Le ministre Béa Diallo parle : « Pourquoi j’ai interpelé le CONOR… »

CONKARY- Le ministre de la jeunesse et des sports a adressé un courrier au comité de normalisation (CONOR), organe de gestion de la transition à la tête de la fédération guinéenne de football. Dans son écrit, Lansana Béa Diallo a semblé désapprouver certaines démarches des dirigeants du CONOR. Est-ce une mise en garde ? Quel est le message que le ministre des sports a voulu passer à la Feguifoot ? De ces questions ainsi que d’autres, nous les avons posées au ministre de la jeunesse et des sports. (Interview exclusive).

Africaguinee.com : le 7 novembre 2023, vous avez adressé un courrier qui est jugé assez ‘’caustique’’ au CONOR, quel est l’objectif de votre démarche ?

LANSANA BEA DIALLO : L’objectif, c’était d’abord de rappeler que nous tenions à ce que les élections aient lieu le 25 novembre. Le second objectif c’était de rappeler aussi au CONOR que la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) est une chose mais que toute décision qui se prend par rapport à la CAN, s’il y a un impact budgétaire il sera pour le gouvernement. Et donc toute décision qu’il pourrait prendre dans ce sens sans consulter le ministère risque de ne pas être acceptée par mon département.

On a demandé d’aller pour visiter les infrastructures. A chaque CAN cela a été fait avec le ministère, c’est la première fois que le ministère n’a pas été prévenu. C’est donc un courrier de rappel, maintenant si les gens veulent en faire toute une histoire je ne peux rien parce que tout ce que j’ai eu à faire c’est de rappeler.

Est-ce que c’est réel que la fédération a voulu changer d’hôtel outre que celui proposé par la CAF ?

J’ai entendu qu’ils ne voulaient pas prendre cet hôtel-là, et c’est pourquoi j’ai dit, j’aurais appris.  Maintenant, si les gens en font une histoire, en tout cas moi ce qui m’intéresse c’est d’aller vers les élections à la date du 25 novembre 2023.

Le CONOR a fait un travail, on s’est fixé un objectif, on a travaillé ensemble et on arrive au bout de ce travail, l’objectif c’est de laisser une vraie fédération qui est normalisée, une fédération qui va être prise en mains par des gens qui ont amené une politique pour le développement du football guinéen. Ils ont fait leur travail, pratiquement on est au bout, avec la finalisation de ces élections, je pense qu’il faut qu’ils partent en apothéose. C’est ça mon objectif et toutes les polémiques qu’il y a autour ce n’est pas mes histoires, ce que je cherche, c’est qu’on m’a donné une mission, et celle-ci on va l’accomplir. Eux, (CONOR), on leur a confié une mission, ils sont en train de l’accomplir. La seule chose que j’ai rappelé, c’est les objectifs.

Vous avez également souligné dans votre courrier, la signature des contrats sans l’aval ni l’implication de votre département, vous faites allusion à quoi ?

J’ai dit, toute décision qui a un impact à long-terme pour ceux qui viendront après les dirigeants du CONOR, il faut faire attention à ça. Vous avez effectivement des signatures de contrat c’est bien, on ramène de l’argent pour la fédération, mais tout ce qu’il y a derrière ce contrat, quel est l’impact et quelle est l’incidence aujourd’hui sur le budget que nous nous mettons parce que vous devez savoir que ce qui concerne l’équipe nationale, toutes les équipes et catégories, cent pour cent (100%) des dépenses sont pris en charge par le département. Du logement jusqu’à la logistique, jusqu’au dernier détail c’est pris en charge par le ministère.

Alors s’il y a du sponsoring, ça devrait venir soulager normalement le budget du gouvernement pour permettre une politique qui va pourrait peut-être soutenir d’autres fédérations de manière significative, soit accompagnée une politique de développement des infrastructures. C’est une discussion qui est importante. Il faut qu’il y ait donc une incidence et un impact sur l’engagement du gouvernement à accompagner le sport d’une manière globale.

Aujourd’hui on signe un contrat, sauf que vous savez, on dit qu’on m’a prévenu, le courrier date du 8 novembre, et le courrier est arrivé chez moi au matin le 9 pour me dire que j’étais invité à la signature d’une convention le 9, alors que sur les tenues de l’équipe nationale, on joue avec Orange depuis quelque temps et la convention est signée le 9, c’est tout ça qui font qu’il n’y a pas de discussion au niveau de département en terme d’informations.

On est là, c’est le ministère de tutelle, aujourd’hui l’agrément ils l’ont par le ministère,  donc c’est leur ministère qu’on le veuille ou pas. Qu’on dise que c’est la CAF ou la FIFA, mais ils ont d’abord le ministère, c’est leur interlocuteur, on doit collaborer ensemble pour le bien-être du sport et du football en particulier.

Est-ce qu’il n’y a pas lieu de craindre que votre écrit au CONOR ne soit interprété par la CAF ou la FIFA comme une sorte d’immixtion ?

Non, il faut arrêter, ça c‘est des cinémas. Quelle immixtion ? J’ai écrit à la FIFA et elle estime que c’est une immixtion elle m’aurait écrit. C’est pour vous dire que je travaille en étroit collaboration et le ministère ne fait rien sans la Fifa et la CAF. Il faut savoir que la Fifa estime que le ministère est plus qu’un partenaire à partir du moment en Afrique que le football ne peut pas se faire sans l’aide du gouvernement, sans le soutien principal du gouvernement, automatiquement nous sommes des partenaires. Nous ne sommes pas dans l’immixtion. J’ai le droit d’avoir un regard sur comment est-ce qu’une fédération dépense l’argent qu’on met à leur disposition. Qu’on le veuille ou pas, c’est une réalité mais toutes les fédérations sont obligées de travailler avec le gouvernement. A partir du moment où tu es autonome, indépendant, tu n’as besoin de personne pour fonctionner, je n’ai rien à te dire. Mais à partir du moment où tu dépends d’un gouvernement, automatiquement tu as des comptes à rendre.

Selon nos informations le CONOR vous aurait adressé une lettre réponse suite à votre courrier et que les incompréhensions entre vous seraient du passé, est-ce que c’est le cas ?

Je n’ai pas encore reçu la lettre. C’est possible qu’il y ait une incompréhension mais je n’ai pas encore reçu ce courrier ( à la date du 14 novembre (2023).

Parlons à présent des dispositions prises pour le séjour de la délégation guinéenne en Côte d’Ivoire pour la CAN 2024 (Janvier-Février), est-ce qu’à date vous et le CONOR avez pris des dispositions pour éviter des soucis à l’équipe ?

Pour cela il faut que je me voie avec la fédération pour pouvoir discuter de tous ces points. Aujourd’hui, comme je l’ai dit, ils ont été faire la visite du site sans le ministère, donc toutes les décisions qui concernent cela, les conditions dans lesquelles l’équipe doit être, je n’en ai pas encore discuté avec le CONOR. Nous allons avoir des réunions autour de ça, et après on verra cette réunion on verra quelles sont les mesures à prendre.

L’autre sujet sur lequel nous voudrions vous entendre c’est sur ce prétendu projet de changement de Nom pour le Syli national, l’équipe de football. Des informations font état du prochain remplacement du Syli National par ‘’le Nimba National’’, qu’est-ce que vous en savez ?

Je ne suis pas au courant.

Et si ça devrait intervenir comment ça va se passer, selon vous?

Je ne sais pas. Je ne peux pas vous répondre à une question à laquelle je n’y ai pas pensé. Ce n’est une question à laquelle je ne peux pas vous répondre en ce moment. Les autorités ne m’en ont pas encore parlé. C’est vrai qu’il y a la promotion de l’identité guinéenne qui est en train faite  à travers le Branding National, maintenant au niveau de l’équipe nationale de football on n’a pas eu des discussions là-dessus. Disons au niveau des équipes nationales parce que le syli national ce n’est pas que le football, c’est toutes les équipes. Maintenant les gens peuvent en parler mais à mon niveau on ne s’est pas concerté par rapport à ça.

Interview réalisée par Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 628 84 13 73

Créé le 15 novembre 2023 18:31