Retour de Sidya Touré, congrès de l’UFR, candidature du général Doumbouya : Mouctar Kalissa parle…

CONAKRY- Dans un entretien accordé à Africaguinee.com, Mouctar Kalissa, secrétaire général du Conseil national des jeunes de l’Union des Forces Républicaines (UFR), a abordé sans langue de bois les grands sujets qui secouent l’actualité sociopolitique guinéenne. De la suspension de leur parti politique au retour attendu de Sidya Touré, et les ambitions prêtées au général Mamadi Doumbouya, ce cadre de l’UFR a parlé sans détour. (Interview)

AFRICAGUINEE.COM : Votre parti UFR a été suspendu par le MATD. Comment vivez-vous cette sanction ? 

MOUCTAR KALISSA : Il faut dire la vérité :  la suspension, ça nous a donné un goût amer, parce qu’un parti comme l’UFR, qui évolue déjà il y a plus de 20 ans sur le terrain, et qui n’a eu aucun problème par rapport aux régimes précédents, et maintenant que la transition arrive avec ces problèmes, c’est inédit. Cette suspension nous a donné un très goût amer, mais c’est la Guinée, on a accepté, et on s’en remet pour se remettre au travail.

Qu’est-ce qu’on vous reproche exactement ?

La première des choses qu’on nous reproche, c’est la non-tenue du Congrès et nous avons expliqué ça. Pourquoi nous n’avons pas tenue du Congrès ? Parce que c’était dû au 3ème mandat d’Alpha Condé. Si M. Alpha Condé avait respecté les deux mandats, en 2020, l’UFR allait tenir son Congrès pour une élection présidentielle réélire M. Sidya Touré à la tête du parti. Mais comme ça n’a pas été fait, nous aussi, on a dit que ce n’était pas la peine, parce que le Congrès, c’est une cuisine interne des partis politiques, et on le fait pour des échéances électorales.

C’est ce qu’on n’a pas pu. Maintenant que la transition est venue, nous savons que c’était une transition qui est venue par la force des armes et qui sont là aujourd’hui à imposer une certaine rigueur, en tant que Républicains, on peut s’en remettre. On nous a reproché de la non-tenue du Congrès, en même temps ils nous ont demandé le numéro de notre compte bancaire, les gens qui alimentent notre compte bancaire, de leur livrer la liste, les donateurs.

Nous les avions dits qu’on n’avait pas eu de donateurs. Donc sur ce, eux-mêmes, ils se posent la question, il faut que nous déposions la liste des donateurs. Mais écoutez, il y a la donation, c’est quand le parti est prêt pour une élection, les personnes de bonne volonté vous accompagnent.

Ils ont demandé la signature aussi des cadres pour ce qui est du compte bancaire. Nous avons un vice-président connu, un homme aguerri, honorable Boubacar Barry qui est l’un des vice-présidents, en même temps trésorier, qui a signé.

Est-ce que les manquements évoqués par le MATD sont justifiés, selon vous, au niveau de votre parti ?

Écoutez, nous sommes un parti républicain. Déjà, nous avons dit pourquoi on n’a pas tenu le congrès. C’est le non-respect de la Constitution qui a fait tout ça. On devrait faire le congrès pour aller à une nouvelle élection. Celui qui devrait organiser l’élection ne l’a pas fait. Donc, on assume cela. On est conscient qu’on n’a pas tenu notre congrès, mais c’est la cuisine interne des partis politiques. Et l’évaluation des partis politiques, c’est le peuple qui doit le faire.

Vous comprenez un peu ? Ils nous ont demandé le numéro du compte bancaire. Ça a été fourni. On nous reproche de tout ça. Et ils demandent aussi les donateurs. Nous les avons dits qu’on n’a pas de donateurs. Mais vous voulez quoi ? Qu’on invente des choses qu’on n’a pas faites ? Tout le monde connaît la rigueur de M. Sidya Touté. C’est un homme de principe, un homme de rigueur. Des choses comme ça, il ne badine pas sur là-dessus. Il n’y a pas eu de donateurs, il n’y a pas eu. On ne va pas falsifier des noms, mettre sur ça. Et quand on nous demande d’envoyer ces personnes-là devant nous, il n’y a pas eu, il n’y a pas eu. Donc c’est tout ce dont on nous reproche.

En même temps, par rapport à cette évaluation, moi qui vous parle, j’ai été mandaté par mon parti, d’aller assister à l’évaluation des partis politiques. Mais quand je suis arrivé, tous les manquements que l’UFR avait, c’était la signature. Donc cette signature-là, on a retourné le document-là à la base et celui qui a le droit de signer, a tout signé l’honorable Goyo Zoumanigui. Donc on se pose la question aujourd’hui. Pourquoi cherche-t-on le pou sur la tête d’un crâne rasé ?

Rien ne nous manque maintenant à l’UFR. C’est maintenant de tenir notre congrès et voir la suite. Mais je vous avoue, même si l’UFR ou les trois grands partis politiques arrivent à tenir leur congrès, ils trouveront encore d’autres astuces pour nous coller, juste, c’est une manière d’éliminer, pur et simple, les trois grands partis politiques sur l’échiquier politique guinéen. C’est aussi simple que ça et il faut qu’on soit clair. Parce que vous avez entendu ici, le renouvellement de la classe politique. Mais quelle est cette classe politique qu’on doit renouveler ? On dit qu’il faut envoyer des jeunes. C’est les jeunes qui sont là aujourd’hui. Et nous voyons comment ils sont là en train de gérer le pays.

Donc, il y a un adage soussou qui dit que « quand tu rentres dans un village et que tu ne trouves pas les sages, il vaut mieux de quitter dans ce village parce que tout ce qui se fera là-bas, ça sera de l’animosité. Il n’y aura pas quelqu’un pour prodiguer des conseils ».

Donc, nous nous préférons cette vieille classe politique qui pourra apporter quelque chose dans le pays, surtout le développement de la paix et de la quiétude sociale. Nous les préférons et nous voulons plutôt apprendre auprès de cette vieille classe politique avant que nous, jeunes, nous nous lançons dans la bataille pour le pays. C’est aussi simple que ça.

Parce que, un exemple, quand ton papa est vieux dans la maison, tu ne peux pas lui dérober de ses responsabilités, dire qu’il est vieux maintenant, qu’il n’est plus le chef de famille. Et c’est ce qui se passe virtuellement en ce qui concerne la classe politique guinéenne. Le renouvellement, c’est avec quels jeunes ? Ces jeunes qui sont inconscients, corrompus. Ces jeunes qui sont là en train de se servir et non servir au peuple. Ces jeunes qui sont là en train de remplir leurs poches. Ces jeunes qui sont là en train d’envoyer leurs enfants à l’étranger pour les études. Ces jeunes qui sont là où l’éducation même du pays est bafouée devant eux. Et la base de tout développement dans un pays, c’est l’éducation. Avec l’UFR de M. Sidya Touré, c’est pour barrer tous ces paramètres-là pour aller de l’avant.

Vous parlez de bloquer les trois grands partis politiques du pays, vous faites allusion aux quels partis ?

C’est l’UFR, l’UFDG et le RPG Arc-en-Ciel. Parce qu’on ne peut pas parler de la politique en Guinée sans parler de ces trois partis politiques. Et c’est ça la représentativité de la politique guinéenne. L’UFDG, l’UFR et le RPG Arc-en-Ciel, c’est connu par tout le monde. Donc, pour ne pas freiner leur élan, il faut mettre toutes les astuces pour au moins mettre ces trois partis politiques-là à l’écart. Et c’est quelque chose que le peuple va refuser parce que le peuple compte sur ces leaders-là. Aujourd’hui, M. Cellou Dalein Diallo en exil, M. Sidya Touré en exil. Il faut les faire appel, s’asseoir sur une même table, parler du problème guinéen, discuter afin de trouver une solution fiable.

Comment alors vous préparez le congrès de l’UFR ?

L’UFR aujourd’hui est devenue une institution. Cette institution travaille, que ce soit à la présence du président M. Sidya Touré, ou bien de son absence, le parti roule à merveille. Donc déjà, le planning est fait et les commissions sont réparties, chacun aujourd’hui s’attèle sur sa commission pour la réussite du congrès qui doit avoir lieu le 30 mai 2025 au siège national du parti où tous les délégués de l’intérieur ont déjà reçu leur lettre d’invitation, où tous les délégués de l’étranger aussi ont déjà reçu leur convocation pour assister au congrès. Ça sera du jamais vu, la jeunesse de l’UFR mettra les bouchées doubles pour la réussite. Parce que la jeunesse de tout parti politique, c’est sa colonne vertébrale. Et quand tu entends la colonne vertébrale d’un individu, c’est ça, c’est la charpente osseuse où tous les os sont reliés. Sans la jeunesse dans les partis politiques, il n’y a pas de vie.

La vie des partis politiques, c’est sa jeunesse. Donc le Conseil national de jeunes de l’UFR, qu’on appelle le CNJR, est en train d’abattre un travail gigantesque aujourd’hui sur le terrain pour la réussite de cet événement. Et inch’Allah, nous allons réussir. Les préparatifs du congrès vont bon train. Les sages du parti sont là, ils ont établi toutes les commissions. La répartition est déjà faite et nous attendons le jour J pour y aller de l’avant.

Est-ce que le président Sidya Touré viendra pour participer à ce congrès ?

Écoutez, l’arrivée de monsieur Sidya Touré, je dirais que c’est incertain. Mais de toute façon, la commission est là en train de travailler là-dessus. Comment assurer sa sécurité ? De toute façon, qu’il soit là ou pas, le congrès aura lieu. Qu’il soit là ou pas, il sera relié à la tête du parti parce que nous avons confiance en lui. Et c’est le seul homme, aujourd’hui, qui peut faire bouger ce pays-là, en le débarrassant de tous ses marasmes, surtout son marasme économique qui est en train de l’engloutir.

Est-ce qu’il y aura d’autres candidats contre M. Sidya Touré lors du congrès ou bien c’est l’unique candidat que l’UFR présente pour l’élection ?

Il peut y avoir des candidats, mais pour l’instant, c’est l’unique candidat que nous constatons. Il se peut que d’autres profitent pour déposer leur candidature. A l’UFR, c’est la démocratie. C’est les congressistes qui vont élire le président. Donc, il peut y avoir d’autres candidatures, j’en suis sûr, mais c’est clair, M. Sidya Touré passera à 90%, voire plus. Parce que c’est le candidat incontournable pour le parti et pour le pays.

A quand son retour en Guinée ?

Sidya Toure, président de l’Union des Forces Républicaines (UFR)

Son retour, osons le dire, sa vie est menacée par un problème d’insécurité. M. Sidya Touré n’est pas une personne lambda, pour être là il faut que sa sécurité soit assurée. Donc si tout revient dans l’ordre et que le retour à l’ordre constitutionnel est devenu une réalité, la sécurité des Guinéens assurée, que chacun pourra chez lui, dans sa maison, sans problème, il reviendra au pays. Parce que nous savons l’état dans lequel son domicile a été retiré par la force. Parce qu’on avait dit ici la justice sera la boussole, mais quelle est cette boussole-là aujourd’hui ? Le cas de M. Cellou Dalein Diallo par rapport à son domicile. Où est la boussole qui est la justice ?

Il faut que la sécurité soit d’abord assurée pour tous les Guinéens, afin qu’il puisse retourner au pays. Mais il est en train de travailler, il est en train de mener ses contrats dans les autres pays, en tant qu’assistant économique, il est en train de travailler, booster l’économie des autres pays, faire le bien-être des autres pays. Mais, là où il est né, il veut apporter quelque chose. Mais, pour l’instant, on attend le verdict final.

On constate, ces derniers temps, des campagnes en faveur de la candidature du  Général Mamadi Doumbouya. Comment est-ce que l’UFR voit cette situation ?

L’UFR, en tant que parti de technocrates et en sa tête, monsieur Sidya Touré, l’UFR voit ça de mauvais œil. C’est une simple tromperie, parce que toutes ces personnes qu’on déplace aujourd’hui là pour l’intérieur, c’est moyennant quelque chose. Ces personnes-là ne vont pas de leur gré. C’est cautionné par 200.000 francs, 100.000 francs, 300.000 francs, 500.000 francs guinéens, selon ce qu’on a pris. Les T-shirts qu’on confectionne là, il faut voir un seul T-shirt à combien on l’achète et à combien la confection, et pour combien de milieux de personnes.

Donc tout cet argent-là, avec monsieur Sidya Touré, ce n’est pas pour faire des promenades inutiles, c’est d’investir pour l’autosuffisance alimentaire, c’est d’investir dans l’éducation, c’est d’investir dans la sécurité, c’est d’investir dans la santé des Guinéens. Et je dirais ici à monsieur Mamadi Doumbouya que tous ceux qui sont là aujourd’hui, ces des gens qui organisent des mouvements, personne d’entre eux ne l’aime.

Général Mamadi DOUMBOUYA

Ils disent quoi ? Allons, nous aussi nous allons prendre notre part. Parce qu’il suffit seulement de créer un mouvement pour que tu aies des millions ou des milliards à ta portée, vous vous partagez. Toutes ces personnes qui créent aujourd’hui des mouvements sont là en train de le tromper. Il faudrait lui dire de respecter ses engagements, de respecter sa parole, c’est tout ce qui pourra l’honorer.

Vu la déclaration du 5 septembre, l’administration devrait être à la marge de toute propagande politique afin de gérer le pays dans les meilleures conditions. Donc l’UFR ne digère pas ces attitudes. L’UFR voit ça comme un gaspillage à ciel ouvert. Mais c’est l’image de la Guinée. Certaines personnes profitent de ce mouvement de tohubohu-là pour s’enrichir sur le dos du contribuable guinéen. Ceux qui le font, sont en train de tromper le Général, mais de toute façon, tôt ou tard, le soleil se lèvera.

Si le Général Mamadi Doumbouya est candidat à l’élection présidentielle l’UFR sera-t-il de la course ?

A l’UFR, nous sommes optimistes de quelque chose. Nous savons pertinemment qu’il y a des gens qui sont là aujourd’hui qui sont en train de pousser le général. Mais nous attendons le dernier mot du général. C’est à lui de dire s’il sera candidat ou pas. Mais j’en suis sûr qu’il nous a dit qu’il ne sera pas candidat. Ni lui, ni le membre du CNRD, ni le président du Conseil national de la transition, ni les conseillers. Donc, jusqu’à preuve de contraire, l’UFR compte sur les propos du général Mamadi Doumbouya le 5 septembre 2021.

Les propos propagandistes ça ne finit pas dans le pays. C’est des gens qui te poussent dans le feu et au finish, ils se retirent. J’ai dit que s’il y a lieu de porter conseil ici à quelqu’un, ce n’est pas au général Mamadi Doumbouya. Le général, il est pertinemment conseillé parce que le cas Dadis en fait foi. Donc, l’UFR reste debout sur ses gardes et l’UFR, son souci majeur aujourd’hui, c’est de propulser leur champion, M. Sidya Touré à la tête de la Guinée pour nous faire sortir de tout ce marasme.

Seul M. Sidya Touré, à l’instant où je vous parle, est capable d’assumer ce rôle-là pour le pays. Et nous sommes convaincus qu’il en a la capacité morale, intellectuelle, sociale, culturelle, pour nous sauver de l’ethnocentrisme, du régionalisme.

Interview réalisée par Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 666 134 023

Créé le 17 mai 2025 12:21

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