Planification familiale : L’UNFPA et ses partenaires Guinéens se concertent…

dsc_0034

CONAKRY-Le ministère de la Santé appuyé par l’UNFPA (fonds des nations unies pour la population) a organisé, du 21 au 22 décembre 2020, un atelier d’orientation et de développement du plan de mobilisation des ressources domestiques pour le financement de la planification familiale. L’objectif fondamental de cet atelier est de réfléchir pour définir des stratégies pour une mobilisation interne des ressources afin de rendre disponible les intrants de la santé maternelle et reproductive.

La planification familiale est un moyen d’espacement des naissances et d’épanouissement de la famille, mais également un outil pour sauver la vie de la mère et de l’enfant. Selon l’enquête démographique et de santé réalisée en 2018, une adolescente sur quatre (1/4) soit 26% a déjà commencé la vie reproductive, 21% ont déjà eu une naissance vivante et 5% enceintes d’un premier enfant. La proportion d’adolescente ayant déjà commencé leur vie féconde augmente rapidement avec l’âge, passant de 4% à 15 ans à 52% à 19 ans, âges auxquels 47% des jeunes filles ont eu une naissance vivante.

« Sur le plan sanitaire, la Guinée affiche les taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile parmi les plus élevés en Afrique de l’Ouest. Pour remédier à cette situation, la Guinée a souscrit aux engagements internationaux en faveur de la planification familiale et les efforts entrepris pour accélérer la réalisation des objectifs du FPI 2020 et ceux du partenariat de Ouagadougou. En outre, la Guinée a élaboré un plan d’action nationale budgétisé de planification familiale en vue de contribuer à la capture du dividende démographique et à l’atteinte des objectifs de développement durable gage d’un meilleur avenir pour les générations futures. Dans ce cadre, la Guinée alloue depuis 2018 des fonds pour l’achat des contraceptifs à hauteur de 50% des besoins nationaux. Ces fonds ont besoin d’être sécurisés institutionnellement et augmentés progressivement. Aussi d’autres potentialités de mobilisation des ressources domestiques notamment dans le secteur privé doivent être exploitées pour le financement de la planification familiale », a expliqué le représentant du ministre de la Santé.

C’est ce défi majeur que le fonds incitatif de contrepartie double qui résulte d’un accord de financement entre l’UNFPA et la fondation Bill et Melinda Gates veut contribuer à relever en vue d’une véritable sécurisation des produits dans les pays du partenariat de Ouagadougou.  « Cet atelier s’inscrit donc dans ce cadre et est le départ d’un processus devant à aboutir à termes à l’organisation d’une journée de mobilisation des ressources pour le financement du plan d’action nationale budgétisé de la  planification familiale 2019-2023 », a ajouté Dr Mohamed Lamine Yansané avant de revenir sur l’importance de la planification familiale dans un pays.

« La planification familiale joue un rôle indéniable dans la réalisation de la couverture santé universelle et des objectifs de développement durable. Les besoins non satisfaits en planification familiale sont les conséquences catastrophiques sur la réalisation de la CSU et les ODD en empêchant les femmes d’accéder aux services de PF, de contrôler leur fécondité, d’étudier, d’avoir un métier et de s’impliquer dans diverses activités communautaires et de développement », a indiqué Dr Mohamed Lamine Yansané.

En dépit de l’amélioration des indicateurs de santé et de la reproduction ces 10 dernières années avec l’augmentation de la prévalence contraceptive qui est passée de 7,8% en 2016 à 11% à 2018, les principaux indicateurs de santé maternelle reste encore préoccupants. C’est pourquoi,  l’ANIES veut mettre un accent particulier sur la question du genre qui est en étroite collaboration avec la planification familiale.

« Je crois qu’après l’élaboration de ce plan stratégique et la budgétisation à l’interne avec le ministère de la Santé nous allons voir comment nous pouvons réorienter une partie de notre programme sur la planification familiale. On en est conscient que le taux est faible et il n’y a pas de développement sans la maitrise de la planification familiale », a fait savoir  Mme Sanaba Kaka, directrice générale de l’Agence nationale d’inclusion économie et sociale (Anies).

Dans ce plan entrepris par la Guinée, le rôle de l’UNFPA est de trouver les moyens pour appuyer le gouvernement techniquement pour qu’il mobilise de l’argent localement a précisé Diouga Diallo.

« Actuellement, l’enjeu est la mobilisation des ressources domestiques parce qu’il y a la rare faction des financements au niveau interne et aussi il y a un problème de pérennisation parce que si les partenaires vous aident, à un moment, ils peuvent s’arrêter et après, les politiques tombent. C’est pourquoi, il faut trouver des moyens pour démarrer les choses, mais au fur et à mesure, appuyer le gouvernement pour des stratégies qui leur permettent de mobiliser les ressources localement c’est-à-dire, les ressources budgétaires, mais aussi le secteur privé. C’est ce que nous sommes en train de faire pour cette stratégie de mobilisation des ressources, notamment domestiques », a expliqué le représentant de l’UNFPA à cet atelier

Poursuivant, il a détaillé l’apport de l’UNFPA dans ce plan. « L’UNFPA et les partenaires techniques aident le gouvernement techniquement à mettre en place les plans de développement de santé. En ce qui nous concerne, c’est dans la planification familiale. Nous mettons en place des assistants techniques, nous les aidons à vulgariser ce plan, à mobiliser les ressources, à les mettre en œuvre et à faire le suivi.  Nous sommes avec le gouvernement sur le plan technique depuis l’élaboration des politiques et la mise en œuvre et sur le plan financier en contribuant au financement de ces politiques publiques », a détaillé Diouga Diallo.

«L’UNFPA offre à l’Etat guinéen chaque année tous les besoins en contraceptif manquant de manière gratuite pour les produits et au-delà même de la planification familiale, la césarienne, les accouchements, les consultations prénatales.  Tous les besoins en termes de gap, l’UNFPA contribue à les fournir et de façon gratuite. Nous accompagnons l’Etat à rendre gratuit les produits au fur et à mesure », a-t-il ajouté.

Au bout de ces deux jours d’activités portant sur le diagnostic du processus de mobilisation des ressources et pour la mise en œuvre du plan d’action national budgétisé de la planification familiale élaboré par le ministère de la Santé en 2018, les participant ont examiné plusieurs aspects. Comme l’explique Dr Yero Boye Camara.

« Pendant ces deux jours, nous avons examiné les parties prenantes du processus, les rôles qu’ils peuvent jouer ou qu’ils jouent déjà en identifiant les régions dans lesquelles ils interviennent et les différents obstacles qui existent. Nous avons examiné les obstacles pour la mobilisation des ressources domestiques et des ressources internationales. Nous avons fait des recommandations pour améliorer la mobilisation aussi bien domestique qu’internationale. Nous avons également examiné les obstacles en termes de mécanisme de coordination des différentes parties prenantes pour la mobilisation des ressources aussi bien les ressources domestiques qu’internationales », a expliqué ce Médecin et économiste de la santé avant d’évoquer  les recommandations afin de faciliter la mise en œuvre de ce plan ambitieux du gouvernement guinéen.

« Il y a eu beaucoup des recommandations notamment la prise en compte de certaines parties prenantes qui jusqu’à présent n’étaient pas considérées assez suffisamment tel que le secteur privé national c’est-à-dire le secteur minier, le secteur bancaire, le secteur téléphonique, les collectivités locales », a précisé Dr Yero Boye Camara.

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 666 134 023

Créé le 24 décembre 2020 00:26

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes:

FINANCES

ECOBANK

SONOCO

TOTALENERGIES

UNICEF

LONAGUI

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

plan