Logements sociaux, domaines de l’Etat, Assainissement : Les annonces fortes du ministre Ousmane Gaoual Diallo…

Ousmane Gaoual Diallo, ministre de l’Urbanisme, de l’habitat et de l’Aménagement du territoire

CONAKRY-Quelle est la politique du Gouvernement pour mettre fin aux conflits domaniaux ? Qu’envisage-t-il en matière d’assainissement pour éviter des inondations ? Dans cette troisième partie de l’interview qu’il nous a accordée, Ousmane Gaoual Diallo, donne des clarifications. Le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire revient également sur les vastes chantiers engagés par son département en matière de construction des logements sociaux. D’autres sujets ont également été abordés par le ministre.

 

AFRICAGUINEE.COM : Vous êtes à la tête du département de l'Urbanisme, de l'Habitat et de l'Aménagement du Territoire depuis environs six mois. Quel est l’état des lieux que vous avez pu dresser ?

OUSMANE GAOUAL DIALLO : Premièrement, nous avons trouvé l’absence d’une base de données. Ce qui permet d’avoir une visibilité claire sur le patrimoine de l’Etat. Les baux existants, sur le dénombrement des biens publics, sur les mécanismes de titrisation, il y a 500.000 parcelles en Guinée. A Conakry par exemple, il n’y a que 25.000 titres fonciers qui ont été émis. Cela veut tout simplement dire que les guinéens n’immatriculent pas, ne documentent pas leurs biens. Ce sont des sources de conflits à n’en pas finir. Vous savez que 60 à 65% des conflits dans les tribunaux sont liés au foncier. Donc, c’est cet environnement gangrené par la corruption, la mauvaise foi et la mauvaise pratique que nous avons trouvé.

Qu’avez-vous fait pour redresser la donne ?

Lorsque nous sommes venus, on a fait un rappel à la loi. Il est interdit de vendre des parcelles non titrées. C’est l’article 409 qui le dit et qui le sanctionne. Ensuite nous avons mis en place un système d’immatriculation du foncier en développant un document qui s’appelle le certificat d’immatriculation du droit d’usage foncier. On est en train de le généraliser dans le pays. Ce qui permettra à chaque propriétaire de la terre d’avoir un papier d’identité pour son domaine. Et qui pourra effectivement permettre à la personne de vendre, aménager, céder, donner en héritage comme il veut.

L’autre aspect, nous avons développé une application pour permettre de constituer la base de données des baux en Guinée. Elle est déjà mise à disposition et elle permet à l’État d’avoir un aperçu exhaustif sur son patrimoine et sur la vie des bâtiments et des équipements qu’il met en location. Cela est très important. Le troisième aspect, c’est l’amélioration institutionnelle avec la création de la direction générale de la conservation foncière qui va articuler les directions régionales des conservations foncières. (…) Historiquement on n’en avait quatre, un par région naturelle maintenant nous sommes passés à huit. Une conservation par région administrative et une direction générale.

C’est une amélioration institutionnelle forte qui met auprès du consommateur les services dont il a besoin. Nous avons un guichet unique de délivrance des permis de construire qui raccourcit les délais. Désormais, on passe de trois mois à sept jours. Nous sommes en train de lancer une campagne de sensibilisation au niveau de nos concitoyens sur les occupations des domaines publics maritimes, ce que cela représente et les risques encourus par rapport à cela. Nous sommes en train de dématérialiser le processus de distribution de titres fonciers avec un service de la conservation foncière 100% digitalisé, qui va commencer très bientôt à être mené. Je ne parle pas de la modernisation interne dans la circulation des documents dans leur traçabilité. Cela donne de la transparence et le ministre peut le consulter régulièrement pour savoir où on va.

A Conakry plusieurs domaines ont été déjà récupérés par l’Etat. Qu’est-ce qui est prévu sur ces domaines ?

Il y a des chantiers immenses de reconstructions qui vont être lancés (…), la cité ministérielle va être reconstruite dans un délai de 8 mois. Des bâtiments administratifs dignes de nom vont être érigés sur la cité Donka. Ensuite à Camayenne et Cameroun des bâtiments R+4 et R+6 seront construits suffisamment pour les hauts cadres de l’Etat.

Il y’a aussi les logements sociaux. Des chantiers immenses sont lancés à Sonfonia, à Kankan, à Labé, à Mamou, Boké, Kindia, à Nzérékoré qui vont nous permettre de mettre à terme à la disposition des populations à peu près 2000 appartements. Il faut noter que notre pays n’a jamais connu un plan aussi important de construction et de mise à disposition de logements sociaux depuis l’indépendance. Très certainement, nous allons avancer sur ce processus et qui peut continuer dans les prochaines années. C’est un point important (…). Ensuite, on va essayer de redonner à la puissance publique son droit dans l’aménagement du territoire.

Sur le plan de la voirie, n’oubliez pas que le ministère de l’urbanisme et de l’habitat s’occupe aussi de la voirie. C’est nous qui aménageons la plupart des rues dans les quartiers de la ville de Conakry qui sont en cours de bitumage. Sur le plan de l’assainissement, nous sommes en train de nettoyer les égouts de Kaloum et d’améliorer la collecte des eaux usées ou des eaux pluviales pour le centre de traitement de Cameroun et de Boussoura. Notre centre de collecte est en construction à Ratoma et à Sonfonia. Cela démontre que nous sommes bien aussi dans l’assainissement, dans la voirie et dans la construction des bâtiments.

Est-ce que vous avez la ressource humaine nécessaire pour mener toutes ces activités ?

Avec assez de difficultés, nous essayons de recruter. Nous lançons un appel aux guinéens qui ont des diplômes de topographe, d’architecte et d’ingénieur. Nous en avons besoin, notre ministère est en manque. Nous avons à peu près 500 à 700 postes vacants destinés à ces métiers. Nous avons besoin de ces talents là (…), malheureusement nos universités n’en forment pas assez. Des ingénieurs informaticiens aussi, nous en avons besoin parce que nous rentrons dans un processus de digitalisation. Nous en avons besoin puisque ce sont des gens qui se font de plus en plus rares dans notre pays.

La saison des pluies est plus souvent sujette à des inondations dues pour la plupart aux ordures et qui créent d’énormes dégâts. Qu’envisagez-vous à l’orée de cette saison qui pointe du nez ?

Nous avons pris des dispositions pour déboucher à partir des caniveaux et faire les curages. Les curages pour les eaux pluviales appartiennent au ministère des transports. Nous, nous travaillons pour les curages mais ce ne sont pas les mêmes canaux. Toutes les canalisations en bordure de route relèvent du ministère des transports. Les égouts qui sont au milieu de la chaussée avec des couvercles métalliques relèvent du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat. Nous ne gérons pas les eaux pluviales mais plutôt l’autre aspect.

Est-ce qu’il existe une synergie d’action entre vos deux départements ministériels ?

Oui, c’est pourquoi nous avons pris en charge tous les débouchages des canalisations à Kaloum et le ministère de transport va nous transférer l’argent Budgété par ses services pour la partie qui le concerne. De notre côté nous allons nous occuper de la mise en œuvre.

A suivre…

 

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 112

Créé le 27 avril 2022 12:47

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