Mamaya 2025 à Kankan : des invités en quête de logement à Nabaya….

Kankan se prépare activement à accueillir l’édition 2025 de la grande Mamaya, cette danse emblématique qui incarne la fraternité, la cohésion sociale et l’identité culturelle du peuple maninka. Pour cette 85e édition, l’événement prend une envergure encore plus impressionnante, sous la houlette du Sédé Dandiya numéro 4, dirigé par Alpha Kabinet Kaba, président du comité d’organisation.
Bien plus qu’une simple danse, la Mamaya est désormais un patrimoine culturel vivant, hérité de la tradition mandingue. Elle se distingue par des pas chorégraphiés, des tenues colorées et symboliques, mais aussi par un esprit de résilience et de fierté. Cette grande mobilisation populaire réunit chaque année des milliers de personnes autour de valeurs communes : respect, unité et fidélité aux traditions.
Une organisation ambitieuse et des exigences vestimentaires claires
Pour l’édition 2025, le comité d’organisation entend marquer une nette différence. L’expérience des deux précédentes éditions a permis de tirer plusieurs leçons utiles pour mieux structurer l’événement.
« Les préparatifs vont bon train. Nous sommes allés au stade pour une visite des lieux. Puisqu’on a déjà organisé deux éditions, nous avons pu tirer de nombreuses leçons. Cette année, nous voulons vraiment améliorer la qualité de l’organisation. La première édition était dédiée à la Guinée forestière, la deuxième à la Moyenne Guinée, et cette troisième édition concerne la Basse Guinée, qui nous a promis de mobiliser plus que les deux régions précédentes. C’est donc une lourde tâche qui nous incombe.

Cette année, il y aura plusieurs circuits d’accès : un pour le grand public, un pour les membres du Sédé et les danseurs de la Mamaya, un autre pour les officiels, et une entrée spécialement réservée au gouvernement. Pour cela, nous avons pris de nombreuses dispositions », explique Alpha Kabinet Kaba, président du comité d’organisation.
Parmi les innovations annoncées, figure la volonté affirmée de valoriser le textile local, un aspect souvent négligé au profit du bazin importé, selon le comité.
« Sur le plan vestimentaire, nous voulons mettre en valeur le textile local. Lors de l’invitation à la Guinée forestière, le thème était la forêt sacrée. Avec la Moyenne Guinée, c’était le lepi. Mais nous avons constaté que certains participants avaient choisi des tissus contrefaits, appelés faréyaré, ou mélangé les tenues traditionnelles avec du bazin.
Cette année encore, nous observons les mêmes tendances. C’est pourquoi nous avons pris des mesures. Les participants pourront porter ce qu’ils veulent, mais ceux qui ne seront pas habillés en Kidely, notre tissu local, seront redirigés vers la zone du Sahara et n’auront pas accès à la pelouse. Ce n’est pas une sanction directe, mais une manière de valoriser ceux qui font l’effort de respecter notre patrimoine.
Au lieu d’aller à Bamako acheter du bazin pour en faire du Kidely, pourquoi ne pas choisir directement notre véritable Kidely ? Ceux qui en seront vêtus seront conduits avec tous les honneurs vers la pelouse, pour qu’ils aient la place qu’ils méritent. »
Une présence présidentielle attendue
Comme pour les éditions précédentes, le comité d’organisation s’attend à la présence du chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya. Il est devenu un habitué de l’événement, rompant avec une longue tradition d’absence présidentielle à la Mamaya.
« Le premier magistrat de la Guinée, le Général Mamadi Doumbouya, est l’un des nôtres, un membre de notre Sédé. Il nous a beaucoup honorés. Lors des deux précédentes éditions, malgré son agenda chargé, il a pris part à cette grande fête. Pour cette 85e édition, nous espérons encore sa présence, car il a été invité officiellement.
Il faut rappeler qu’en 83 ans, aucun chef de l’État n’avait fait le déplacement. Mais lui, il vient toujours. C’est un honneur que nous saluons », déclare Alpha Kabinet Kaba.
Une crise de logement préoccupante
En marge de cet engouement, la ville de Kankan fait face à un défi de taille : le logement. Habituellement calme, la cité se retrouve en surcapacité bien avant le début de l’événement.
« Nous sommes prêts à accueillir les visiteurs, mais la question du logement est un véritable casse-tête. Il n’est plus possible de réserver dans les hôtels. Dans les quartiers, trouver un appartement est devenu extrêmement difficile. Et quand on en trouve, les prix sont exorbitants. Le loyer d’une simple chambre varie entre 500 000, 600 000 voire 700 000 francs guinéens. Imaginez le nombre de personnes attendues… cela génère beaucoup de petits problèmes », explique un membre du comité.
Un moteur de développement local
Au-delà de son caractère festif, la Mamaya est un véritable levier de développement pour la région. Elle stimule l’économie locale, notamment l’informel, en créant des opportunités pour les artisans, les tailleurs, les restaurateurs et les transporteurs. Elle renforce aussi le tissu social autour d’une culture vivante, partagée et porteuse de sens.
Facely Sanoh
Pour Africaguinee.com
Créé le 2 juin 2025 07:58Nous vous proposons aussi
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