Durée de la transition : la réponse « ferme » d’Ousmane Gaoual Diallo face aux « récriminations » de la classe politique

Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement de transition

CONAKRY-Alors qu’une les principales coalitions politiques du pays désapprouvent les « 39 mois » annoncés comme délai de la transition, le porte-parole du Gouvernement vient de répondre de manière ferme. Ousmane Gaoual Diallo s’est cet après-midi aux questions d’Africaguinee.com.

 

AFRICAGUINEE.COM : Le colonel Mamadi Doumbouya a annoncée samedi 30 avril que la durée de la transition prendra 39 mois.  A partir de quand le compte à rebours va-t-il commencer ?

OUSMANE GAOUAL DIALLO : Ce n’est pas ce qui est important. Très sincèrement, les gens aiment aller sur des petites polémiques qui n’ont aucune importance. Je l’ai toujours dit qu’en ce qui me concerne, et d’ailleurs c’est sur cette ligne que se trouve le gouvernement, la transition est une question d’actions à mener pour sortir la Guinée de cette situation pour aller vers un retour ordre constitutionnel. Qu’est-ce que nous avons fait depuis le 05 septembre ? Qu’est-ce qu’on a à faire maintenant ? Qu’est-ce qui reste à faire avant la fin de la transition ? C’est ce qui est important. Je pense que la classe politique et les acteurs de la société civile qui sont intéressés pour la paix et la stabilité de la Guinée, devraient se préoccuper sur des actions à mener et du travail à faire pour sortir la Guinée de la transition au lieu de perdre nos énergies à discuter sur des dates, des calendriers. Des choses qui, si elles ne sont pas corroborées avec des actions, ne serviraient pas à grand-chose.

Donc, c’est important pour nous qu’on focalise nos attentions sur les actions qui sont déclinées par le ministère de l’Administration du Territoire, comme taches à faire pour dis-je encore sortir la Guinée de la transition. J’aimerais bien que les discussions tournent autour de toutes ces actions.  Et, chacun pourra en ce moment associer toutes ces actions à des durées. C’est ce qui est important pour nous, pour la Guinée et les guinéens.

Vous avez suivi les différentes réactions au sein de la classe politique et certaines organisations de la société civile qui n’approuvent pas ce délai qui selon elles est unilatéral. Que répondez-vous ?

Elles avaient toute la possibilité et l’opportunité de dire. Elles ont donné (leurs propositions). Comme le président l’a dit dans son adresse à la Nation, c’est une durée médiane. Ce n’était pas pour s’aligner sur telle ou telle position ou tel ou tel indicateur. Cela est très important à savoir. C’est ce que je dis souvent : nous aimons entretenir des polémiques inutiles là où ce n’est pas nécessaire. Sinon franchement, le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, a publié une liste des étapes et des tâches à mener pour sortir de la transition. Combien de temps prend chaque étape et combien de temps est nécessaire pour l’exécution de chaque tâche pour qu’on sorte de la transition ? C’est cela qui devrait être le travail. Si les partis politiques et la société civile s’accordent avec le gouvernement, avec le CNRD et que ces tâches-là sont nécessaires, en ce moment-là, trouver la durée correspondante à chaque tâche devient très facile.

Apparemment il y a un bras de fer qui se profile à l’horizon. Les différents acteurs réclament un cadre de dialogue. Qu’est-ce qui est en train d’être fait pour qu’il soit opérationnel ?

Mais qu’est-ce qu’on peut faire d’autres que de donner notre disponibilité et notre bonne foi ? On ne peut pas faire grand-chose parce qu’on ne peut pas malheureusement contraindre les gens lorsqu’on veut échanger et lorsqu’on veut qu’ils viennent au tour de la table. Ce que nous pouvons donc faire, c’est d’agir dans la transparence pour rassurer les uns et les autres pour qu’ils acceptent de venir au tour de la table. Cette main tendue sera toujours là et disponible. Leur place aussi sera toujours à nos côtés pour qu’on puisse avancer sereinement. Maintenant il appartient au gouvernement, à travers les actions que nous menons, que cela reflète et requière la confiance des autres acteurs. C’est ce qui est important.

La CEDEAO dans une déclaration a indiqué qu’elle allait dépêcher dans les prochains jours une mission à Conakry. Est-ce que ce délai ne risque pas d’avantage de braquer cette institution qui demandait une transition plus courte ?

Nous avons toujours dit que la CEDEAO a intérêt à venir voir ce qui se passe dans le pays avant de prendre une décision et en tenant compte des concepts et des situations de chaque pays. Aucun pays ne ressemble à l’autre dans la crise qu’il traverse actuellement.

Donc cette mission est attendue ?

Elle a été annoncée par la CEDEAO, s’ils viennent voir ce qui s’est fait en Guinée, être à l’écoute des acteurs guinéens, ils sont la bienvenue.

Est-ce que vous avez été saisie de la date d’arrivée de cette mission ?

Non pas du tout informé.

La CEDEAO demandait justement ce calendrier. Est-ce qu’une note officielle a été adressée à cette institution ?

NON (…), nous répondons vraiment aux préoccupations du peuple guinéen et à ses interrogations. Et ces interrogations là doivent satisfaire la communauté internationale. Parce qu’en premier lieu c‘est ce qui se fait en Guinée qui est important.

 

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour. Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

Créé le 1 mai 2022 20:51

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