Guinée : Le Gouvernement tranche sur le sort des enseignants « recalés »…
N’ZEREKORE- Plusieurs enseignants contractuels en situation de classe ont été recalés à l’issue du récent concours de recrutement à la fonction publique. Au nombre de 4000, ces hommes et femmes qui ont opté pour la craie ont à maintes reprises, manifesté dans la capitale Conakry pour attirer l’attention de l’autorité au plus haut niveau sur leur situation.
Récemment, ces enseignants ont même sollicité l’implication du président de la transition Mamadi Doumbouya pour trouver une issue favorable à leur situation. Le Gouvernement, à travers le ministre du Travail et de la Fonction Publique a tranché. Arguments à l’appui, il a expliqué « pourquoi » cette page est déjà tournée.
“La fonction publique est une organisation. Vous tous qui êtes là, vous mettez la pression sur l’État pour qu’on ait des routes, de l’électricité, de l’eau, pour qu’on ait une école de qualité. On ne peut pas créer ce système avec ceux qui n’ont pas les compétences qu’il faut. Ce système n’est possible que si on a des compétences. Certes on peut les former, on peut les construire, mais pour une meilleure construction de ces compétences, il faut mettre un filtre à l’entrée. Le concours que nous organisons c’est pour créer un filtre qui permet d’avoir au moins des gens formés et qui peuvent déjà commencer par un minimum d’aptitudes quelques activités de service au sein de l’administration. C’est pour cela qu’on a tenu à ce que les différents concours organisés soient rigoureux.
Les 10.000 (enseignants recrutés), c’est un effectif convenu avec tous les acteurs, y compris la coordination même des enseignants contractuels. Il y a eu une évaluation en pratique de classe. Ce n’est même pas le ministère de la fonction publique qui l’a fait. C’est le ministère de l’enseignement pré-universitaire qui a évalué les enseignants parce que c’est ce département qui est le dépositaire de la pédagogie en la matière. Donc, les cadres du ministère ont évalué conjointement avec les représentants de ces enseignants contractuels. C’est à l’issue de cette évaluation que les meilleurs ont été pris. Il y a des gens qui ont été recalés puisqu’ils n’ont même pas le diplôme du BEPC. Voulez-vous qu’on prenne des gens comme ça pour enseigner et qualifier notre système éducatif ?“, s’interroge Faya François Bourouno.
Pour la requalification du système éducatif guinéen, il faut des hommes et femmes compétents, poursuit le ministre du Travail et de la Fonction Publique. Pour lui, un enseignant qui n’a pas de niveau est comparable à un rebelle qui contribue à la destruction du capital humain. Chose qu’il faut éviter.
“On ne peut quand même pas par le simple fait de l’euphorie se permettre de prendre des gens qui n’ont même pas un minimum de note nécessaire pour aller dans l’administration et surtout pour aller en classe. Parce qu’un enseignant qui n’a pas le niveau qui s’arrête devant les élèves, il est plus qu’un rebelle. Parce qu’au lieu de construire le capital humain, il serait en train de détruire le capital. Et si on détruit notre capital humain, c’est nos enfants, nos frères, c’est l’espoir de demain. Hier nos papas disaient que nous étions l’espoir et aujourd’hui, si on ne suivait pas ce mot d’ordre, qu’est-ce qu’on serait devenu aujourd’hui ? Est-ce qu’on serait des gens capables de les remplacer ? Je dis non.
Je pense que tout ce qui rentre dans une démarche qualité, nous devons soutenir cela. Pour nous, le débat c’est sur ceux qui sont engagés. Comment créer de meilleures conditions de travail pour eux. L’administration sera toujours dans le besoin. Si le besoin s’exprime et que les autorisations requises sont données, on ouvrira encore le concours. Mais quand on ouvre c’est pour tout le monde, pas pour un concours spécifique. Ce n’est pas le premier groupe qui passe le concours, il y a eu des concours derrière nous. Et ceux qui n’étaient pas admis, s’il faut que chacun réclame, même ceux qui ne sont pas admis au bac, ils vont réclamer qu’il faut des mesures spécifiques pour eux pour qu’ils soient à l’Université”, martèle le ministre du travail et de la fonction publique guinéenne.
A suivre !
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant Régional d’Africaguinee.com
Tél : (00224) 628 80 17 43
Créé le 25 octobre 2024 18:10Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Ecole guinéenne, Education, Enseignants, Enseignants guinéens