Ousmane Gaoual Diallo en Inde : les « dessous » de la visite du porte-parole du Gouvernement…

NEW DELHI- A la tête d’une importante délégation guinéenne, le porte-parole du gouvernement est en Inde où il prend part à la 19ème édition du Conclave de la Confédération de l’Industrie Indienne. Quels sont les « dessous » de cette visite? Quelles pourraient être les retombées pour la Guinée ? Le ministre des Transports, Ousmane Gaoual Diallo a répondu aux questions d’Africaguinee.com.

AFFRICAGUINEE.COM : Vous conduisez une délégation guinéenne à New Delhi.  Que peut-on savoir de cette rencontre ?

OUSMANE GAOUAL DIALLO : C’est une rencontre d’échanges et de renforcement des relations. Sur le plan institutionnel, il s’agit du renforcement de la coopération Inde-Afrique et singulièrement pour notre pays. C’est aussi un moment de faire la revue des projets gérés ou qui sont en congestions avec les entreprises indiennes et puis d’explorer les pistes d’élargissement de ces formes de coopération notamment tout ce qui est investissement partenariat public-privé, sur différents domaines comme le transport.

Comme vous le savez, nous achetons des bus indiens. Il y a déjà une commande de 50 bus qui a été passée. On va voir comment est-ce qu’on peut élargir ça notamment et les encourager à investir dans les bus rapides. Dans le domaine de l’eau, l’Etat fait beaucoup de progrès dans les énergies renouvelables, les centrales solaires etc.

Dans le domaine de la médecine, l’industrie pharmaceutique indienne est aujourd’hui très solide. Donc tout ceci peut attirer des formes d’investissements pour voir comment est-ce qu’ils peuvent être intéressés dans certains segments du projet Simandou. Parce qu’il n’y a pas que le transport de minerai, il y a beaucoup d’activités qui partent de la route en construction et qui tournent autour de ce projet Simandou. C’est des rencontres à la fois bilatérales, des rencontres avec des hommes d’affaires qui sont intéressés par l’industrie automobile qui est en train de changer vers l’électricité, les hybrides et d’autres types de véhicules qui fonctionnent à l’aide de l’énergie biogaz.

En termes d’opportunités pour la Guinée, que faut-il espérer ?

Il y a beaucoup de retombées dans ce type de rencontres mais, nous aurons l’occasion de faire un bilan.

Vous êtes en Inde dans l’espoir de trouver de nouveaux investisseurs alors qu’au mois de février dernier, le gouvernement a organisé une Table Ronde des Bailleurs pour le Financement du Programme de Référence Intérimaire (PRI) 2022-2025, à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis.  Le Gouvernement avait obtenu l’annonce d’une enveloppe de 7 milliards de dollars américains par rapport au besoin de financement de 4 milliards USD exprimé au préalable. Où en est-on ?

Ce que vous devez comprendre, quand vous faites des Tables rondes, c’est comme lorsqu’on parle de levée des fonds avec les nations-unies. Chacun vient annoncer les montants mais souvent entre ce qui est annoncé et ce qui rentre dans les caisses, les écarts sont assez grands. Mais entre-temps à cette annonce, le monde a subi beaucoup de crises, le conflit Russie-Ukraine, la crise de céréale… et les Etats ont changé de priorités. Il y a beaucoup de situations dans le monde qui font que de moins en moins on prête la main aux autres.

Alors sur ce qui a été annoncé, il n’y a pas de montant spécifique obtenu. Nous essayons d’intéresser des sociétés privées qui viennent investir dans des secteurs potentiellement rentables à la fois pour eux et pour notre pays.

Concrètement, comment ce processus fonctionne ?

Par exemple, moi je parle à TATA Motors et d’autres constructeurs qui sont ici, l’idée c’est de voir comment nous aider à renouveler les taxis de Conakry. Par exemple, parvenir à obtenir un accord avec Tata Motors qui va s’engager à fournir plus de 10 000 taxis et que ces engins soient donnés à des guinéens à crédit -à des crédits intéressants- mais à la longue, qu’on ne paie pas la voiture à 100 millions de francs guinéens…

Donc, nous sommes en train de discuter de ça. Si le projet aboutit, ça va nous permettre de renouveler les taxis urbains. Ce ne sont donc pas des capitaux publics d’un État à un autre, c’est pourquoi nous partons vers des capitaux privés. C’est un partenariat public-privé. C’est donc ce que nous cherchons.

En plus, je vais discuter avec d’autres constructeurs. J’ai parlé avec des constructeurs français aussi qui font des véhicules au Maroc et qui sont vendus à 13 000 dollars. C’est un prix que je considère encore cher parce qu’il faut chercher moins cher et des preneurs également.

Pendant que vous êtes en Inde, les travailleurs de la société de Transports Albayrak sont en allés en grève pour des salaires impayés. Comment gérez-vous cette crise ?

Nous avons pris contact avec eux. Ce qui justifie la grève, nous allons trouver une réponse appropriée. C’est des salariés, c’est des gens qui ont besoin d’argent pour faire vivre leurs familles. Nous trouvons donc des solutions. L’engagement financier est déjà en cours. Il y a eu retard de paiement de ces derniers trimestres, ce qui a fait qu’il n’y a pas eu paiement à date. Mais nous travaillons d’arrache-pied pour régler le problème (…). Nous avons pris contact avec eux, les choses sont transparentes. Donc, j’espère que ça va rentrer rapidement dans l’ordre. Ils comprendront après tout que c’est une priorité de l’Etat.

L’Etat s’est engagé à mobiliser des ressources pour acquérir de nouveaux bus, étendre aussi le circuit, parce que les bus sont assez vétustes aujourd’hui. Il faut réhabiliter près de 300 abribus ou arrêts de bus dans la capitale. Et, à l’horizon, mettre en circulation environ 200 bus.

Pour l’instant, il y a 50 bus qui sont payés. Nous travaillons aussi à recruter d’autres sociétés qui vont s’occuper de la gestion de cette entité. Les choses sont transparentes, je pense que les choses vont rentrer très rapidement dans l’ordre.

Est-ce que vous avez un message à adresser à ces travailleurs ?

Nous avons déjà échangé avec eux, c’est ce qui est important. Je pense que chacun a compris les explications données par le ministère. Ce qu’il faut savoir, il n’y a pas de mauvaise foi, c’est juste qu’il y a un retard, nous espérons rapidement aller au règlement.

Parce qu’il faut savoir qu’il n’y a pas actuellement beaucoup de bus. C’est une vingtaine mais nous maintenons le paiement pour les salaires. On n’a pas voulu qu’ils rentrent dans un plan économique pour dire qu’il n’y a pas de travail, il faut donc licencier tous les travailleurs. Mais l’Etat ne se comporte pas comme le privé. Nous essayons de garder les gens même s’il n’y a pas d’activités économiques mais on les garde dans l’espoir qu’ils vont reprendre très rapidement leurs activités normales.

Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 24 août 2024 11:50

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