Mémoire et héritage : L’Ambassade des États-Unis dévoile l’histoire du Prince Abdourahmane Barry à travers un spectacle inédit

CONAKRY- D’une histoire oubliée à un spectacle vivant, l’Ambassade des Etats Unis célèbre le Prince Abdourahmane Barry de Timbo (Mamou) à travers un film et une tournée inédite en Guinée profonde. En prélude à sa tournée de spectacles et de projections dédiées à l’histoire du Prince Abdourahamane Barry, l’Ambassade des Etats-Unis en Guinée en collaboration avec la Maison de l’Oralité et du Patrimoine a organisé ce samedi 30 novembre 2024 une répétition générale pour la presse guinéenne.

Cette répétition suivie d’une projection d’un cours métrage de huit (8) minutes, dédié à la vie du Prince Abdourahamane Barry a été faite à Koumakan (les locaux de la Maison de l’Oralité et du Patrimoine) sis à Nongo Tady.

Cet événement a mobilisé plusieurs personnalités dont des diplomates de l’Ambassade des Etats Unis en Guinée, des membres de la famille du Prince Abdourahamane Barry, des responsables de la Maison de l’Oralité et du Patrimoine et des journalistes de plusieurs médias privés de la place.

Dans sa prise de parole après le spectacle, le Chef des affaires publiques à l’ambassade des États-Unis a expliqué que son pays est en train de donner vie à une histoire, celle d’un Prince de Diwal de Timbo qui avait le malheur d’être parmi les esclaves qui ont été transporté aux Etats Unis.

« L’ambassade des États-Unis a voulu travailler avec la Maison de l’Oralité, Koumakan, pour donner vie à une histoire époustouflante d’Abdoulrahmane Barry, un Prince de Timbo (Mamou), qui a traversé l’océan pendant la traite d’esclaves. Et en fait, son histoire, c’est une profonde histoire qui relie les États-Unis et la Guinée, et qui met en lumière les défis de cette histoire douloureuse auxquels il faut faire face. Et donc, on a voulu travailler avec la Maison de l’Oralité pour créer ce spectacle qui souligne les valeurs de la démocratie et les droits de l’homme, en illustrant la lutte universelle pour la justice, la liberté et l’égalité. Donc, l’ambassade des États-Unis aimerait bien que cette histoire soit connue à travers la Guinée, et aussi aux États-Unis, surtout dans le sud, où il y a eu cette histoire d’esclavagisme », a expliqué Alexander Hunt qui a annoncé par la suite que cet événement va suivre d’une série de spectacles qui seront organisés partout à travers la Guinée.

« Aujourd’hui on a vu la répétition générale ici à la Maison de l’Oralité, mais en fait c’est une série de spectacles qui se dérouleront à travers la Guinée, à N’zérékoré le 3 décembre, à Kankan le 5 décembre, à Mamou le 7 décembre, et après à Labé, et enfin ici à Conakry le 14 décembre au CCFG. Et ce sont des spectacles ouverts au public, gratuits, parce que l’Ambassade veut vraiment mettre en lumière cette histoire et partager cette histoire qui lie les États-Unis et la Guinée », a annoncé le Chef des affaires publiques à l’ambassade des États-Unis.

Alpha Amadou Barry est l’un des descendants du Prince Abdourahmane Barry de la 6ème génération. Venu participer à cet événement qui retrace l’histoire de son arrière-grand-père, monsieur Barry n’a pas pu cacher sa joie.

« C’est un sentiment de joie, de réconfort, de savoir que cette histoire est partagée à travers le monde et qu’aujourd’hui, nous essayons de l’inculquer à travers aussi le pays. Donc, c’est un réconfort au nom de cette grande famille, du Timbo et du Foutah, de participer à ce projet de vulgarisation de cette histoire », déclare-t-il avant d’annoncer l’arrivée imminente des membres de la descendance du Prince Abdourahmane Barry qui sont établis aux Etats Unis et au Libéria.

« Il y a un programme qui est prévu au mois de décembre 2024. Nous comptons recevoir la descendance américaine et libérienne de ce Prince pour le programme des activités à Conakry, ici, et à l’intérieur du pays. Pour ce qui est de détail, j’aurai l’occasion de rencontrer le Haut Conseil des Anciens. Mais déjà, je suis très ravi, très soulagé et en regardant déjà le spectacle. J’étais très ému de la façon dont ils ont eu à décrire ce document. Et comme vous l’avez su, l’unique document que nous avons écrit, c’était de cet Américain Terry Alford. Et aujourd’hui, qu’un de notre, un des guinéens, un acteur de la société civile, quelqu’un de moralité puisse divulguer cela, exprimer en langue, ça a dû être adapté, donc c’est un sentiment de réconfort », a annoncé Alpha Amadou Barry.

Moussa Doumbouya alias Petit Tonton, est le fondateur de la Maison de l’Oralité et du Patrimoine. Dans ses explications, l’animateur principal de ce spectacle a tenté de détailler le film documentaire qui sera diffusé dans les quatre régions naturelles du pays.

« Avant chaque représentation, on va diffuser le film d’animation qui dure huit minutes. C’est un film qui a été produit et réalisé par l’Ambassade des États-Unis avec les outils de l’intelligence artificielle. Le film, c’est un résumé de l’histoire. Vous avez vu, moi j’ai fait un spectacle d’une heure. Le film d’animation ne fait que 8 minutes. Donc c’est un résumé de l’histoire destiné au public plus jeune. Comme c’est un film d’animation, pour que les enfants qui ne gardent pas la concentration pendant longtemps puissent s’imprégner aussi de cette histoire et avoir des repères dans notre riche histoire », a fait savoir Moussa Doumbouya alias Petit Tonton.

Mamadouba Dieng est l’auteur principal du texte de ce film. Aux micros des journalistes qui étaient présents à cet événement a donné des détails sur comment il a obtenu les documents qui retracent l’histoire de ce Prince.

« C’est l’Ambassade des USA en Guinée qui nous a fournis les documents. Au fait, il y a un livre écrit par Terry Alford qui a été traduit par l’ambassade et un collectif de personnes qu’on a reçus avec une bande dessinée. On a aussi fait quelques recherches sur internet, en posant des questions à petit tonton s’il n’a pas les réponses qu’il pose à d’autres gens qui connaissent un peu de l’histoire pour nous permettre d’avoir des dates précises, des lieux précis, ce type d’informations précises parce que comme il le disait tout à l’heure, l’histoire, quand tu dois la raconter, tu ne te dois pas de la falsifier de quelque manière que ce soit. Donc c’est ce qu’on a essayé de faire, de recouper tout ça et de le réécrire », a aussi expliqué cet autre acteur de ce film.

Oumar Bady Diallo 

Pour Africaguinee.com 

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