Phobie de « rébellion » en Guinée : Mythe, manipulation ou réalité ?

CONAKRY-Depuis une dizaine de jours des arrestations en cascade sont enregistrées à travers le pays. Pour la plus part, les personnes arrêtés sont des étrangers qui seraient venus des pays limitrophes. Du moins si l’on en croit aux services de polices ou à certains administrateurs territoriaux qui brandissent ces arrestations comme des trophées de guerre. On avoisine les 1000 arrestations depuis le déclenchement des opérations qui a coïncidé au début des manifestations contre le changement constitutionnel menées par le FNDC.
La première vague d’arrestations a eu lieu dans la périphérie de Conakry, la capitale. Ensuite dans la partie septentrionale du pays (la haute Guinée) où environs 500 personnes ont été arrêtées principalement à Siguiri et à Kankan. D’après les autorités préfectorales et administratives, certains individus arrêtés étaient détenteurs d’amulettes, de gris-gris et d’autres objets mystiques de protection anti-balles. Certains préfets ont d’ailleurs tiré des conclusions hâtives indiquant qu’il s’agirait de rebelles. Mythe, manipulation ou réalité ? Les commentaires vont train surtout dans un contexte où les accusations de coup d’Etat contre le régime d’Alpha Condé font légion.
Toutefois, depuis que cette affaire a éclaté il y a eu une similitude de versions qui mérite d’être signalée. Ce qui revient souvent, c’est l’affaire Q Net, une sulfureuse société de vente en ligne qui a des démêlées judiciaires en Guinée depuis des mois. Au sein du gouvernement, pour le moment c’est le black-out total. Le ministre de la Sécurité qui a été interpellé sur cette affaire par un journaliste Africaguinee.com a indiqué qu’il n’a pas encore tous les éléments en main.
Cependnat ces accusations de "rébellion" a surpris le haut conseil des maliens en Guinée. Son président Mohamed Sidibé qui a joint notre rédaction a confié que les jeunes maliens arrêtés sont plutôt des victimes au lieu d’être des suspects. Interrogé, un jeune malien explique comment ses compatriotes sont arrivés en Guinée.
« C’est l’entreprise QNET qui les a appelé en leur proposant un boulot. Chacun a payé 500.000 Francs CFA soit 8 000 000 GNF. Et quand vous payez cette somme, vous suivez une formation de 3 mois .Puis ils te payent à 250 000 par mois mais en te demandant d’informer d’autres. Des fois on vous dit, vous serez payés mais vous devez acheter des marchandises à travers lesquelles vous aurez beaucoup de bénéfices(…).C’est des jeunes gens qui sont venus dans l’espoir d’avoir un boulot, c’est dans l’attente de cet espoir qu’ils ont été arrêtés », indique Hamidou Telly un jeune malien, qui précise que ses compatriotes ne sont pas du tout des rebelles.
« Le gouvernement guinéen devrait chercher à savoir qui sont ils, ensuite les aider soit à récupérer leur argent ou à les rapatrier. Ils ne sont nullement liés à une histoire de rébellion. Si certains sont pris avec des gris-gris, cela est lié à la tradition africaine. Car au Mali, au Sénégal, en Guinée, les gens utilisent des gris-gris. Les maliens n’ont pas besoin aujourd’hui de faire une rébellion en Guinée », rassure-t-il.
Affaire à suivre…
Focus Africaguinee.com
Créé le 28 octobre 2019 10:46
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