Plateau de Koloma : Une occupation « suspecte » des zones déguerpies…

Vue panoramique d'une partie de la zone déguerpie de Kaporo rail

CONAKRY- C’est sans nul doute l’actualité qui a retenu l’attention de l’opinion durant ces deux dernières années ! Les démolitions des habitations dans les quartiers de Kaporo-rails, Dimez et Kipé II, effectuées entre Février et mars 2019. Des habitants de ces zones ne sachant plus à quel saint se vouer continuent encore de trimer alors que les domaines auraient été baillés par l'Etat pour 60 ans.

La vaste campagne de démolition des bâtisses dans ces zones passées, place dorénavant à une occupation plutôt suspecte ‘’des lieux par des entreprises inconnues". La zone déguerpie appelée centre directionnel de Koloma, commence à être occupée. Des domaines entiers ont été clôturés, les bruits de Caterpillar résonnent matin et soir. Ces engins lourds déflorent sans ménagement le plateau caillouteux. En longueur de journée, on aperçoit des individus venus à bords de 4×4 rutilants sillonner les lieux. D'autres disposent d'équipements topographiques et d'ingénieries.

Pendant ce temps, les victimes du déguerpissement observent impuissants, cette course effrénée, d'occupation des domaines qu'elles estiment être les leurs. Les rares citoyens qui reviennent sur ces ‘’vastes champs de ruine’’, la consternation et le sentiment ‘’d’injustice’’ sont palpables. Samba Sow, porte-parole des déguerpis de Kaporo-rails, que nous avons interrogé, explique que depuis quelques mois, l'occupation continue. Selon lui, c'est une entreprise appelée IMAAG Holding composée à majorité d’ivoiriens qui s'y est installée avec tout son matériel logistique et a commencé des travaux d’aménagement. 

Une opération floue…

‘’Ils y ont installé une base où ils ont mis tout ce qu’il y a comme engins et autres. Ils sont venus nettoyer récemment la partie de Kipé 2, la zone de Soloprimo jusqu’à Bambeto. Non loin du cimetière des travaux sont en train d’être fait. La clôture que le CNDD avait réservée à la fondation Abdoulaye Wade a été détruite. Nous n’avons aucune information viable sur ce qui s’y passe réellement’’, nous a confié notre interlocuteur. Aux dires du porte-parole des déguerpis, des parcelles qui leur appartenait et démolies sont en train d’être revendues.

‘’ Ce qui est sûr, ils sont en train de revendre certains espaces à des privés. Les autorités disent que c’est un bail de 60 ans. Notre collectif a adressé une lettre au PDG de la Société Générale des Banques à Paris, parce que nous avons eu des informations comme quoi le gouvernement a négocié avec la filiale de la Société Générale qui est à Abidjan pour financer l’aménagement dudit site sur une partie. Il s’agira d’ériger des habitations à l’image de plaza Diamond (Cité avec des villas de luxe dans la capitale guinéenne, ndlr), pour après les revendre à des tierces personnes. Même si d’un côté ils disent qu’ils vont construire le centre administratif avec les départements ministériels et autres institutions’’ a-t-il expliqué.

Selon une source imprégnée de ce dossier, une délégation de la Banque Société générale aurait rencontré le 23 Novembre 2020 le président Alpha Condé pour discuter d’une reprise et du financement des travaux d’aménagement du plateau de Koloma. Cette délégation, aux dires de notre source, aurait été conduite par M. Georges WEGA, directeur général Afrique subsaharienne de ce groupe basé à Abidjan.

Lire aussi-Kaporo-rails : Mémorandum des victimes sur la destruction des bâtiments…

Le plateau de Koloma aurait été octroyé aux ivoiriens actionnaires de la société IMAAG holding. Ces ivoiriens, seraient sponsorisés par un certain Don Melo conseiller à la présidence guinéenne. Cet individu, pointé du doigt est un ancien proche collaborateur de l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo.

’Don Melo serait même recherché par la justice ivoirienne pour des infractions pénales. Cette délégation de la Société générale a été introduite à la Présidence de la République de Guinée par ce Don Melo dans le but de rechercher un financement sur ce projet’’ nous a confié Samba Sow, porte-parole des victimes de kaporo-rails.  Dans une adresse, le collectif des victimes avait saisi le groupe bancaire de la Société Générale à Paris à travers son PDG Frederick Oudea pour alerte. Toutes nos tentatives pour joindre une cadre du département de l’Aménagement du territoire et de la Ville, pour recouper toutes ces informations ont été vaines.

Affaire à suivre…

BAH Boubacar LOUDAH

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 655 31 11 13

Créé le 10 janvier 2021 14:13

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