Guinée : Le ministre Alpha Bacar Barry présente le nouveau permis de travail sécurisé pour les expatriés

CONAKRY-Le Gouvernement guinéen à travers le Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle et de l’Emploi, a lancé officiellement, ce mercredi 10 mai 2023, la carte biométrique du permis de travail en république de Guinée. Cette révolution offre plusieurs avantages. L’objectif de la digitalisation de ce permis est d’assurer un meilleur suivi de l’utilisation de la main d’œuvre étrangère et de mieux sécuriser les recettes de l’Etat issues du placement des permis de travail.

C’est le Ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi qui a présidé la cérémonie de lancement officiel de cette carte numérique. Cette innovation va permettre aux autorités guinéennes de contrôler et de sécuriser les recettes issues de la main d’œuvre étrangère mais aussi de promouvoir et de faciliter l’emploi pour les nationaux.

Pour cette nouvelle version, l’Etat guinéen a proposé plusieurs catégories des permis de travail aux non nationaux de l’espace CEDEAO désirant de s’installer sur le sol guinéen pour le travail. Conformément à l’arrêté conjoint AC/2023/1222/METFP-E/CAB/SG du 31 mars 2023, la délivrance annuelle des permis de travail a été revue comme suit : Permis A – Cadre : 3000 dollars US ; Permis B – Agents de maitrises : 2000 dollars ; Permis C – Ouvrier : 1200 dollars.

La pénalité de régularisation après l’entrée sur le territoire national du travailleur étranger qui n’a pas été déclaré préalablement auprès de l’AGUIPE a été fixée à 1000 dollars. La pénalité due au retard de renouvellement du permis est de 50% en fonction du type de permis.

Les étrangers qui voudront obtenir un permis de travail doivent fournir plusieurs documents dont entre autres : un contrat de travail, un certificat médical, un diplôme, un casier judiciaire…Dans sa prise de parole, Alpha Bacar Barry a expliqué les raisons qui ont poussé les autorités à émettre une nouvelle version de permis de travail.

« La première raison c’est pour sécuriser et valoriser le permis de travail parce que c’est l’objet qu’utilise l’Etat pour mobiliser des recettes. La deuxième chose, c’est pour permettre aux travailleurs étrangers vivant sur le sol guinéen de pouvoir travailler en toute sérénité et d’éviter tout ce qui est harcèlement et désagrément liés au contrôle et à l’évaluation des permis de travail. Troisièmement, c’est pour permettre aux entreprises étrangères vivant en Guinée de respecter scrupuleusement le code du travail qui exige pour une entreprise qui évolue chez nous et qui emploie des étrangers non nationaux de l’espace CEDEAO d’acquérir des permis de travail pour certaines positions. Quatrièmement, c’est pour sécuriser les recettes de l’Etat. Depuis longtemps les recettes issues des permis de travail ne sont pas tracées, ne sont pas évaluées et on ne sait pas quelle est la contribution de l’AGUIPE par exemple à l’assiette fiscale ou aux recettes fiscales en République de Guinée. Et en dernier lieu, c’est la digitalisation de l’ensemble du processus, d’une des prérogatives du ministère de l’emploi », a expliqué Alpha Bacar Barry.

Selon le ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi, ce permis va permettre aussi de sécuriser certains emplois en Guinée. « Pour chacun des postes octroyés en République de Guinée, il y a un guinéen qui doit être formé et mis en capacité d’occuper ce poste », a précisé M. Barry. Il interpelle toutes les entreprises évoluant en Guinée et qui profitent de leurs conventions spécifiques signées avec l’Etat guinéen pour outrepasser le payement de ces nouveaux permis de travail.

« Cela ne va pas continuer et ce n’est pas socialement responsable de la part de ces entreprises d’outrepasser une telle cotisation sociale parce que cela a un impact social très fort, ça permet de qualifier les jeunes guinéens. Nous allons les interpeller individuellement et nous leur demandons une coopération pour pouvoir systématiquement se conformer à la loi et respecter les règlements édictés », a laissé entendre Alpha Bacar Barry.

Le ministre annonce que l’AGUIPE (Agence guinéenne pour la promotion de l’emploi) va se doter des moyens nécessaires pour contrôler l’effectivité de l’acquisition de ces cartes de permis de travail sur toute l’étendue du territoire national.

« Nous travaillerons en collaboration avec le ministère de la sécurité, le ministère de la défense, le ministère des transports pour qu’on puisse aller dans ce contrôle. Nous allons contrôler aux entrées de la Guinée c’est-à-dire nous allons contrôler ces pièces dans les ports, dans les aéroports dans les gares routières… les entreprises vont nous dire exactement le nombre de travailleurs qu’ils ont », a annoncé le ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

Pour sa part, le Directeur général adjoint de l’Agence Guinéenne pour la Promotion de l’Emploi a apporté des précisions sur les avantages qu’offre cette nouvelle version de permis de travail. Selon Mamadou Hassimiou Souaré, les guinéens ne sont pas concernés par les permis de travail.

« En réalité, ces permis de travail sont destinés aux étrangers. Donc la vision du président de la transition portée par le ministre Alpha Bacar Barry, c’est de faire en sorte que les recettes de l’Etat soient sécurisées. Aujourd’hui avec cette biométrie, il est possible de faire une traçabilité en ce qui concerne la délivrance des permis de travail, du début jusqu’à la fin.

L’autre avantage également de cette digitalisation de ces permis de travail, c’est d’avoir cette possibilité de faire un suivi, d’avoir une statistique fiable sur les prévisions en ce qui concerne la main d’œuvre étrangère. On ne peut promouvoir l’emploi pour les guinéens que si on a une idée très claire sur le nombre d’étrangers qu’il y a sur le territoire national », a expliqué Mamadou Hassimiou Souaré

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 666 134 023