Eventuelle modification de la Constitution : qu’en pense Bah Oury ?
CONAKRY- L’actuelle Constitution guinéenne votée en 2010 doit-elle être amandée ? Quels sont les péchés capitaux dudit texte ? Alors que la majorité présidentielle n’écarte pas l’idée de proposer une nouvelle constitution avant la fin de la deuxième mandature d’Alpha Condé, Bah Ouy estime qu’il est trop tôt de s’interroger sur oui ou non la constitution doit être amendée ou pas.
Pour cet ancien ministre, la Guinée doit continuer à appliquer l’actuelle constitution en raison du contexte actuel du pays. « Par rapport au texte tel qu’il a été proposé et adopté en 2010, personnellement je considère que la Guinée est toujours dans la même époque historique au point de vue institutionnel. Nous n’avons pas encore un recul suffisant pour juger de manière objective et crédible de la pertinence des idées ou non sur la constitution proposée en 2010. Il faut encore continuer à l’expérimenter, à la faire vivre efficacement, peut-être au bout du temps pour juger de la pertinence des idées. A mon avis, il est trop tôt de s’interroger sur oui ou non cette constitution doit être amendée ou pas. Il faut qu’on ait le temps suffisamment long par rapport à l’évolution de la société guinéenne, la stabilité institutionnelle indispensable qu’il faut mettre en vigueur », a déclaré Bah Oury.
Les détracteurs de l’actuelle constitution soutiennent qu’elle souffre de légitimité vue qu’elle n’a pas été adoptée par referendum. Selon Bah Oury la légitimité d’un texte résulte de son application.
« La première constitution française de 1789 n’a pas fait l’objet d’un referendum, il y a une assemblée constituante qui s’est retrouvée et a proposé un texte. En 2009, le contexte guinéen avait été fait à travers les forces vives. Nous avions mis en place une Assemblée équivalente à une assemblée constituante qui a rédigé et proposé un texte. Laissons-le encore une autre décennie pour voir si le texte fondamental présente des insuffisances ou pas », a lancé Bah Oury.
Pour ce leader politique, il y a des problèmes beaucoup plus sérieux à régler en Guinée qu’un débat autour de la constitution. « Les problèmes de la lutte contre la pauvreté, l’amélioration de la bonne gouvernance et de faire en sorte que les guinéens aient de l’espoir. Ça ne sert à rien de créer des faux problèmes là où on doit conforter une stabilité et faire émerger un consensus pour ne pas créer des problèmes», a indiqué l’animateur du mouvement national Le Renouveau.
Bah Aissatou
Pour Africaguinee.com
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Créé le 29 janvier 2019 16:17