Guinée : la CENI « bloquée » par Alpha Condé ?
CONAKRY-Alors que l’opposition menace de se retirer de l’accord politique du 12 octobre si les élections locales ne sont pas organisées d’ici le 30 juin, la commission électorale nationale indépendante (CENI), reste bloquée. L’institution chargée d’organiser les élections en Guinée ne dispose d’aucun calendrier électoral. Et pour cause : la non-promulgation par le Président Alpha Condé du code électoral adopté en février par les députés.
« Il n’y a pas de calendrier prévu actuellement. Tout est en stand-by jusqu’à ce que la nouvelle loi soit promulguée. C’est l’instrument principal, nous ne travaillons qu’avec ça », a confié un responsable de la CENI qui s’est confié à un journaliste de notre rédaction.
Vendredi dernier, Cellou Dalein Diallo a été reçu par Alpha Condé. Les deux hommes ont abordé des sujets politiques : l’envoi d’une mission de l’organisation internationale de la francophonie en Guinée, l’accord politique du 12 octobre, l’organisation des élections locales. Répondant justement à une inquiétude de l’opposition sur le dernier point, le Chef de l’Etat a promis de demander à la CENI de lui proposer un chronogramme. Sauf que l’institution électorale ne peut pas proposer un calendrier viable avant la promulgation du code électoral.
« Je ne sais pas sur quelle base le Président dit qu’il va demander à la CENI un chronogramme, mais pour l’organisation des élections il faut un tableau de bord sur les délais légaux. Ce sont les délais légaux qui nous permettent de dire à quelle date on peut organiser les élections. Sans ce tableau de bord ce n’est pas possible d’établir un chronogramme », laisse entendre ce commissaire de la CENI.
L’opposition républicaine a donné la semaine dernière un ultimatum au pouvoir. Si les élections locales ne sont pas organisées à la date du 30 juin 2017, elle menace de rompre avec les conclusions du dialogue et d’engager une épreuve de force pour que l’accord soit respecté.
En attendant, au niveau de la CENI, on estime que cette échéance est tenable. « Si tout est en place c’est possible de tenir les élections d’ici le 30 juin. Puisqu’on avait fait un travail en amont. En plus dans la nouvelle loi, ils ont diminué le volume de travail que nous devons abattre. Donc, les élections communales peuvent être faites, le reste ce sont des questions administratives », a soutenu ce responsable de l’institution électorale.
A cette allure l’on a comme l’impression que les acteurs impliqués dans le processus électoral guinéen jouent au chat et à la souris. Même la balle est dans le camp du Président de la République…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 17 avril 2017 10:38Nous vous proposons aussi
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