Immersion à la briqueterie de Kankan : une usine désormais engloutie par les herbes…

KANKAN- Près de trois décennies après sa fermeture, l’ancienne usine de fabrication de briques de Kankan continue de susciter la nostalgie ce, en raison de son impact socio-économique jadis dans la sous-région. Africaguinee.com y a fait une immersion à travers son correspondant régional.

Les machines grippées et obsolètes, les infrastructures délabrées ou éventrées, désormais englouties par les herbes, c’est le triste état de cette unité industrielle historique qui a donné son nom au quartier environnant.

En 1972, sous la direction de feu Ahmed Sékou Touré, l’usine de Briqueterie a vu le jour. Malheureusement, elle est à l’arrêt depuis plusieurs années, après sa privatisation sous le règne de Conté. Une visite à l’intérieur révèle la vétusté des engins, des herbes envahissantes, et une clôture complètement dégradée, transformant le site en terrain de jeu pour les enfants.

Moussa Kaba est l’un des anciens employés de l’usine. “Sous la première République, la cuisson des briques se faisait au feu de bois, mais lors de la reprise sous le régime de Lansana Conté, cette méthode a été jugée trop dégradante pour l’environnement par El Hadji Sidafa Sanoh, qui avait alors bénéficié d’un contrat de bail avec l’État. Au lieu du bois, nous avons opté pour le gazole, mais avec le temps, cela s’est révélé trop coûteux. C’est pourquoi nous avons choisi la graine de coton, qui a donné d’excellents résultats en termes de coût financier et de cuisson des briques. À l’époque du défunt régime de Sékou Touré, l’usine fonctionnait très bien. Cependant, au temps d’Alpha Condé, on espérait qu’elle serait relancée, mais rien n’a été fait en ce sens. Il faut souligner que c’est Conté qui a aggravé le chômage en Guinée, car en une seule journée, tous ces travailleurs se sont retrouvés au chômage », retrace ce travailleur de cette unité industrielle.

Triste de vivre cette réalité, cet ex employé ne manque pas d’exprimer sa consternation face à l’état actuel de cette grande unité de production de briques dans la savane guinéenne.

“En regardant aujourd’hui cette usine, c’est seulement un souvenir empreint de regrets, car elle constituait un moyen de lutter contre le chômage en Guinée. Si l’usine fonctionnait aujourd’hui, la problématique du chômage pourrait se réduire », ajoute M. Kaba.

Cette usine, autrefois un important pourvoyeur d’emplois pour les jeunes locaux, est maintenant à l’abandon. M. Kaba en appelle aux autorités de la transition pour redonner vie à cette briqueterie autrefois florissante.

“Aux autorités actuelles, dans leur volonté de refonder l’État, elles devraient s’intéresser à cette usine. Cependant, il est important de noter que ces personnes ne sont pas là pour développer le pays. Elles peuvent établir les bases, et il revient aux pouvoirs électifs de pérenniser ces acquis. Ainsi, la relance de cette usine serait un véritable pourvoyeur d’emplois, mais cela doit se faire dans les meilleures conditions », a déclaré M. Kaba, âgé de plus de 65 ans.

Lors de l’arrêt de l’usine, Elhadj Sidafa Sanoh, père  de l’ancien ministre Koutoubou Sanoh était aux commandes, selon les dires de cet ancien travailleur. Une information que nous n’avons pas pu vérifier, pour le moment.

A suivre

Facely Sanoh, correspondant 

Régional d’Africguinee.com

A KANKAN 

Tel: (+224) 623 75 80 95

 

Créé le 12 janvier 2024 09:31

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