Menaces du Chef de l’Etat: Elhadj Ousmane Fatako réagit (exclusif)

CONAKRY-Le président de la Coordination Haali Poular et foulbhê de Guinée, vient de réagir suite aux menaces proférées ce week-end par le Président de la République contre les coordinations régionales du pays.
S'exprimant ce samedi 05 décembre 2020 au Port Autonome où il procédait à une inauguration, Alpha Condé a déclaré : "Toute pagaille en Guinée est finie. Toutes les rues de Guinée auront la même sécurité. Il n’y aura plus de zones de non-droit. Et la loi s’appliquera à tout le monde, nous n’hésiterons pas, même si vous êtes membres d’une coordination régionale, si vous incitez à la révolte, vous serez arrêtés. Il faut que je prévienne : les coordinations existent, mais ne sont pas reconnues par la loi. C’est le président qui travaille avec eux de façon coutumière. Il ne faut qu’ils pensent qu’ils ont tout le pouvoir. Nous les suivons. S’ils font des déclarations et qu’il y ait des dégâts après, ils verront qu’ils ne sont pas au-dessus de la loi. Monsieur le Premier ministre, Messieurs les ministres, je vous prie de bien informer tout le monde, parce que personne ne viendra me voir pour dire ‘‘pourquoi telle personne est-elle arrêtée".
Interrogé ce lundi 7 décembre 2020, sur cet avertissement du Chef de l'Etat, Elhadj Ousmane Fatako Baldé a indiqué qu'il n'est pas surpris. Ce notable du pays a rappelé qu'il y a déjà eu un précédent lorsque, réunis en début septembre dernier à Tanéné, des sages du pays ont été attaqués au gaz lacrymogène.
"Actuellement, c'est lui qu'Allah le Tout-puissant a bien voulu confier le pays ainsi que ses fils et leurs droits. Si lui, en tant que premier responsable du pays parle de cette façon à l'endroit des coordinations, attendons pour le juger aux actes. Toutefois, on ne se fait pas trop d'illusions, car nous savons qu'il fait ce qu'il veut.
Je rappelle qu'il y a déjà eu un précédent il y a quelques mois. A l'époque, toutes les coordinations régionales du pays s'étaient rassemblées pour marquer, à l'unanimité, leur opposition au troisième mandat. Pendant 24heures, il nous a pulvérisés de gaz lacrymogènes. 327 d'étuis de gaz lacrymogène sont tombés sur nous.
Donc, aujourd'hui s'il tient d'autres propos menaçants, ça ne nous étonne pas. Parce que ce qui nous est arrivé à Dubreka était juste lié au fait qu'on ait exprimé notre opposition au troisième mandat. Maintenant s'il nous interdit de parler du pays ou de ses fils, ce n'est pas caché", a réagi le président de la coordination Haali Poular, Elhadj Ousmane Fatako Baldé.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 7 décembre 2020 11:50Nous vous proposons aussi
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