L’Allemagne accuse les États-Unis d’avoir voulu s’approprier un projet de vaccin

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CORONAVIRUS: Le gouvernement d'Angela Merkel a accusé dimanche soir les États-Unis de Donald Trump d'avoir tenté de s'approprier un projet de vaccin contre le coronavirus développé par un laboratoire allemand, prévenant qu'il ferait tout qu'il soit développé en Europe.

L'Allemagne "n'est pas à vendre", a protesté le ministre de l'Économie Peter Altmaier sur la chaîne de télévision publique ARD. Et son homologue de l'Intérieur Horst Seehofer a confirmé la véracité des informations publiées le même jour par le quotidien allemand Die Welt sur une tentative du président américain Donald Trump de faire main basse sur le laboratoire allemand en lui proposant une très grosse somme d'argent. "Je peux juste dire que j'ai entendu aujourd'hui à plusieurs reprises de la part de membres du gouvernement que c'est exact", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Il a annoncé dans la foulée que le sujet serait abordé lundi par le "comité de crise" du gouvernement chargé de piloter la lutte contre l'épidémie de coronavirus, qui a touché à ce jour en Allemagne près de 5.000 personnes et fait 12 morts.

À quelques mois d'une concrétisation

Au centre du bras de fer germano-américain: le laboratoire allemand CureVac, situé à Tübingen dans le sud-ouest du pays. Il est un de ceux dans le monde qui travaillent sur un vaccin contre le Covid-19, en bénéficiant de subventions du gouvernement allemand. Il affirme être "à quelques mois" de pouvoir présenter un projet pour validation.

“Seulement pour les États-Unis”

Selon le journal allemand, le président américain Donald Trump essaie d'attirer à coups de millions de dollars des scientifiques allemands travaillant sur ce potentiel vaccin ou d'en obtenir l'exclusivité pour son pays en investissant dans l'entreprise. Ce vaccin serait alors "seulement pour les États-Unis", a affirmé au journal une source proche du gouvernement allemand.

Exagération?

Un représentant gouvernemental américain, interrogé dimanche par l'AFP, a estimé que cette affaire était "grandement exagérée". Parlant sous couvert de l'anonymat, il a indiqué que le gouvernement américain avait parlé à plus de 25 laboratoires pharmaceutiques affirmant pouvoir développer un vaccin et assuré que "toute solution qui viendrait à être trouvée serait partagée avec le reste du monde".

Départ surprise du PDG

Le fait est toutefois que le PDG de la société allemande a été personnellement invité par le président américain le 3 mars à la Maison-Blanche pour discuter "des stratégies et des opportunités visant à un développement rapide d'un vaccin contre le coronavirus", selon un communiqué de ce laboratoire. Curieusement, la société CureVac a annoncé une semaine plus tard, le 11 mars, le départ surprise de ce PDG, sans donner de raison.

Résistance

C'est qu'entretemps la résistance s'est manifestement organisée côté allemand, et notamment au sein de l'entreprise concernée, face aux velléités américaines. Le ministre allemand de l'Économie a ainsi félicité de la "décision formidable" de CureVac de ne pas céder aux avances américaines et d'avoir "répondu clairement".

“En période électorale, tous les moyens sont bons”

Le président du parti libéral allemand (FDP), Christian Lindner, s'est montré moins diplomatique à l'égard de Donald Trump. "En période électorale, tous les moyens sont bons, manifestement, pour le président américain", soucieux de s'assurer la gloire du premier vaccin, a-t-il dit. "La lutte contre le coronavirus est une tâche qui concerne l'humanité toute entière, il n'y a pas de place pour l'égoïsme", a-t-il ajouté.

Gare à une compétition internationale

Et le président de la commission Santé de la chambre des députés, Erwin Rüdel, a mis en garde les États-Unis contre "une compétition" internationale autour de la production du vaccin. Berlin a jugé "très important de pouvoir produire des vaccins en Allemagne et en Europe", et prévenu qu'il pouvait mettre son veto à des projets d'investissement dans des entreprises nationales jugées stratégiques. “Le gouvernement a la possibilité d'examiner de près des acquisitions d'entreprises allemandes par des États étrangers, surtout s'il en va des intérêts de sécurité de l'Allemagne et de l'Europe", a ajouté le ministère de l’Économie.

AFP

Créé le 16 mars 2020 08:39

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