Sanctions de l’UE contre Dadis Camara: les révélations de l’avocat de l’ex chef de la junte guinéenne…

Maître Jocamey Haba

CONAKRY- Quelles conséquences les sanctions européennes auront-elles sur Moussa Dadis Camara ?  Détient-il des avoirs dans l'espace européen ? A-t-il envie de fouler le sol d'un des Etats membres de l'UE pour quelques motifs que ce soit ?  L'avocat de Moussa Dadis Camara, vient de briser le silence !

Interrogé par votre quotidien en ligne Africaguinee© sur les sanctions prises par l'Union Européenne contre son client, maître Jean-Baptiste Jocamey HABA, n'est pas passé par le dos de cuillère. Il laisse entendre que les "sanctions" annoncées contre l'ancien chef du CNDD (Conseil National pour la Démocratie et le Développement), sont sans objet, dès lors que Dadis Camara, n'a aucun avoir gardé en Europe. Mieux, précise-t-il, l'ex chef de la junte de 2008, n'a pas exprimé l'envie de fouler le sol d'un des Etats membres de l'Union Européenne.

« Ce sont des sanctions sans objets. Lorsqu’on parle de gèle de biens d’une personne bien déterminée, le préalable, c’est d’abord que cette personne ait des biens en numéraire ou en nature sur le territoire des autorités qui veulent procéder à ce gèle. Le président Dadis n’a ni argent, ni maison, ni autre bien, de quelque nature que ce soit sur le territoire de l’Union Européenne. Comment peut-on parler de gèle de ses biens ? C’est la première des choses.

La deuxième, lorsqu’on dit qu’on lui interdit de fouler le sol de l’Union Européenne, cela voudrait au moins dire au préalable qu’il pense y aller ou à l’habitude d’y aller. Le président Dadis est à Ouagadougou depuis plus de dix ans. Tout le monde sait les conditions dans lesquelles il est y allé. La seule fois qu’il a quitté le Burkina Faso, c’était pour venir en Guinée, partir au Maroc. Hormis ces deux endroits, il n’est jamais allé nulle autre part. Comment peut-on un seul instant imaginer l’interdiction à son encontre de fouler le sol de l’Union Européenne ?", a réagi maitre Jocamey Haba.

Josep Borrell Fontelles, Haut Représentant et Vice-président de la Commission Européenne, a annoncé le 12 mai 2021 que l'Union Européenne a pris des sanctions contre cinq personnes impliquées dans massacre du 28 septembre 2009. Lesquelles font l'objet d'une interdiction de voyager sur le territoire des États membres de l'UE et gel des avoirs qui y sont détenus. Pour l'avocat de Dadis Camara, ce qui anime les dirigeants de l'Union Européenne, c'est une volonté de salir son client avec l'aide de certaines ONG.

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"En réalité, ce ne sont pas ces semblant de sanctions prononcées par l’Union Européenne qui intéressent l’Union Européenne. Les dirigeants de l’UE ont toujours eu en tête, c’est comment salir le président Dadis et ça c’est depuis longtemps. Ils le font directement ou le truchement légal de certaines ONG qui vivent ou qui se trouvent sous leur bon vouloir ou qui sont à leur solde. Sinon après dix ans, pourquoi c’est maintenant qu’on parle de sanctions ?", s'interroge-t-il.

Le massacre du 28 septembre 2009 avait fait plus de 150 morts des dizaines de portés disparus, des centaines de femmes violées et des milliers de blessés, selon les conclusions d'une enquête de l'ONU. La procedure ouverte suite à ces crimes a conduit à l'inculpation de plusieurs personnalités civiles et militaires dont Moussa Dadis Camara. En prononçant des sanctions contre son client, maître Jocamey estime que l'UE a violé un principe sacro saint qui est reconnu universellement : la présomption d'innocence.  

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"En communicant ainsi  à propos d’un ancien chef d’Etat qui est quand-même objet d’une procédure judiciaire, on porte même atteinte à ce droit fondamental qui est quand-même sacro-saint et universel, qui est le principe de la présomption d’innocence. Une procédure est en cours, l’Union Européenne, à tort, est partie-prenante de cette procédure qui n’avance pas. Mais pourquoi on continue de violer son droit à cette présomption d’innocence en continuant de l’importuner à tout moment ? C’est tout simplement regrettable. L’Union Européenne a tellement perdu du terrain en Afrique, en Guinée surtout, qu’elle besoin de se donner nom. Il faut bien utiliser le nom d’un digne fils de la Guinée qui a servi le peuple de Guinée au lieu de se servir de lui. Pour nous, c’est un non évènement", a martelé l'avocat.     

Dossier à suivre…

 

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 17 mai 2021 09:37

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