Grève des enseignants, presse, choix de Tibou : Alpha Condé dit tout…

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CONAKRY-Le Chef de l’Etat qui était face à la presse ce vendredi soir a tenu un langage de vérité. Alpha Condé qui a reconnu avoir longtemps ignoré la presse guinéenne promet de rectifier le tir. Le Président de la République assure avoir la volonté d’accompagner la presse locale, mais que cette dernière doit aussi changer de méthode. 
 
De la nomination de Tibou Kamara à son élection à la Présidence en exercice de l'Union Africaine en passant par la grève des enseignants, Alpha Conde, a sans langue de bois, tout dit. Décryptage… 
 
Du Pacte avec la presse
 
"Nous allons faire des efforts pour être pro-réactif afin que vous n’alliez pas sur des rumeurs mais vers l’information correcte en espérant que si êtes bien informés vous donnerez l’information correcte.  Voilà le pacte (…), j’ai fait un pacte avec les paysans en 2011, j’ai fais la même chose avec les orpailleurs, nous allons faire la même chose avec les éleveurs. La presse doit être non seulement un élément d’information mais un élément d’éducation. C’est ça les deux rôles de la presse. Moi je ne suis prêt à faire un pacte avec vous à vous accompagner mais vous aussi à vous engager à avoir une presse d’information et d’éducation (…), alors comme j’ai fait avec les paysans et les orpailleurs à Kankan, si vous voulez on peut faire aussi (…),une journée de la presse où chacun viendra parler , à la fin on sort avec une feuille de route. 
 
Donc Tibou et  Kiridi, vous devez  avec eux la journée de la presse où chacun viendra exposer ces différentes préoccupations comme on l’a fait avec les paysans et les orpailleurs. Mais un pacte veut dire des obligations réciproques où chacun doit respecter ses engagements. C’est cela un pacte. Moi quand je prends des engagements je respecte, j’espère que de votre côté vous respecterez vos engagements. Vous ne m’accuserez plus de faire des interviews à l’extérieur non pas à l’intérieur. 
 
Quand j'ai été arrêté… 
 
Nous avions fait un long chemin au moment où nous étions dans l’opposition  et surtout quand j’ai été arrêté (…), nous n’avons pas  continué ce chemin depuis que je suis au pouvoir. Il y a eu trop de malentendus et je pense que les responsabilités sont partagées. Nous, nous souhaitons avoir une presse responsable et qui fait des enquêtes et des recherches. Une presse qui ne véhicule pas des rumeurs qui respecte la loi et qui respecte aussi les institutions. Mais il se passe assez de choses au niveau des radios qui est inadmissible, mais malgré cela, aucun journaliste n’a été arrêté ici. Alors que dans les pays africains considérés comme très démocratique des journalistes sont arrêtés. Donc il faut un effort commun et de la presse et du gouvernement. Ce qu’on reproche à la presse c’est cela, c’est dire il y a trop de radio qui mettent des émissions irresponsables qui poussent à l’indiscipline et à la mise en cause de l’unité nationale. Du côté du gouvernement il y a de graves insuffisances notamment du côté de la communication. Je reproche au ministre de ne pas être proactif, par exemple, lorsqu’un président doit venir ici ils doivent communiquer.
 
Pourquoi j'ai pris Tibou Kamara… 
 
 Je l’ai dit que les ministres doivent être au service du pays. Donc tout ce qui doit être fait, les populations doivent être informées. C’est ce manque de pro activité qui fait aussi qu’il y assez de problèmes. C’est ce manque de communication entre la presse et le gouvernement qui fait que les rapports entre nous ne sont pas ce qu’ils doivent être.  Pour que la presse puisse bien communiquer il faut qu’elle soit bien informée. Il faut que les ministres communiquent (…), c’est pourquoi j’ai pris Tibou Camara comme conseiller personnel pour essayer d’améliorer la communication personnelle du gouvernement et avec la presse parce que très souvent des accords sont basés sur des malentendus. Il est dévolu à la presse de dire au peuple ce qui ne va pas et de dire à ce peuple d’où nous venons et où nous allons. Vous reprochez beaucoup aussi à la presse de la présidence de ne pas être disponible. 
 
Tout le monde n’a pas intérêt à ce que la Guinée avance, parce que quand le pays avance certains n’auront plus de fonds de commerce. Donc des gens qui vivent de ce fond ne voudront que la pagaille. 
 
Grève des enseignants
 
J’ai fait des sous-préfectures et partout où je vais les gens me disent qu’ils n’ont pas d’enseignants et il y a même des endroits où les populations sont obligés de cotiser pour trouver un maitre. En 2013, j’ai décidé que tous les contractuels intègrent la fonction publique puisqu’on n’a pas d’enseignants, c’est ce qui a été fait. Ensuite lorsqu’on a négocié de passer à la grille salariale, l’on a conclu avec les syndicats que cela ne doit pas augmenter de salaire même de cinq francs. 
 
La presse doit refléter la vérité, c’est vrai que peut être de notre côté on ne communique pas correctement  mais vous aussi parfois vous écrivez du n’importe quoi. Il faut un effort commun. Comme vous vous êtes beaucoup plaint des gens de la cellule de communication et que vous entendez très bien avec Tibou, je l’ai fait venir peut être que vous vous comprendrez mieux. Je ne sais pas ce qu’il y a entre vous et les gens à la présidence. Tout le monde se plaint, même ceux qui avaient l’habitude de me fréquenter ont arrêté. Donc ce qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Comme Tibou est de votre milieu, j’espère que l’absence de communication et de manque de pro activité vont s’améliorer. 
 
Aveux 
 
Aujourd’hui ; nous avons de très grandes responsabilités (…), jamais la Guinée n’a été aussi haut sur le plan international même du temps du président Sékou Touré. C’est à l’avantage de tout le monde…Il est du rôle de la presse d’éduquer les citoyens sur le manque d’incivisme des populations pour ne pas qu’ils jettent des ordures dans la rue par exemple. Nous allons faire un effort pour que vous soyez informés. Je sais qu’il y a toujours des plaintes en disant que j’accorde plus d’importance à la presse étrangère qu’à celle nationale. J’aimerais bien, mais quand je vois ce qui est écrit, c’est totalement aberrant quand vous dites des choses qui n’ont rien à avoir avec la réalité, comment vous voulez que je sois encouragé. 
 
Si j'étais rancunier 
 
Je ne suis pas rancunier, parce qu’il y  a des journalistes qui m’ont beaucoup attaqué qui ont écrit du n’importe quoi sur moi, mais nous avons aujourd’hui de bons rapports. Si j’étais rancunier, je ne travaillerais avec aucun homme politique en Afrique (…), en Guinée en tout cas parce que tout le monde sait ce que chacun a dit sur moi ; mais il faut voir l’intérêt et l’unité du pays. Si quelqu’un a une compétence vous devez travailler et qu’il rapporte quelque chose au pays. Si aujourd’hui je suis le président de l’Union Africaine, ce n’est pas mon mérite c’est parce que le rôle que la Guinée a joué, non seulement en 1958 mais l’apport que la Guinée a joué dans les luttes de libération en Afrique et dans le panafricanisme. Pour ça on a besoin que vous nous accompagniez". 
 
Bah Boubacar LOUDAH 
Pour Africaguinee.com 
Tel : (00224) 655 31 11 13
Créé le 18 février 2017 00:59

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