Ouverture à Conakry de l’atelier national de validation du rapport de la mission d’évaluation des pertes post-récoltes de la chaine de valeur de riz en Guinée

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Financé par le Ministère Chinois de l'Agriculture et des Affaires Rurales, l’atelier National d'Échange et de validation du rapport de la mission d’évaluation des pertes post-récoltes de la chaine de valeur de riz en Guinée, a démarré ce jeudi 24 février 2022, dans un réceptif hôtelier de la capitale Conakry. Il est organisé par le Gouvernement de la Guinée à travers le Ministère de l'Agriculture et de l’élevage en collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et le Centre d'Excellence Régional contre la Faim et la Malnutrition (CERFAM), soutenu par le PAM, centre d'Excellence Chinoise. La cérémonie d’ouverture qui a été présidée par le ministre Mamoudou Nagnalen Barry, a connu la présence de plusieurs personnalités. Telles que le Directeur pays du PAM (Programme Alimentaire Mondial), Hyoung Joon LIM, le directeur par intérim du (CERFAMI) Patrick Teixeira, le directeur national de l’agriculteur, M. Aboubacar Demba Bangoura.  Cet atelier de deux jours a pour objectifs de :

  • Présenter et valider le rapport ainsi que les principaux résultats et recommandations de la mission d'appui technique,
  • Discuter et valider le plan d'action, mettant un focus sur les maillons de la chaine de valeur riz (structuration de la filière, récolte, transport, entreposage, transformation, emballage, Commercialisation etc.) devant aboutir à une feuille de route globale pour la réduction des pertes post-récoltes et son optimisation en Guinée,
  • Identifier des sources potentielles de financement pour l'exécution du plan d'action issue de cette étude,
  • Initier des actions de renforcement des capacités des acteurs nationaux par des sessions de formation des formateurs en matière de gestion des pertes post-récoltes.

En Guinée, le secteur agricole dont le riz constitue le produit agricole le plus important. Bien qu’il mobilise environ 52% de la production active et représente 20% du produit intérieur brut (PIB), il demeure structurellement fragile. Il s'agit d'une agriculture de subsistarice, essentiellement pluviale caractérisée par une faible productivité et une forte vulnérabilité aux chocs climatiques La faible productivité est liée à de nombreux défis auxquels est confronté le secteur. Il s'agit entre autres des pertes post-récoltes au niveau de la filière riz. Ce facteur impacte négativement la capacité nationale de production et favorise l'importation du riz.

Ces pertes post-récoltes relatives au riz sont élevées et se situeraient entre 10 et 20 %. Elles sont souvent associées et liées à plusieurs facteurs dont l'accès limité aux marchés structurés, la faiblesse des filières alimentaires et des systèmes de stockage défaillants ou à la transformation, au système routier et transport, entre autres. Tous ces facteurs négatifs ont fragilisé les capacités locales et nationales et favorisent les pertes post-récoltes impactant directement la production rizicole nationale. Ce qui a eu pour conséquence directe l'accentuation de la vulnérabilité des populations.

Pour faire face à cette situation, le Gouvernement de la Guinée a sollicité l'appui technique Centre d'Excellence Régional contre la Faim et la Malnutrition (CERFAM) dans une correspondance en date du 30 Mars 2021. Cette requête adressée au CERFAM visait l'accompagnement du Gouvernement guinéen dans le processus de renforcement des capacités des groupements des petits producteurs en matière de gestion des pertes post-récoltes et l’optimisation de la chaine de valeur riz en lien avec le Programme d'Alimentation Scolaire basé sur la production locale.

Ainsi pour répondre à cette requête et dans le cadre des priorités globales et continentales – notamment l'Agenda 2030, l'Agenda 2063 de Union Africaine, la Déclaration de Malabo et la Stratégie de l'Union Africaine en matière de gestion des pertes post-récoltes, le CERFAM et le Bureau du PAM Guinée ont collaboré avec la Division des Chaines d'approvisionnement du PAM et le partenaire HELP LOGISTICS pour soutenir les efforts du Gouvernement de Guinée en matière d'optimisation de la chaîne de valeur du riz. Ce soutien s'est fait à travers une la conduite d'une mission d'évaluation et d'analyse des pertes post récoltes du 14 au 29 juin 2021.

Selon le directeur par intérim du (CERFAM), le présent atelier est organisé pour restituer et valider ces résultats avec le concours, des services techniques du Ministère de l'Agriculture et de Elevage, les ministères associés dans l'étude, ainsi que des partenaires. Par ailleurs, dans le cadre de renforcement des capacités techniques des acteurs nationaux en matière de gestion des pertes post-récoltes, des sessions de formation seront aussi organisées au cours de cet atelier, selon le directeur par intérim du (CERFAM).

« La Guinée, à l’instar des autres pays de l’Afrique connait des pertes pots-récoltes très importantes particulièrement dans la filière riz. Ce qui, bien sûr n’est pas en faveur des petits exploitants agricoles mais aussi, a des conséquences sur l’insécurité alimentaire et la nutrition des ménages. Donc, le gouvernement de la Guinée à travers le ministère de l’agriculture et de l’élevage, à travers son excellence le ministre a sollicité l’assistance du CERFAM en vue de conduire une cartographie diagnostic sur le goulot d’étranglement afin de déterminer quelles étaient les recommandations et des actions pertinentes en vue de réduire les pertes post-récoltes et assurer des revenus décents aux exploitations agricoles.  

C’est donc un atelier de restitution, de validation de cette mission d’évaluation qui a été conduite sous le leadership du ministère de l’agriculture, à travers ces directions générales et services publics, le programme alimentaire mondial en Guinée, les partenaires tels que HELP LOGISTICS, les chaines d’approvisionnement du PAM. On espère qu’au cours de ces deux jours d’atelier, on va prendre connaissance des principaux résultats, s’approprier les recommandations et trouver ensemble les pistes et solutions possibles afin de mettre en œuvre une feuille de route pouvant réduire les pertes post-récoltes et assurer la production de riz de qualité en Guinée pour l’ensemble des consommateurs guinéens. En réduisant les importations et augmenter le produit qui arrive dans les assiettes des guinéens. On sait que le riz est important en Guinée. Il couvre considérablement les valeurs énergétiques des consommateurs guinéens », a déclaré M. Patrick Teixeira.     

Le Directeur pays du PAM a, quant à lui, rappelé que le programme alimentaire mondial travaille à l’optimisation des chaines de valeur, par exemple l’appui aux exploitants agricoles, du riz ainsi que d’autres denrées. Ensuite il rachète le riz pour pouvoir le fournir à des écoles à travers le programme des campus scolaires.

« Tout ça c’est une valeur qui permet aux exploitants agricoles d’avoir des revenus et aux élèves d’avoir des repas chaque jour de la semaine. Nous prévoyons un programme de semence de riz dans le pays qu’on appelle (African Rice) qui a un rendement très intéressant (sept tonnes et demies par hectares) alors qu’en moyenne, nous sommes entre deux à trois tonnes de rendement par hectares). Quand la production est supérieure, c’est ce qui va améliorer la sécurité alimentaire en Guinée. Il y a 30% de gaspillage alimentaire dans le monde et ici en Guinée il y a une quantité importante de riz qui est perdue sur le marché chaque année. Donc, nous on essaye de combler cette perte par le billet de la formation aux communautés pour qu’elles puissent avoir des denrées alimentaires et réduire les pertes pos-récoltes », a précisé le directeur pays de PAM (Programme Alimentaire Mondial), Hyoung Joon LIM.

Pour Aboubacar Demba Bangoura, directeur national de l’agriculture, cet atelier s’inscrit dans le cadre de restitution d’une activité que le gouvernement avait sollicité auprès du PAM à travers le CERFAM pour pouvoir diagnostiquer sur un secteur clé, un maillon essentiel de la chaine des valeurs qui consistaient les pertes post-récoltes.

« Avec la nouvelle équipe, notre préoccupation c’est de permettre aux producteurs qui s’investissent dans le secteur de rehausser considérablement leurs productions et assurer une bonne transformation de leurs productions » a-t-il indiqué.

Dans son discours d’ouverture officielle dudit atelier, le ministre de l’agriculture et l’élevage a souligné l’importance de procéder à la validation de cette étude réalisée à la demande du gouvernement guinéen.

« Cette étude que vous avez faite sur les pertes post-récoltes constituent une priorité pour le gouvernement parce que les gens ne vont pas investir dans l’agriculture s’ils ne sont pas rassurés que leurs productions vont être transformées et vendues pour créer des revenus pour eux. J’ai reçu beaucoup de témoignage des agriculteurs par rapport à ces pertes. C’est pourquoi je suggère de trouver une stratégie concrète dans ce sens. Donc, trouver une stratégie de communication pour convaincre les agriculteurs et rassurer les parents qu’avec la réduction des pertes post-récoltes, nous allons pouvoir réduire la facture d’importation qui est aujourd’hui à 60 millions de dollars par an », a déclaré Mamoudou Nagnalen Barry.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 655 311 114    

Créé le 24 février 2022 18:24

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