Éducation/Le syndicat hausse le ton : « nous serons obligés de déposer un préavis de grève si… »
CONAKRY : L’intersyndicale de l’éducation (FSPE, SLECG, SNE) tient au respect intégral des points convenus dans le protocole d’accord en date du 4 avril 2024. Dans un courrier daté du 9 décembre 2024, il l’a rappelé au gouvernement à travers le ministère du Travail de la Fonction publique. Interrogé ce vendredi 13 décembre 2024, Michel Pépé Balamou, Secrétaire Général du Syndicat National de l’éducation, signataire de la correspondance affirme que, malgré les engagements mutuellement pris, l’intersyndicale de l’éducation constate avec regret que certains points essentiels n’ont pas encore fait l’objet de mise en œuvre effective.
« L’intersyndicale de l’éducation (FSPE, SLECG, SNE) a adressé une correspondance datée du lundi 9 décembre 2024 au ministre du Travail de la Fonction publique afin de lui rappeler des engagements pris mais qui n’ont pas encore été exécutés ou qui restent sur le terrain. Il s’agit notamment du paiement des primes des enseignants contractuels non retenus, qui devraient bénéficier de 6 mois de primes de contractuel de janvier à juin 2024, mais aussi des enseignants contractuels admis, que l’on appelle des enseignants locaux, qui devaient bénéficier de 10 mois d’arriérés de salaire depuis janvier 2024 jusqu’en septembre 2024. À ce jour, il y en a même parmi les 10 000 admis, et il y a également certains qui, jusqu’à présent, qui n’ont pas encore bénéficié de leur premier salaire depuis le mois d’octobre, donc cela fait 2 mois qu’ils sont admis mais ils n’en bénéficient pas. De plus, il y a la situation des enseignants contractuels non retenus qui sont aujourd’hui gardés dans les salles de classe et qui n’ont pas de situation claire », a-t-il expliqué.
Statut particulier de l’éducation
La liste de ces revendications est exhaustive, fait-il savoir. « Nous demandons à ce que toutes ces situations soient réglées définitivement. Au-delà de la situation des enseignants contractuels, nous avons déposé une plateforme revendicative. Cela fait 8 mois que le ministre du Travail et de la Fonction publique nous avait promis de revenir vers nous pour que l’on puisse en discuter, et jusqu’à présent, nous n’avons pas encore vu la volonté du gouvernement de vouloir négocier avec nous. Il s’agit notamment du statut particulier de l’éducation. Vous savez qu’en 2006, on a signé un statut particulier pour tous les 3 sous-secteurs de l’éducation. Aujourd’hui, l’enseignement supérieur a un statut particulier, tandis que le statut de 2006, qui regroupe tous les 3 sous-secteurs de l’éducation, a des avantages qui bénéficient à tous. Donc, nous pensons qu’il va falloir décanter les choses, réviser ce statut particulier et l’adapter aux réalités que nous vivons actuellement. Il y a également des enseignants qui ont été bloquées par Fugas (fichier unique de gestion des agents et de la solde) depuis décembre 2023. Et qu’on a considéré comme fictif, mais aujourd’hui cela a été avéré, il y a des personnes en situation de classe.
Beaucoup de ces gens ont cinq mois d’arriérés de salaires impayés à ce jour. De plus, nous avons évoqué d’autres points, comme le plan de carrière, l’avancement au mérite et les concours professionnels, qui ne sont pas organisés en République de Guinée depuis 2015. Les gens sont donc là, ils n’avancent pas en grade, en échelon, ni en indice. Ils n’ont pas de plan de carrière et il n’y a pas de concours professionnels pour obtenir des formations diplômantes. Les gens vont même à la retraite sans bénéficier d’avancement ni de promotion. Tous ces éléments sont de nature à ne pas encourager les gens à s’orienter vers l’éducation. Tous ces points nous poussent à élaborer un mémorandum à la plateforme revendicative pour porter de nouvelles revendications… », a-t-il indiqué
Si jamais le gouvernement n’accède pas à ces revendications, l’intersyndicale ne manque de plan pour le contraindre, avertit Michel pépé Balamou. « Nous avons pris les devants pour alerter le gouvernement. Nous espérons que d’ici les congés de Noël, le gouvernement entendra raison et nous appellera autour d’une table de négociation. Ce que nous demandons, ce n’est pas de la mer à boire. Nous osons espérer que cela ira de soi, mais à défaut, nous allons nous référer à nos différentes bases, car de son intersyndicale, il reviendra à la base de prendre les dispositions qu’elle voudra. Si nos revendications ne sont pas satisfaites, nous serons obligés de déposer un préavis de grève. Le préavis de grève court pendant 10 jours. On va espérer que pendant toute la période de congé, le gouvernement nous appellera pour discuter des différents points inscrits dans cette lettre de rappel. Maintenant, si nous recourons à toutes ces voies pacifiques de résolution de la crise et qu’on n’ait pas de solution, nous convoquerons une assemblée générale des enseignants, à l’issue de laquelle on appliquera la décision de la majorité », prévient-il
A suivre !
Mamadou Yaya Bah
Pour Africaguinee.com
Créé le 14 décembre 2024 09:29Nous vous proposons aussi
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