Guinée : Le Gouvernement favorable à un système éducatif adapté aux besoins de développement…

CONAKRY-La Conférence nationale sur la problématique et les enjeux du financement de l’éducation, a pris fin ce vendredi 22 septembre 2023. La rencontre a permis d’échanger, de débattre et réfléchir sur cette problématique d’actualité afin de trouver des solutions pour surmonter les difficultés qui assaillent le système éducatif guinéen. Experts, anciens ministres de l’éducation, partenaires techniques et financiers, étaient tous autour des panels pour se donner des idées, durant trois jours. A l’issue des travaux, le Gouvernement a plaidé pour l’adoption d’un système éducatif adapté aux besoins du pays en matière de développement

Cette conférence a réuni plus de 200 invités. Des activités majeures ont eu lieu autour de deux actions phares : les sessions de partage à travers l’organisation de cinq Panels et le lancement du plaidoyer en faveur du financement adéquat de l’éducation en Guinée. Un rapport synthèse de la conférence a été élaboré et adopté par les participants. Il sera versé au dossier de la Conférence pour servir d’intrant à la réalisation du livre blanc qui devra être réalisé également, selon le rapporteur.

Une lecture des recommandations issues de ces assises a été faite, en face du Premier ministre et certains membres du gouvernement. Le document comporte 20 propositions relatives aux meilleures démarches pour trouver des solutions à la problématique sur le financement de l’éducation. Il y a entre autres :

-Accorder plus de priorité à l’éducation dans les arbitrages inter et intra-sectoriels;

-Respecter les engagements et déclarations dans les politiques publiques ;

-Déterminer les coûts unitaires de formation pour outiller les argumentaires dans les arbitrages budgétaires;

-Veiller aux cohérences dans les allocations intra-sectorielles;

-Instaurer un mécanisme innovant d’investissement pour le développement de l’éducation ;

-Garantir un encadrement et une prise en compte des priorités éducatives dans l’allocation des ressources

-Améliorer la pression fiscale;

-Conduire une étude sur la contribution des ménages et des collectivités au financement de l’éducation ;

-Améliorer le fonctionnement de la chaîne des dépenses dans le sens d’une plus grande déconcentration de la chaîne des dépenses publiques ;

-Améliorer le système de budgétisation à travers le dispositif global des outils opérationnels de la chaîne de gestion de planification, programmation, budgétisation, suivi et évaluation avec le fameux acronyme PPBSE et renforcer la coordination intersectorielle, la détermination des priorités, l’allocation des ressources, ma gestion de l’aide et l’accroissement de son efficacité…

Pourquoi l’organisation de cette conférence ?

« Cette conférence a tout son sens. Pourquoi ? Quand nous sommes venus, le président de la transition nous a dit de faire le tour du pays pour faire le diagnostic. Nous l’avons fait. Croyez-moi que l’école guinéenne, c’est 5785 écoles sans latrines, sans points d’eaux; l’école guinéenne, c’est 234 857 table-banc qui manquent; l’école guinéenne, ce sont les infrastructure vétustes… Ce n’est pas tout, l’école guinéenne, c’est aussi les programmes qui sont vieillissants et certains textes qui sont caducs.

Donc, quand il faut reprendre tout ça, vous comprendrez tout de suite que nous avons besoin des moyens. Le budget est là. Le premier ministre fait son effort pour rehausser ce budget haut. Mais c’est un mécanisme, c’est un processus qui continue. Notre budget, c’est 1900 milliards. Dans ça, 1600 milliards vont dans les salaires. Cela veut qu’on n’a même pas 300 milliards pour les trois autres (la construction, la formation des formateurs et autres…) C’est pour vous dire combien de fois l’école guinéenne a besoin aujourd’hui de cette conférence pour pouvoir boucher ce trou« , a expliqué Guillaume Hawing, ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation.

Les recommandations formulées sont à portée de main, a rassuré de son côté le Chef du gouvernement.

« Avec la volonté commune de surmonter les défis, nous parviendrons aux résultats visés. Toutefois, j’insisterais particulièrement sur l’importance de la participation de la société civile, des parents d’élèves et de toutes les parties prenantes dans le processus de réforme de l’éducation. Nous devons travailler ensemble pour définir les politiques éducatives et répondre aux besoins de notre population et qui soit adapté à notre contexte. Décomplexons nos programmes d’enseignement et de formation. Adaptons-les à nos besoins de développement actuel. Nos offres de formation au supérieur sont beaucoup plus étoffées dans les filières littéraires que techniques. Conséquences, nous nous retrouvons avec un trop pleins de diplômés qui ont du mal à s’insérer dans le marché de l’emploi« , indique Dr Bernard Goumou.

 

Dansa Camara DC 

Pour Africaguinee.com 

Créé le 23 septembre 2023 07:09

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