Sommé de quitter la France, Soriba Soumah dans l’impasse : « Pourtant… »

Soriba Soumah

VIENNE- Soriba Soumah, arrivé en France en 2017 est dans une impasse. Comme des dizaines d'autres guinéens, ce jeune originaire de la ville industrielle de Fria, est sous la menace d'une expulsion. Il s’est vu, le 14 décembre 2020, refuser la délivrance d’un titre de séjour étudiant. La préfecture de la Vienne, le considérant « comme incompatible avec un contrat d’apprentissage».

« J’ai toujours respecté la loi en France. Je me suis intégré et j’ai envie de continuer », rétorque le jeune guinéen.

Ce refus des autorités signifie qu’il ne peut pas passer son bac pro pilotage de ligne de production et qu’il n’est pas autorisé à travailler. Pourtant, il a, depuis le septembre 2019, un contrat d’apprentissage dans l’usine Marie surgelés à Mirebeau.

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« Ça se passe très bien, je me donne à fond et ils sont contents de moi. Je sais que je suis en situation irrégulière en France, je sais que c’est à moi de m’intégrer à la culture française mais je ne comprends pas pourquoi ils ont pris une décision comme celle-ci. Je suis ici, je ne pose pas de problème, je suis un battant », dit-il interrogé par la LaNouvelleRepublique.fr.

Pour motiver sa décision, la préfecture de Vienne s’est appuyée sur un rapport technique de la cellule fraude documentaire et à l’identité de la Brigade mobile de recherches de Limoges. Pour sa part, la police aux frontières (PAF) affirme que les actes d’état civil du guinéen ont été délivrés frauduleusement.

« Les actes ne présentant aucune photographie, il est impossible de déterminer si le porteur en est le véritable titulaire, que la photo de l’intéressé ne correspond pas à un adolescent de 16 ans mais plutôt à un adulte de 25 ans», avance la PAF.

Soriba est aujourd'hui dans l'impasse. Mais il peut compter sur l’Association "Mine de rien" qui le soutient depuis avril 2019. 

« Il vient d’un pays dont l’administration est déliquescente. En Guinée, il existe un réel problème et l’administration française ne veut pas le voir ! Ce que nous trouvons violent, c’est que face aux choix du jeune, ses abnégations, sa construction professionnelle, la considération reste purement administrative. Il a tout fait pour s’intégrer, pour rentrer dans les cadres en France. C’est son identité désormais et elle est active, motivée. Et on la freine par un principe de considération administrative ? C’est d’autant plus absurde que ce jeune est à deux mois de terminer sa formation. Ils veulent quoi ? Qu’il bascule dans la délinquance ? », s'exclame Gerard Gourdot.

Soriba n’est pas le seul dans cette situation. L’association "Mine de rien" estime à une quinzaine le nombre de jeunes « dont les situations administratives ne tiennent pas compte de leurs parcours d’intégration ».

 

Abdoul Malick Diallo

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 669 91 93 06

Créé le 15 mars 2021 21:50

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