Kush : tout savoir sur cette drogue addictive hautement mortelle…

CONAKRY- Depuis 2022, une drogue synthétique appelée « kush » a probablement tué des milliers de personnes en Afrique de l’Ouest. En Guinée, ce cocktail de substances chimiques a fait de nombreuses victimes parmi les jeunesDans son rapport annuel 2023, l’Institut Itinérant Antidrogue avait fait état de 39 personnes emportées par la consommation du Kush.

Une enquête de Global Initiative Againts Transnational Organized Crime (GI-TOC) ou Organisation de l’Initiative Mondiale contre le Crime Organisé dont copie a été transmise à Africaguinee.com le 25 février 2025, révèle que le Kush est apparu en Sierra Leone, mais s’est rapidement propagé dans les pays de la sous-région, notamment le Libéria, la Guinée, la Gambie, la Guinée-Bissau et le Sénégal, avec des effets dévastateurs.

« En avril 2024, les effets sur la santé du kush, une drogue synthétique contenant des nitazènes, des opioïdes aussi puissants ou plus puissants que le fentanyl, ainsi que des cannabinoïdes synthétiques, étaient si graves que les présidents de la Sierra Leone et du Libéria avaient déclaré des urgences nationales concernant la consommation de drogue – une mesure sans précédent », souligne le rapport transmis à Africaguinee.com.

kush

Le kush est devenu assez prisé en Afrique de l’Ouest. L’ampleur de son expansion sur les marchés et ses effets dévastateurs sur la santé publique sont sans précédent, selon l’organisation. Pourtant, souligne-t-elle, dans les spéculations généralisées sur le kush, un certain nombre de questions critiques sont restées sans réponse sur le médicament. Qu’est-ce que le kush ? D’où vient-il ? Qui le produit et le trafique ? Et que peut-on faire pour réduire les méfaits de ce médicament ?

La recherche de Global Initiative Againts Transnational Organized Crime (GI-TOC) confirme que le kush est composé de puissants opioïdes synthétiques appelés nitazènes, dont certains sont 25 fois plus forts que le fentanyl, et de cannabinoïdes synthétiques que l’on trouve couramment sur les marchés européens de la drogue. « Les conséquences ont été désastreuses, avec des décès massifs submergeant les systèmes mortuaires, forçant des formations de groupe d’urgence et conduisant à l’abandon de corps dans les rues », souligne le rapport de cette organisation.

Les pays fournisseurs du composant chimique de la Drogue Kush

L’étude identifie la Chine, les Pays-Bas et très probablement le Royaume-Uni comme les principales sources du kush et de ses ingrédients actifs, qui sont acheminés par voie maritime et par les services de messagerie postale.

Le Gi-Toc ajoute qu’il n’est pas clair si les ingrédients du kush, exportés vers des pays européens comprennent des nitazènes ou uniquement des cannabinoïdes synthétiques.

« Initialement contrôlé par quelques groupes criminels organisés, le marché du kush s’est depuis fragmenté, ce qui le rend encore plus difficile à contrer. La synthèse locale de la drogue s’est accrue, ce qui accroît les risques pour la santé, et les gangs de rue de la Sierra Leone constituent un élément clé du réseau de circulation de la drogue », selon le rapport d’enquête.

Voici quelques points clés mis en évidence dans le rapport :

  • Le kush est une drogue qui a probablement tué des milliers de personnes en Afrique de l’Ouest, avec la Sierra Leone comme épicentre.
  • Des tests chimiques révèlent que près de 50 % des échantillons contiennent des nitazènes, un opioïde synthétique très addictif et mortel comparable au fentanyl (l’autre moitié contient des cannabinoïdes synthétiques)
  • Certaines de ces substances sont importées de Chine, des Pays-Bas et très probablement du Royaume-Uni par les voies maritimes, les services aériens et de messagerie postale (il n’est pas clair si les ingrédients du kush exportés des pays européens comprennent des nitazènes ou uniquement des cannabinoïdes synthétiques) ;
  • Le marché du kush était autrefois plus fortement contrôlé par les grands groupes, mais de plus en plus fragmenté, avec des acteurs plus petits qui montaient leurs propres opérations
  • Une action coordonnée et urgente est nécessaire sur trois fronts ; a) l’amélioration de la surveillance, de l’alerte précoce, du dépistage et du partage d’informations en Afrique de l’Ouest ; b) la perturbation des chaînes d’approvisionnement par la Chine, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, ainsi qu’aux points d’entrée en Sierra Leone ; c) une forte pression pour atténuer les méfaits de la consommation de kush.

Lire aussi-La drogue « kush » : ses ravages et ses victimes collatérales à Conakry… « enquête documentaire »

Le rapport appelle à une réponse internationale coordonnée pour lutter contre la crise du kush, structurée autour de trois piliers clés :

  • Construire une réponse fondée sur des données probantes – Renforcer le suivi, le dépistage et le partage d’informations à travers l’Afrique de l’Ouest.
  • Perturber la chaîne d’approvisionnement – Renforcer la surveillance des exportations en provenance des pays d’origine et renforcer l’application de la loi aux points d’entrée.
  • Atténuer les méfaits – Élargir l’accès au traitement, aux médicaments d’inversion des surdoses d’opioïdes et aux solutions de rechange à l’incarcération pour les personnes qui consomment des drogues.

« Avec 87 % des échantillons de kush testés sur le terrain en Sierra Leone contenant des nitazenes, la nécessité d’une action immédiate est évidente », lance la GI-TOC.

L’organisation invite les parties prenantes à s’engager de manière significative dans les résultats pour susciter des changements pertinents.

Africaguinee.com a réalisé une enquête sur cette drogue.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 27 février 2025 09:55

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