« Massacrer » pour restaurer l’autorité de l’Etat ? l’opposition dégaine sur Aly Nabé…

CONAKRY-La sortie fracassante du député Aly Nabé suggérant si nécessaire un massacre pour l’instauration de l’autorité de l’Etat en Guinée a suscité un levé de boucliers dans les rangs de l’opposition au Parlement.

Fodé Bocar Maréga, élu de la circonscription de Dinguiraye, dont le père a péri dans les geôles du Camp Boiro sous le règne de Sékou Touré, a rappelé à son collège député du RPG-arc-en-ciel que la Guinée n’a plus besoin de « massacre » pour quelque motif que ce soit.

« La Guinée a suffisamment bénéficié de massacre. Il faut comprendre qu’on peut utiliser l’arme du dialogue. Le massacreur, c’est celui qui a peur et qui combat son peuple excluant toute discussion. Il faut que les gens comprennent que nous n’avons eu que des morts dans ce pays pendant de longues années dans l’impunité la plus totale », a répondu le parlementaire, rappelant que l’époque où on ouvrait le feu sur des citoyens est révolue.  

« Ne restons pas dans les années 61 où lorsque les gens manifestent pour leur droit, on les massacre et les met dans des tristement célèbres camps Boiro. Nabé tu devrais réfléchir à tout ça avant de parler de massacre », recadre le député de l’UFDG. 

Comme lui, beaucoup d’autres députés ont trouvé la sortie d’Aly Nabé déplacée. C’est le cas d’Aliou Condé et de Saikou Yaya Barry. « Un Gouvernement, un Etat quel qu’il soit, on ne peut pas l’appeler de massacrer sa propre population », a lancé le secrétaire Général de l’UFDG, alors que le secrétaire national de la jeunesse de l’UFR a demandé à l’élu du RPG-arc-en-ciel de retirer le mot « massacrer » pour le bien de l’hémicycle.

« Nous sommes dans un Etat de droit. Nous sommes les représentants du peuple. On ne peut pas amener ce genre de termes à l’hémicycle », a recadré pour sa part Saikou Yaya Barry.

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

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