Dubréka : De jeunes se soulèvent contre la vente du cimetière de leur quartier

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DUBREKA-A Dubréka, des jeunes du quartier Dar-es Salam sont descendus dans la rue, ce mercredi 13 avril 2022, pour protester contre la vente de leur cimetière. Le mouvement de protestation a perturbé momentanément les activités dans cette partie de la commune urbaine. Selon une source proche de la préfecture, c’est depuis près de 10 jours que ces mouvements de colère ont commencé à couver. Pour cause, le cimetière qui avait une dimension d’un hectare a été morcelé par un inconnu et vendu à des particuliers. L’affaire s’est retrouvée en justice mais qui tarde à trancher.

« C’est un problème qui est en justice depuis quelques jours autour de la vente du cimetière du quartier de Dar-es Salam. Il y a une impatience dans la gestion de la crise au niveau des autorités et c’est ce qui a conduit les jeunes à sortir dans la rue pour réclamer la restitution du cimetière. Mais le hic, on se demande qui a vendu ? Il y a eu des soubassements, des clôtures et des bâtiments construits sur le site. C’est un site qui faisait un hectare, mais de morcellement en morcellement il a été réduit à une parcelle, c’est-à-dire, 500 mètres carrés. Et les 500 m2 encore sont déjà vendus. Maintenant il y a eu une première manifestation et la justice s’est saisie du dossier suite à une plainte déposée par une personne que nous n’avons jamais vue.  Ils sont allés arrêter le chef du quartier adjoint pour le mettre en prison. Les jeunes ont estimé que la procédure judiciaire traine, ils ont décidé de se faire entendre à travers la rue », a précisé un responsable de la préfecture.

Joint au téléphone, la cheffe du quartier Dar-Es Salam a donné plus de détails sur cette affaire. Pour Mme Koumbassa Aicha Camara, il y a deux éléments qui ont irrité la colère de la population, particulièrement les jeunes.

« Depuis 2012, je suis dans ce quartier et j’ai trouvé que l’endroit dont on parle est un cimetière. Le mardi surpassé, mon adjoint m’a appelé pour m’informer qu’il est à la gendarmerie. Je suis allé le trouver là-bas pour savoir la raison de son interpellation. Ils m’ont dit que c’est quelqu’un qui a porté plainte contre lui parce qu’il aurait conduit les enfants du quartier au cimetière pour aller faire tomber une clôture. Ce dernier a acheté une parcelle au cimetière et a construit une clôture, il a fait un soubassement et a fermé. Il a accusé mon adjoint, (Naby Sylla) d’avoir ordonné aux enfants du quartier d’aller détruire sa clôture. C’est donc la raison qui l’a amené à porter plainte contre mon adjoint, d’après les gendarmes.

Mais moi, j’ai dit aux gendarmes que cette version du plaignant n’était pas vraie parce que mon adjoint réside à Tanèné maintenant. C’est vrai qu’il a toujours sa construction à Dar Es Salam mais, mais c’est de temps à temps qu’il vient au quartier. Cette destruction s’est donc passée derrière lui. Les gendarmes ont dit que son dossier se trouve déjà dans les mains du procureur. J’ai réussi à entrer en contact avec le procureur, qui, après échanges, m’a laissé repartir avec mon adjoint mais avec instruction de revenir avec lui le lendemain. J’ai profité de ce temps pour en parler aux sages du quartier qui sont allés voir le maire et le préfet pour que le problème soit réglé.

Mais mon adjoint, sorti à la maison sans laisser les dépenses journalières était obligé d’y retourner. Du coup, avant d’arriver à la gendarmerie, il était déjà en retard. Chose qui m’a fait subir des menaces de la part du procureur et de la gendarmerie. (…) Finalement j’ai quitté les lieux pour aller remplir d’autres obligations au quartier. Quelques heures plus tard le procureur a appelé et m’a aussitôt informé qu’on l’a placé sous mandat de dépôt à la maison centrale. Je suis allée alerter les sages, qui ont informé le maire, qui aussi a informé le préfet. Ils ont échangé tout en promettant de se voir. Après moult tractations il n’y a pas eu de suite favorable à la libération de notre président adjoint du quartier. Et hier mardi, le procureur m’a demandé d’écrire une lettre de demande de mise en liberté de mon adjoint Naby Sylla, je l’ai fait, le maire a contresigné, les documents leur ont été remis. On s’est quitté. J’ai fait le compte rendu au maire.

Mais à mon fort étonnement ce matin, pendant que je dormais, ils sont venus me réveiller m’informant que la population s’est révoltée contre la vente du cimetière et l’emprisonnement de chef du quartier adjoint (Naby Sylla). Ils ont bloqué toutes les routes, tout a été bloqué. Il a fallu l’arrivée des renforts et de la sensibilisation pour calmer les populations. Mais les manifestants ont prévenu que s’ils ne font pas sortir Naby de la prison dans la journée d’aujourd’hui, les manifestations vont continuer. Et jusqu’ici il n’y a pas eu de solutions. Le Préfet dit que jusque-là on ne l’a pas écouté au niveau de la justice, c’est pourquoi Naby est toujours détenu à la maison centrale », a expliqué Mme Koumbassa Aicha Camara, cheffe de quartier de Dar Es Salam.

 

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 114

Créé le 13 avril 2022 19:56

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