Politique guinéenne : Pourquoi il y a eu clash dans l’opposition extraparlementaire ?

CONAKRY- Pourquoi l’opposition extraparlementaire a-t-elle enregistré des démissions en cascade cette semaine ? Le coordinateur de cette opposition qui se retrouve au sein de la COEP (coordination de l’opposition extraparlementaire), Boubacar Barry, est revenu ce samedi au cours d’une conférence de presse, animée à Conakry,  sur les péripéties du désaccord survenu entre ses membres, a constaté sur place Africaguinee.com.

En début de semaine, trois partis politiques qui dénoncent la violation des textes de base de cette coordination ont annoncé leur départ de la COEP. Il s’agit de Bloc Libéral de Dr Faya Milimono, de l’union des forces démocratiques de Mamadou bah Baadikko, et du CADRE de Daniel Kolié.

Ce samedi 13 septembre 2014, Boubacar Barry qui dirige la coordination de la COEP,  a regretté le départ de ses pairs avant de balayer d’un revers de la main les arguments des partis frondeurs. Pour d’amples explications, nous vous proposons in extenso la version de  M. Barry sur ce bras de fer qui a secoué la COEP.

‘’Nous avons eu des divergences de conviction. Nous n’avons pas eu des divergences d’organisation. J’ai entendu partout dire que nous avons violé les textes fondateurs de la COEP. Je rappelle que la COEP dispose de deux textes réglementaires. A savoir : une charte qui définit le cadre organisationnelle de la structure et un règlement intérieur qui définit les dispositions organisationnelles. Le règlement intérieur est dirigé par une coordination. C’est l’ensemble des pairs qui m’ont  choisi comme coordinateur. Les attributions du coordinateur sont claires. C’est de veuiller au bon fonctionnement de la COEP et au respect des engagements.

Nous avions pris un engagement solennel en allant répondre à une invitation du Président de la République et de lui remettre un mémorandum. Nous avons décidé de transcrire dans un document  notre constat de la situation. Nous avons estimé qu’on ne peut pas faire deux mois avec tous les cadres que nous disposons, pour préparer un mémorandum. La mouture de base de mémo a été transmise à tous les leaders politiques. Il y a cinq à six versions pour arriver à la version finale.

J’ai été surpris d’entendre certains de nos collaborateurs d’hier dire que les partis politiques ont validé le mémorandum sans le lire. J’estime que ça, c’est insulter les gens. Je crois que chacun d’entre nous est responsable, si on est arrivé au point d’avoir la confiance des nos camarades pour  nous mettre à la tête des partis politiques, c’est que nous avons un minimum de moralité que nous souhaiterons qu’on respecte.  Cinq moutures ont été faites. Les partis qui ont dit qu’ils ne sont pas d’accords, c’est après un mois qu’ils nous ont envoyé leur proposition. Au terme de la réception de ces propositions, que je dispose, différents partis politiques ont donné leur accord.

Après tout, nous avons dit qu’il  faut régler les problèmes de façon consensuelle. Le BL nous a envoyé une proposition par son vice-président. Après le président du BL(Dr Faya Milimono, ndlr) nous a dit que les propositions que ses cadres ont transmises ne lui satisfont pas. Ensuite il a envoyé une autre proposition qu’il a intitulé proposition officiel du BL. Je peux vous montrer tout ça (…).

Au terme de toutes ces péripéties, nous avons dit qu’il faut qu’on en finisse avec ce document (le mémorandum). Nous avons dit que lorsque nous le finirons, nous demanderons une audience. Les éléments qui n’y figurent pas ou qu’on a oublié on va les préciser verbalement au président de la République. Sur ce, on a dit  puisqu’on a la proposition du BL et de l’UFD, nous allons constituer une commission de compilation de l’ensemble des propositions.  J’ai dit qu’il  faudrait aussi tenir compte de la mouture de base ainsi que du document final qui a été fait. Ceci pour pouvoir intégrer les éléments nouveaux que les autres partis politiques ont apporté. La commission  a été mise en place, tous les partis étaient représentés. Au terme de ce travail qui nous a pris de 10h 30’ à 16heures, le document final a été sorti. La commission telle qu’elle avait été mandatée a validé le document.  Elle a été lue et approuvée.

Mais le président du BL a émis encore une réserve par la suite. Il dit qu’il souhaiterait qu’on s’inspire du mémo de l’UFD. On a dit d’accord, si c’est une question de structuration, c’est normal qu’on fasse le contexte général, le constat et les recommandations. Nous pris cela en compte pour la correction finale. Le document a ensuite été transmis à tous les leaders. Mais docteur Faya m’a répondu en disant qu’à la réception du mémo, il déduit qu’il y a deux convictions majeures qui ressortent à la COEP. J’ai balancé la réponse à tout le monde. J’ai dit que je m’attendais plus à des observations liées aux dernières remarques qu’on a faites qu’à autre chose. J’ai pris quand même le soin d’envoyer le document final à M. Badikko  (leader de l’UFD) qui est  au Cameroun. J’ai dit frère,  ‘’je t’ai envoyé le document qu’on  s’apprête à transmettre au président de la République, je voudrais avoir ton avis là-dessus’’.

Ensuite il m’a écrit pour me dire qu’il aurait souhaité que le consensus prime par rapport au vote démocratique. Parce que tel que le mémo est présenté, son parti ne se retrouve pas dedans. Et que si c’est la voie démocratique qui est choisie, il serait dans l’obligation lui et son parti de publier un mémo en leur nom. J’ai répondu que j’en prenais acte. J’ai  informé tout le monde. Les deux tiers étant requis, j’ai pris la responsabilité de transmettre le mémo au président de la République en utilisant les voies officielles.

Dans la lettre de transmission, il a fallu rajouter un paragraphe qui précisait les partis qui l’ont approuvé. Je ne veux pas trop de polémique. Mais si on ne s’entend pas chacun est libre de partir. Je regrette en toute honnêteté leur départ, mais je respecte leur décision. Voilà ce que je pouvais donner comme explication pour taire les commentaires et taire les polémiques ».

A suivre…

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

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