pour subvenir à ses besoins.

« On sait que la Mosquée est tout près d’ici. On connaît que les sages de notre localité veulent nous enlever ici. C’est possible. Car on ne va pas s’opposer à tout au village. Mais, c’est ici que nous trouvons notre vie, qu’est-ce qu’on va faire ? On était là depuis longtemps alors que la Mosquée vient d’être construite. On est en train de voir mais pour le moment on est là. Car c’est ici qu’on arrive à avoir tous nos besoins. Les gens mangent et boivent de l’alcool ici, il y a une boîte aussi…on croque la vie en plein dents ici », témoigne ce vendeur qui a préféré garder l’anonymat.

A suivre !

Un reportage de Habib Samakè

Pour Africaguinee.com

Créé le 24 février 2023 17:08

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