Reprise du procès sur les exactions de 2009 : Zoom sur Dadis Camara, Toumba Diakité et leurs coaccusés
CONAKRY-Treize ans après le massacre du 28 septembre 2009 qui avait coûté la vie à plus de 150 civils, plus de 100 femmes violées, le procès des auteurs présumés de ces exactions a été ouvert à Conakry. C’est l’une des pages les plus sombres de l’histoire sociopolitique récente de la Guinée. Ce mardi 03 octobre 2023 marque la reprise officielle de ce jugement historique dans lequel l’ancien chef de la junte Moussa Dadis Camara fait partie des mis en cause.
Les onze accusés et une bonne fourchette de victimes et témoins ont déjà comparu à la barre. En tout, 95 audiences ont été tenues dans ce procès depuis son début le 28 septembre 2022 jusqu’à sa suspension le 31 juillet dernier. Les onze accusés ont été entendus, alors que 57 victimes dont 18 femmes ont été auditionnées à la barre. Quant aux témoins, six d’entre eux ont été entendus.
À l’occasion de la reprise de ce procès, une semaine après la célébration du 14ème anniversaire de ces atrocités, Africaguinee.com jette un coup de projecteur sur les onze (11) accusés qui étaient à la barre. Tous ont été renvoyés devant le tribunal criminel de Dixinn pour répondre de leur responsabilité dans ce massacre.
A tout seigneur tout honneur. Nous commençons cette série par le capitaine Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte. Né le 29 décembre 1964 à N’zérékoré, M. Camara était le Chef de l’Etat au moment des faits.
Il a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire le 8 juillet 2015 pour des faits présumés de complicité de meurtres, d’assassinats, viols, pillages, incendies volontaires, vols à main armée, coups et blessures volontaires, outrages à agents de la force publique, tortures, enlèvements et séquestrations, non-assistance à personne en danger, violences sexuelles, attentats à la pudeur, responsabilité de commandement des chefs militaires et autres supérieurs hiérarchiques. Le capitaine Moussa Dadis Camara croupit en prison depuis le 27 septembre 2022.
Le colonel Moussa Thiégboro Camara, né le 31 décembre 1968 à Beyla. Il était Ministre secrétaire d’état en charge de lutte contre le grand banditisme, la drogue et des services spéciaux au moment des faits. Tout comme le capitaine Dadis Camara, cet officier de la gendarmerie a été placé sous mandat de dépôt le 27 septembre 2022. Il est poursuivi pour des faits présumés de meurtres, assassinats, viols, pillages, incendies volontaires, vols à main armée, coups et blessures volontaires, outrages à agents de la force publique, tortures, enlèvements et séquestrations, non-assistance à personne en danger, violences sexuelles, attentats à la pudeur, détention illégale de matériels de guerre de première catégorie et de complicité de ces infractions.
Le colonel Claude Pivi alias Coplan. Cet officier né le 20 janvier 1960 à N’zérékoré était un homme clef du CNDD, notamment dans l’appareil sécuritaire. Placé sous contrôle judiciaire le 27 juin 2013, il est inculpé pour des faits présumés de coups et blessures volontaires, viols, pillages en réunion ou en bande, incendies volontaires, meurtres, tortures, non-assistance à personne en danger et de complicité de toutes les infractions commises au stade du 28 septembre en 2009. Il est incarcéré à la maison centrale depuis le 27 septembre 2022.
Colonel Abdoulaye Chérif Diaby, né le 26 février 1960 à Pita. Au moment des faits, il était Ministre de la santé. Placé sous contrôle judiciaire en septembre 2012, il est inculpé pour non-assistance à personnes en danger.
Le colonel Blaise Goumou, né le 12 janvier 1972 à N’zérékoré. Cet officier de la gendarmerie était le Collaborateur direct du colonel Moussa Thiégboro Camara au moment des faits.
Il est inculpé pour coups et blessures volontaires, meurtres et complicité de viols, pillages, incendies volontaires, vol à main armée, outrages à agents de la force publique, tortures, enlèvements et séquestrations, non-assistance à personnes en danger, violences sexuelles, attentats à la pudeur, détention illégale de matériels de guerre de première catégorie.
Aboubacar Diakité alias Toumba. Ce béret rouge est né le 30 avril 1968 à Conakry. Médecin militaire, il était l’aide de camp de Moussa Dadis CAMARA au moment des faits. Placé sous mandat de dépôt le 14 mars 2017; il est accusé de coups et blessures volontaires, viols, pillages en réunion ou en bande armée, incendies volontaires, meurtres, assassinats, tortures, non-assistance à personnes en danger, de complicité de meurtres, assassinats, viols, pillages, incendies volontaires, vols à main armée, coups et blessures volontaires, outrages à agents de la force publique, tortures, enlèvements et séquestrations, violences sexuelles, attentat à la pudeur, détention illégale de matériels de guerre de première catégorie et de responsabilité de commandement des chefs militaires et autres supérieurs hiérarchiques.
Cécé Raphaël Haba, né en 1978 à Tinkoro. Il était le Garde du corps de Toumba au moment des faits. Il a été placé sous mandat de dépôt du 14 mai 2010. Il est inculpé pour meurtres, assassinats, viols, pillages, incendies volontaires, outrages à agents de la force publique, tortures, enlèvements et séquestrations, non-assistance à personne en danger, violences sexuelles, attentats à la pudeur, détention illégale de matériels de guerre de première catégorie et de complicité de ces infractions.
Le capitaine Marcel Guilavogui. Né en 1977 à Conakry, il était l’adjoint de Toumba Diakité au moment des faits. Il croupit en prison depuis le 18 juin 2010. Il a été inculpé pour meurtres, assassinats, viols, pillages, incendies volontaires, outrages à agents de la force publique, tortures, enlèvements et séquestrations, non-assistance à personne en danger, violences sexuelles, attentats à la pudeur, détention illégale de matériels de guerre de première catégorie et de complicité de ces infractions.
Mamadou Aliou Keita, Ibrahima Kalonzo Camara et Paul Mansa Guilavogui, complètent la liste. Tous ces accusés sont inculpés pour des faits similaires à ceux reprochés à leurs coaccusés. A la barre, ils ont tous nié les faits qui leur sont reprochés.
A l’occasion de l’an un du procès, les victimes avaient dressé un bilan mitigé tout en faisant des recommandations. C’est dans ce contexte que les audiences vont reprendre ce mardi 03 octobre 2023.
Sayon Camara
Pour Africaguinee.com
Créé le 3 octobre 2023 07:49Nous vous proposons aussi
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