Moscou accuse les USA de vouloir exploiter l’accord sur la Syrie

moscou

MOSCOU- La Russie a prévenu dimanche les Etats-Unis et leurs alliés qu'elle empêcherait l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de toute résolution menaçant le régime de Bachar al Assad d'une intervention militaire.


Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a accusé les pays occidentaux de chercher à exploiter l'accord russo-américain sur la destruction des armes chimiques syriennes pour obtenir l'adoption à l'Onu d'une résolution sous chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui autorise un recours à la force.

La Syrie a respecté sa première obligation aux termes de cet accord entre Russes et Américains. Le régime de Bachar al Assad a ainsi transmis à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) un inventaire complet de son arsenal.

Les grandes puissances restent toutefois divisées sur les moyens à mettre en oeuvre pour obliger le régime de Bachar al Assad à respecter l'intégralité de cet accord.

Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, qui imputent au régime syrien la responsabilité d'une attaque chimique meurtrière le 21 août dans les environs de Damas, prônent de recourir à la menace d'une intervention militaire dans le cadre des Nations unies.

La Chine et surtout la Russie, qui ont déjà bloqué trois projets occidentaux de résolution depuis le début du soulèvement en Syrie en mars 2011, s'opposent à cette perspective alors que Moscou arme le régime syrien.

"Ils voient dans l'accord américano-russe non pas une opportunité de débarrasser la planète d'une importante quantité d'armes chimiques en Syrie, mais une occasion de faire ce que la Russie et la Chine n'autoriseront pas, c'est-à-dire d'insister pour l'adoption d'une résolution incluant (une menace de recours à) la force contre le régime et épargnant l'opposition", a dit Sergueï Lavrov.

Il a ajouté que la Russie, qui, comme Bachar al Assad, impute l'attaque chimique du 21 août aux rebelles syriens, était prête à déployer des troupes en Syrie pour garantir la sécurité des experts de l'Onu dans ce pays en pleine guerre civile depuis plus de deux ans.

LA CNS D'ACCORD POUR PARTICIPER À GENÈVE 2

"Une présence internationale est nécessaire sur les périmètres des secteurs où vont travailler les experts", a-t-il dit. "Nous sommes disposés à envoyer nos soldats et nos gendarmes pour participer (à cet effort). Je ne pense pas qu'il y ait besoin d'un gros contingent. Je pense que des observateurs militaires seront suffisants."

Sergueï Lavrov s'est entretenu au téléphone dimanche avec le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, au sujet du démantèlement de l'arsenal chimique syrien, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères.

Un responsable du département d'Etat a pour sa part déclaré que les Etats-Unis n'avaient pas encore pu prendre connaissance des informations transmises par la Syrie à l'OIAC.

L'accord entre Russes et Américains a été mal accueilli par les rebelles syriens, qui considèrent que le débat sur l'arsenal chimique de Bachar al Assad détourne l'attention du conflit en lui-même.

Ils espéraient que des frappes américaines sur des sites gouvernementaux syriens, que les Etats-Unis menaçaient de lancer avant de conclure un accord avec la Russie, leur permettraient de regagner du terrain face aux forces de Bachar al Assad, qui progressent depuis des mois.

Après avoir longtemps résisté aux différentes pressions diplomatiques, la Coalition nationale syrienne (CNS), principale structure de l'opposition politique à Bachar al Assad, a finalement accepté le principe d'une participation à la conférence de paix, dite Genève 2, que Russes et Américains souhaitent organiser depuis mai.

Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité et datée du 19 septembre, le président de la CNS, Ahmed Djarba, "réaffirme sa volonté de s'engager dans une future conférence de Genève".

Mais, ajoute le texte, "toutes les parties doivent accepter que le but de la conférence sera l'établissement d'un gouvernement de transition disposant de pleins pouvoirs exécutifs" comme cela était prévu lors du premier cycle de négociations sur la Syrie organisé à Genève en 2012. (voir )

Cette exigence revient à obtenir la mise à l'écart de Bachar al Assad, une condition que le régime syrien, appuyé par la Russie, rejette.

Un obus de mortier s'est abattu dimanche sur l'ambassade russe dans le centre de Damas, blessant légèrement trois employés, a annoncé à Moscou le ministère russe des Affaires étrangères.

REUTERS

Créé le 24 septembre 2013 17:46

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes:

SONOCO

TOTAL

UNICEF

LONAGUI

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces