Immigration : Comment voyager légalement ?

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L’immigration légale est possible. Toutefois, il faut avoir les moyens, ensuite connaitre et remplir les critères légaux exigés par les pays de destination. Qui veut voyager ménage sa monture, nous enseigne un adage populaire. Cela suppose une bonne préparation.

Selon un spécialiste des questions migratoires, l'immigration légale désigne le fait de se rendre légalement dans un pays autre que celui de sa nationalité pour s'y installer durablement. Dès lors, une question se pose : Comment migrer légalement ? Nous avons interrogé M. Abdoul Karim Diallo, juriste et activiste au sein de l’organisation guinéenne de la lutte contre la migration irrégulière.  Il explique que pour migrer légalement, il faut d’abord chercher les documents légaux de voyage exigés par le pays de destination.

 « Les documents qu’on demande pour immigrer dans l’espace Schengen, ne sont pas les mêmes documents qu’on demande pour aller au Canada ou d’autres pays. Il faut comprendre cela dès le départ.  Alors, pour les documents légaux, il faut d’abord chercher le passeport, qui est une pièce d’identité différente de la carte d’identité nationale. Le passeport est la pièce d’identité à l’internationale. Après le passeport, il faut se renseigner auprès de l’ambassade du pays de destination ou des institutions qui sont censées s’occuper de délivrer des papiers de voyage légaux. Ensuite, il faut aller chercher le visa. Mais dorénavant, il faut savoir de quel type de visa on veut. Parce que quelqu’un qui veut aller poursuivre ses études, ne doit pas chercher un visa d’affaire, mais plutôt un visa étudiant. Et quelqu’un qui part pour les affaires ne peut pas chercher un visa touristique. Donc, il faut savoir quel type de visa il faut chercher. Après l’obtention de ces renseignements, il faut ensuite savoir quels sont les documents à fournir pour ce type de visa. Et c’est à l’ambassade ou aux services consulaires des pays de destination où il faut aller pour avoir ces informations", explique le juriste.

L'apparition de la pandémie de la Covid-19, a amené de nombreux pays à prendre de nouvelles mesures sanitaires qu'il faille obligatoirement respecter pour obtenir le visa d'entrée dans leur territoire.  Parmi celles-ci, c'est par exemple le certificat d'un test PCR de négativité à la covid-19, une carte vaccinale…entre autres. En Europe par exemple, une restriction temporaire des déplacements non essentiels vers l'UE est actuellement appliquée à de nombreux pays non membres de l’UE. La mesure vise à ralentir la propagation du virus. Toutefois des dérogations sont accordées par certains Etats.

"Il faut passer aux tests des maladies épidémiologiques ou pandémiques comme le covid-19, la Fièvre jaune et autres pathologies. C’est après avoir rempli toutes ces conditions qu’il faut aller maintenant déposer les dossiers à l’ambassade ou service consulaire pour l’obtention du visa. Si le visa est obtenu, il faut ensuite chercher le billet d’avion. Mais là aussi il faut déterminer s’il s’agit d’un voyage aller-retour ou d’aller seulement. Il faut le préciser, c’est extrêmement important. Parce que généralement ce sont ceux qui partent pour un court séjour notamment pour des affaires qui cherchent des billets aller-retour. Pour celui qui part pour des études qui nécessite un long séjour, n’a pas besoin d’un billet aller-retour. Et pour avoir ce document, il faut aller dans les agences de voyages », explique M. Diallo.

Et de poursuivre : « Il faut savoir quelles sont les opportunités de voyage légal. Pour celui qui veut voyager pour la France, il y a campus France qui est un département intégré de l’ambassade de France. Dans près de 80 pays au monde, la France a installé un campus France afin de pouvoir faciliter le voyage aux jeunes qui veulent aller étudier en France. Si c’est dans l’Espace Schengen, il y a des agences que l’Union Européenne a mises en place. Où trouver ces renseignements ? Il faut visiter les sites internet de ces institutions ou aller aux agences qui délivrent ces renseignements », a expliqué Abdoul Karim Diallo.

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Cependant, dit-il, il peut y avoir des exceptions. Car il y a des pays qui ont des relations de partenariat très particulières avec la Guinée. Avec ces derniers, avec ou sans visa, les ressortissants Guinéens peuvent s’y rendre s'ils répondent aux conditions exigées par ces pays. C’est par exemple les pays de la CEDEAO et d’autres pays magrébins comme le Maroc. 

Le passeport guinéen classé 87ème donne accès à quelques 55 pays au monde sans visa dont 31 pays en Afrique, 12 en Asie, 6 en Amérique et 6 îles en Océanie. Dans cette liste, il  n'y a aucun pays européen. Toutefois, l’Union européenne a adopté quelques directives en matière d’immigration légale. Celles-ci portent sur le regroupement familial, les résidents de longue durée, les étudiants et les chercheurs, tandis que d'autres textes adoptés portent spécifiquement sur l’immigration professionnelle.

Thierno Sadjo Baldé, responsable à la Sous-direction Migration et Réinsertion au ministère des Affaires Etrangères et des Guinéens de l’Etranger relève que chaque Etat a une procédure pour l’obtention du visa. Ce fonctionnaire du département des affaires étrangères, précise que pour un citoyen ordinaire, les procédures sont définies par les ambassades.

Il relève cependant que le ministère des affaires étrangères peut intervenir dans des cas spécifiques, notamment en cas de maladie, d’activités sportives, de déplacements administratifs, de rencontres internationales ou des activités culturelles. « Il peut aussi intervenir en faveur d’un fonctionnaire, d'un citoyen quelconque pour une évacuation sanitaire d’urgence. Le ministère peut écrire à l’ambassade pour faciliter l’obtention de visa. Pour un journaliste qui voyage aussi dans le cadre d’une mission professionnelle, le ministère peut jouer sa partition dans le processus du visa", a confié M. Baldé. 

En France, par exemple, l’immigration légale prend principalement trois formes. La première forme concerne l’admission pour motif familial. En 2019, près de 89 000 titres de séjour ont été accordés. Plus de la moitié de ces admissions concernent des membres de la famille de ressortissants français, mais elle comprend aussi le regroupement familial, permettant à un étranger non européen détenant un titre de séjour de faire venir son conjoint et ses enfants.

Dans ce cas de figure, le ministère des affaires étrangères intervient dans la délivrance de certains documents. C’est notamment le cas de la légalisation des actes de mariage, les extraits de naissance, les casiers judiciaires, les autorisations de sortie pour les enfants mineurs. "Toute la documentation qui va à l’ambassade, c’est à partir du ministère ici qu’on certifie que l’autorité qui l’a délivrée est authentique", précise le responsable à la Sous-direction Migration et Réinsertion au ministère des Affaires Etrangères et des Guinéens de l’Etranger  

Coût cher…

"Il faut préciser que le coût est un peu cher. Par exemple, à l’ambassade de France, pour avoir accès au calendrier seulement, il te faut 400 mille francs guinéens. Et ça n’a rien à voir avec l’entretien. C’est juste pour le rendez-vous.  Et c’est l’ambassade de France qui délivre des visas pour beaucoup de pays membres de l’Union Européenne", explique Thierno Sadjo Baldé.

 

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664-72-76-28    

Créé le 30 août 2021 02:37

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