Guerre de « clans » au RPG à la veille du remaniement: Alpha Condé en « mauvaise posture »?
CONAKRY-Le remaniement ministériel qui pointe à l'horizon "aiguise les pires appétits et nourrit des tensions mortelles entre d'innombrables ministrables" (sic, Zénab Dramé). Cette citation de la jeune ministre de l'enseignement technique n'est apparemment pas anodine lorsqu'on observe ce qui se passe actuellement autour de la galaxie du parti présidentiel.
La tension monte au sein du RPG Arc-en-ciel à la veille d'un remaniement ministériel qui promet des surprises. Après la réélection d'Alpha Condé pour un troisième mandat, une "guerre de clans" éclate au sein du parti présidentiel. Convaincu que le nouveau mandat qui va commencer bientôt pourrait être certainement le dernier pour l'actuel président, chacun veut se positionner ou positionner ses hommes, soit pour conquérir un poste ou conserver celui que l'on détient. Dans la perspective du prochain remaniement, tous les coups sont permis.
Pour y arriver, chaque clan essaie de mettre en avant le sacrifice consenti pour la victoire du président sortant. Pendant la campagne, il y avait des myriades de mouvements d'associations de soutien parrainées par des hauts commis qui se sont illustrés, sans compter les ministres, hauts cadres de l'Etat qui ont mouillé le maillot, espérant gagner un strapontin par la suite. Après la victoire, chacun veut donc avoir sa part du butin. "Quoi de plus normal que de réclamer à être récompensé après avoir fourni tant d'efforts ?", glisse un cadre du parti. Chez certains ministres en fonction, le moindre acte posé est mis sous le feu des projecteurs, espérant que ça pourrait peser dans la balance pour être reconduit. Ou du moins, le moindre faux pas d'un haut cadre est exploité à souhait par un adversaire qui lorgne le poste du "fautif". L'on rapporte aussi des gens par-ci par-là. Certains ont appris à leurs dépens.
Le ministre Bantama Sow s'est retrouvé banalement récemment autour d'une "histoire" montée de toutes pièces, comme quoi il serait derrière un groupe de jeunes qui envisageaient manifester devant l'ambassade de France après la sortie d'Emmanuel Macron.
La "pauvre" Zénab Dramé, aussi qui focalise les attentions depuis quelques jours pour un prétendu détournement de 200 milliards de francs guinéens, ne disait-elle pas : "Prenez mon poste et laissez mon honneur". Une exclamation qui en dit long.
De sources bien averties, indiquent d'ailleurs que derrière cette affaire, se cache bien encore d'autres intentions : avoir la tête du Premier ministre dont elle est réputée proche. Nommé Premier Ministre le 21 mai 2018 par le président Alpha Condé, Kassory Fofana serait dans le collimateur de certains caciques du pouvoir qui veulent à tout prix récupérer le poste du locataire du petit palais de la colombe. Quittes à exhumer de vieilles casseroles pour arriver à leur fin, alors qu'eux-mêmes ne sont pas exempts de tout reproche.
Aujourd'hui même la jeunesse du parti est divisée en deux clans depuis que cette affaire détournement a éclaté et que la justice a promis laconiquement d'en faire la lumière. Une frange a fait une déclaration dans laquelle elle se désolidarisait de la position exprimée par le Gouvernement (ce qui n'a pas de précédent) alors qu'une autre s'y oppose. "Il y a bien la division au sein de la jeunesse sur tout chez les communicants", rapporte une source proche du RPG.
Durant toute la campagne présidentielle, Alpha Condé a promis de "gouverner autrement", en s'accentuant sur la promotion des jeunes et des femmes. Plus loin, il assurait de sa volonté de laisser le pouvoir aux jeunes. Comment être en harmonie avec cette promesse ? De toute évidence, le Chef de l'Etat qui a déjà maille avec l'opposition qui continue de revendiquer sa victoire à l'élection présidentielle, risque d'être fragilisé davantage. Que devra-t-il faire ? Taire les guerres d'égos dans son propre camp avant de s'occuper du reste.
Focus Africaguinee.com
Créé le 30 novembre 2020 14:30Nous vous proposons aussi
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