Guinée : Levée de boucliers face aux atteintes à la liberté d’expression…
CONAKRY- En Guinée, des voix se lèvent de plus en plus pour condamner les atteintes à la liberté d’expression, alors qu’une dizaine de journalistes ont été violemment arrêtés ce lundi 16 octobre 2023 avant d’être libérés plus tard dans la soirée.
Ces hommes de médias manifestaient pacifiquement à Kaloum lorsqu’ils ont été pris à partie par la police. Ces arrestations ont suscité une véritable levée de boucliers au sein des organisations syndicales, mais aussi au sein de la classe politique. Toutes condamnent ces atteintes à la liberté.
Dans une déclaration, la Coordination Nationale du FNDC s’est dit profondément choquée par ce qu’elle qualifie de répression ‘’autoritaire’’ de la marche de la presse guinéenne suivie des arrestations musclées d’une dizaine de journalistes.
« La répression de cette marche de la presse viole les articles 8 et 34 de la charte de la transition et contraste avec les engagements pris par le CNRD lors de la prise du pouvoir », rappelle le FNDC.
La manifestation pacifique de ce lundi 16 octobre avait pour objectif de dénoncer la « restriction illégale du site Guineematin.com ». Mais les forces de sécurité déployées sur les lieux de marche ont aussitôt dispersé les journalistes faisant au moins trois blessés dont des femmes journalistes.
Le front anti junte fustige et condamne des « attaques perpétrées contre la presse guinéenne qui constitue le 4ème pouvoir ». Le FNDC exprime aussi son soutien à la presse libre et indépendante de Guinée.
« Tout en exigeant la libération sans condition et sans délai des journalistes injustement arrêtés, la Coordination nationale du FNDC appelle à l’union et à la mobilisation de toutes les organisations catégorielles et vives de Guinée pour freiner la junte dans son élan de confiscation des libertés fondamentales et du pouvoir », peut-on lire.
De son côté, L’Association des Journalistes de Guinée (AJG) a déploré l’arrestation des journalistes et condamné avec fermeté cette poursuite et le refus des droits propres à la Presse nationale.
« L’Association des Journalistes de Guinée appelle les autorités guinéennes pour une solution urgente à cette situation déplorable qui ternit l’image de notre pays », a réagi à l’AJG.
Cette organisation se dit solidaire à la cause de la famille de la presse nationale et condamne toutes formes de ballonnements des médias en République de Guinée.
« L’Association des Journalistes de Guinée apporte son soutien à toutes les démarches appropriées pour un dénouement rapide et souhaité de cette situation de crise », a lancé, Alpha Kabinet Doumbouya, Président de l’AJG.
Pour sa part, Presse Solidaire a tout d’abord a condamné l’arrestation des journalistes avant de rappeler que cette marche du SPPG avait pour objectif d’exiger le rétablissement de l’accès au site Guineematin.com, accès illégalement restreint.
« Rien ne peut justifier l’arrestation de ces journalistes parce qu’ils ne représentaient aucune menace, et ne détenaient aucun élément pouvant les confondre à des gens violents », souligne la coordination de la Presse Solidaire.
Ces journalistes arrêtés ont été déférés au tribunal de première instance de Kaloum où ils ont été entendus. « Presse Solidaire condamne ces arrestations et exige leur libération immédiate et sans condition », souligne cette organisation de presse.
Les leaders de l’ANAD, un bloc politique dirigé par Cellou Dalein Diallo ont exprimé leur consternation face à « l’arrestation brutale » ce lundi 16 octobre 2023, de plusieurs journalistes de la presse privée.
Ces arrestations extrajudiciaires confirment, selon l’ANAD les dérives autoritaires et l’essoufflement du pouvoir du Colonel Mamadi Doumbouya. Tout en exigeant la libération immédiate et sans condition, de tous les journalistes arrêtés, cette coalition interpelle l’opinion nationale et internationale, sur les « graves violations des droits et des libertés fondamentaux en Guinée ».
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 16 octobre 2023 17:16