Journée mondiale de lutte contre le Sida : Médecins Sans Frontières sensibilise à Conakry…

CONAKRY-Médecins Sans Frontières (MSF) en collaboration avec le Gouvernement guinéen a célébré ce vendredi 1er décembre 2023, la journée mondiale du SIDA. Organisée le 1er décembre de chaque année, cette journée est le cadre de manifestations de soutien aux personnes vivant avec le VIH et elle commémore les victimes de la maladie liée au SIDA.

La célébration de cette journée a été ponctuée par une série d’activités de sensibilisation sur le VIH-SIDA et de distribution de préservatifs. Elle a eu lieu dans la commune de Matoto en présence du nouveau ministre de la santé et de l’hygiène publique. Dans son allocution de circonstance, Dr Oumar Diouhé Bah a loué les efforts de tous les acteurs impliqués dans la lutte contre le VIH SIDA en Guinée.

« Aujourd’hui, nous parlons de la pandémie SIDA, le monde entier est en train de célébrer cette journée. Certes, il y a eu des avancées significatives, mais ils ne doivent pas nous amener à baisser les bras et à dormir sur nos lauriers. Donc, nous devons continuer la lutte, parce que c’est une lutte commune. Pour le faire, nous devons intensifier les campagnes de sensibilisation et de dépistage. Aujourd’hui, nous devons nous réjouir d’avoir une prise en charge de qualité permettant de réduire le taux de mortalité.

 Il y a eu des victimes, il y a eu des devanciers qui n’ont pas eu la chance d’avoir toute l’arsenal que nous avons aujourd’hui. Alors, aujourd’hui, nous pouvons faire la charge virale dans ce pays et avec cette charge virale sous traitement après quelques mois, elle peut être indétectable, ce qui est un bon signe, ce qui est bon pour l’espérance de vie. Je demande à la population de s’impliquer activement et de respecter le slogan ‘’zéro contamination dans les années à venir » », a lancé Dr Oumar Diouhé Bah.

Le coordinateur guinéen du projet VIH SIDA, tuberculose à Médecins Sans Frontières a quant à lui affirmé que le monde peut mettre fin au SIDA, avec l’appui et l’engagement des communautés.

« Les organisations communautaires de personnes vivant avec le VIH, exposées aux risques ou touchées par le virus sont en première ligne des progrès de la riposte au VIH. Les communautés relient les personnes aux services de santé publique centrés sur la personne, instaurent la confiance, innovent, surveillent la mise en œuvre des politiques et des services et responsabilisent les prestataires. Toutefois, les communautés sont freinées dans leur leadership.

La raréfaction du financement, les obstacles politiques et réglementaires, les contraintes de capacité et les mesures de répression sur la société civile et les droits fondamentaux des populations marginalisées entravent les progrès des services de soins et de prévention du VIH. Si ces obstacles sont éliminés, les organisations dirigées par des communautés peuvent donner encore plus d’élan à la riposte mondiale au VIH en multipliant les progrès pour mettre fin au SIDA », a expliqué Iboyen Boma.

De son côté, La Présidente du Réseau guinéen des associations des personnes infectées et affectées par le VIH SIDA (REGARD+) a souligné les difficultés auxquelles les personnes affectées sont confrontées en Guinée.

« Malgré les efforts du gouvernement et les partenaires techniques et financiers, notamment le Fonds mondial de la lutte contre le SIDA et la tuberculose, les personnes vivant avec le VIH restent confrontées à de sérieux problèmes d’accès aux services des soins de qualité. Cela s’ajoute à des difficultés comme le faible décaissement de fonds alloués à la lutte contre le SIDA, le non-respect de la gratuité des examens biologiques dans certaines formations sanitaires, l’insuffisance des sites de prestations de qualité pour les personnes vivant avec le VIH avancé, l’insuffisance de sensibilisation en matière de lutte contre le VIH SIDA, l’insuffisance d’appui alimentaire et nutritionnel en faveur des personnes vivant avec le VIH, l’insuffisance des moyens logistiques en faveur des accompagnateurs sociaux pour le suivi des activités sur le terrain », a expliqué Kadiatou Bodjé avant de solliciter auprès du gouvernement et de ses partenaires de revoir à la hausse le budget alloué pour la lutte contre le VIH SIDA en Guinée.

« Nous sollicitons auprès du gouvernement ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers, l’augmentation du budget national de développement pour l’acquisition des produits VIH, de faciliter le décaissement de la contrepartie de l’État guinéen dans le cadre du financement du Fonds mondial de la lutte contre SIDA, la tuberculose et le paludisme. L’octroi des sièges au Regard plus à Conakry et à l’intérieur du pays. Nous demandons l’implication du président de la République et de son gouvernement dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH à travers des messages radiotélévisés et des spots publicitaires », a-t-elle sollicité.

Mamadou Yaya Bah 

Pour Africaguinee.com

Créé le 2 décembre 2023 14:41

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