Recensement national : Ousmane Gaoual Diallo sensibilise les travailleurs du Port autonome de Conakry

CONAKRY – Ce jeudi 15 mai 2025, le ministre des Transports, Ousmane Gaoual Diallo, a rencontré les travailleurs du Port autonome de Conakry afin de les sensibiliser à l’importance capitale du recensement à caractère d’état civil en cours en Guinée. Cette opération stratégique s’inscrit au cœur d’une réforme ambitieuse visant à moderniser les services publics et à améliorer l’identification des citoyens guinéens.
Dans une allocution riche en exemples concrets, le ministre a souligné la nécessité pour chaque Guinéen de disposer d’une identité juridique et numérique unique. Cette réforme, portée par le RAVEC (Recensement administratif à vocation d’état civil), constitue, selon lui, un socle fondamental pour l’avenir administratif, économique et social du pays.
« Avec les nouvelles technologies, l’accélération des changements et la nécessité, pour chacun d’entre nous, d’accéder aux services publics, il est devenu indispensable que l’État puisse nous connaître et nous localiser sur le territoire national. Quand on parle de prélever des identités pour constituer une base d’état civil, cela signifie que l’on souhaite regrouper tous les Guinéens dans un même environnement », a déclaré Ousmane Gaoual Diallo, insistant sur l’enjeu national de cette démarche.
Une identité unique pour tous les Guinéens
Selon le ministre des Transports, Ousmane Gaoual Diallo, l’identifiant personnel unique est la clé de voûte du système mis en place à travers le PN-RAVEC. Ce numéro permettra de distinguer chaque citoyen de manière sûre et fiable, facilitant ainsi de nombreuses démarches administratives, qu’il s’agisse de refaire une carte d’identité, d’obtenir un permis de conduire ou de bénéficier d’une assurance maladie.
Mais l’enjeu dépasse les seuls services individuels. Il s’agit, selon le ministre, d’une véritable refonte de l’architecture sociale et administrative du pays.
« Le recensement à caractère d’état civil est indispensable pour que chacun d’entre nous puisse être identifié de manière unique. Ce numéro d’identification va simplifier toutes les démarches. Que vous vouliez refaire une carte d’identité, obtenir un permis de conduire ou un passeport, plus besoin de fournir un extrait de naissance ou de nouvelles empreintes : il suffira de poser vos doigts, et votre fiche apparaîtra automatiquement », a-t-il expliqué.
Dans ce système, tout est centralisé : une fois inscrit dans la base de données du RAVEC, chaque citoyen pourra recevoir les services de l’État sans procédures redondantes. Un simple clic permettra de cocher la case correspondant au document demandé (carte d’identité, permis, passeport…), ou d’imprimer une carte d’assurance maladie à son nom.
« Dès que vous êtes enregistré, il devient très difficile qu’un tiers usurpe votre identité. C’est ce qu’on appelle la lutte contre l’usurpation d’identité. Nous n’utilisons pas seulement les empreintes digitales d’une main, mais celles des deux mains, ainsi que l’empreinte de l’iris. Car si l’on peut laisser ses empreintes sur un verre dans un restaurant, il est presque impossible d’y laisser ses deux mains ou son iris », a-t-il poursuivi, soulignant le niveau de sécurité élevé du dispositif.
Enfin, le ministre a rappelé que cette base de données des citoyens guinéens permettra à terme une meilleure planification des politiques publiques : « Lorsque l’on a une base fiable de la population, il devient plus facile pour l’État de fournir des services essentiels comme la santé, l’éducation ou encore l’accès à l’électricité », a ajouté le porte-parole du gouvernement.
Vers plus d’équité sociale grâce au recensement
Au-delà de la lutte contre l’usurpation d’identité, la nouvelle base de données citoyenne doit aussi permettre une meilleure répartition des ressources publiques. En associant l’identifiant unique aux revenus, à la propriété et à d’autres indicateurs sociaux, l’État pourra adapter ses services aux besoins réels de la population, explique le ministre Ousmane Gaoual Diallo.
« Dans certains pays, la facture d’électricité varie selon le niveau de revenu. Quelqu’un qui gagne 50 millions de francs par mois ne devrait pas payer la même chose qu’un citoyen qui en gagne 2 millions. Mais pour appliquer ce principe, encore faut-il pouvoir distinguer les profils socio-économiques. C’est justement ce que permet l’identifiant unique », a-t-il déclaré.
Grâce à cet outil, l’administration pourra croiser les données d’un citoyen : revenus, comptes bancaires, propriété foncière, véhicules, permis, etc. Cette traçabilité facilitera l’application de politiques sociales plus justes.
« Si je possède une maison, deux voitures, et que j’ai un revenu élevé, il est normal que je paie davantage pour certains services. Et que ce surplus contribue à soutenir ceux qui en ont réellement besoin. Un citoyen en difficulté pourra bénéficier de subventions, d’une gratuité scolaire, ou d’une aide ciblée. À l’inverse, l’enfant d’un ministre, qui fréquente une bonne école, pourrait payer un peu plus pour que celui de son voisin, dont les parents peinent à joindre les deux bouts, puisse étudier gratuitement », a-t-il illustré.
Selon lui, cette approche permettra de corriger les inégalités, d’accroître l’efficacité des aides sociales et de consolider la solidarité nationale. Avant de conclure, le ministre a aussi évoqué l’impact de cette réforme sur la gestion des flux migratoires, en promettant d’en faire un levier de contrôle et de régulation de l’immigration.
Une meilleure gouvernance grâce à l’identification
En plus de l’équité sociale, le ministre Ousmane Gaoual Diallo met en avant un autre avantage clé du recensement en cours : une meilleure gestion des flux migratoires. Il a rappelé que lors de récentes opérations de rapatriement de Guinéens bloqués à l’étranger, notamment en Tunisie, des dysfonctionnements sont apparus, illustrant le besoin urgent de disposer d’une base de données fiable.
« La dernière fois, le président de la République a ordonné le rapatriement de nos compatriotes depuis la Tunisie. Mais à l’arrivée de l’avion à Conakry, on a constaté que sur 150 passagers, une trentaine n’étaient même pas Guinéens. Ils ont pris la place de nos concitoyens, restés sur le tarmac. Cela montre à quel point l’identification de nos citoyens reste difficile », a déploré le ministre.
Cette traçabilité est aussi indispensable, selon lui, pour améliorer la planification des politiques publiques. Le gouvernement souhaite pouvoir adapter ses investissements aux besoins réels de chaque localité.
« Si l’on sait que Gaoual compte un million d’habitants, on pourra y construire les écoles, hôpitaux, postes de santé ou réseaux électriques en conséquence. À l’inverse, une localité de 50 000 habitants n’aura pas les mêmes besoins. Le recensement permet donc d’identifier et de localiser la population pour mieux organiser le développement du pays », a-t-il expliqué.
Enfin, Ousmane Gaoual Diallo a réaffirmé son engagement pour une tarification sociale plus juste, notamment dans l’éducation, où il plaide pour que les enfants issus de familles modestes puissent être scolarisés gratuitement, pendant que ceux de familles aisées contribuent davantage au financement du système éducatif.
Pour une démocratie plus apaisée
Sur le plan politique, Ousmane Gaoual Diallo souligne un autre avantage crucial du recensement : la construction d’un fichier électoral transparent et incontestable. Le porte-parole du gouvernement explique que l’intégration annuelle des jeunes atteignant l’âge de voter permettra d’actualiser en continu les listes électorales, évitant ainsi tensions et accusations de partialité lors des scrutins.
« Chaque année, ceux qui auront 18 ans et plus pourront s’inscrire automatiquement sur la liste électorale. Cela nous aidera à sortir des conflits récurrents liés aux listes, où l’on entend souvent des accusations telles que ‘tu n’as pas recensé mon village’, ‘tu n’as pas recensé mon ethnie’ ou ‘tu as favorisé certains au détriment d’autres’. Grâce à ce recensement, tout le monde sera pris en compte équitablement », a assuré Ousmane Gaoual Diallo.
Il a également annoncé une initiative pour faciliter l’enrôlement des agents de l’État, notamment ceux qui ont des horaires de travail contraignants.
« Nous sommes en discussion avec le ministère de l’Administration du territoire pour installer des machines d’enrôlement sur les lieux de travail, permettant aux agents qui rentrent tard ou sortent tôt de se faire enregistrer facilement. Mais nous encourageons aussi chacun à se rendre dans son quartier d’habitation pour s’enrôler. C’est important car c’est dans ce lieu que vous voterez le moment venu. Ainsi, vous connaîtrez précisément votre bureau de vote », a-t-il précisé.
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 666 134 023
Créé le 15 mai 2025 16:47Nous vous proposons aussi
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