Droits Humains : L’Ambassade de France et les Nations Unies soutiennent la Guinée pour un « avenir meilleur »…
CONAKRY- En collaboration avec l’ambassade de France en Guinée et le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, la Guinée a célébré ce mardi 10 décembre 2024 la journée internationale des droits de l’homme sous le thème : « Nos droits, notre avenir maintenant ».
Cet événement qui a eu lieu au Centre Culturel Franco-Guinéen (CCFG) a mobilisé plusieurs personnalités dont les autorités guinéennes, des diplomates de l’ambassade de France en Guinée, des représentants des Nations Unies et du Haut-commissariat aux droits de l’homme en Guinée ainsi des activistes des droits humains en Guinée.
L’Ambassade de France a confié à I’IRLA (Institut de Recherche Linguistique Appliquée) la traduction dans les 8 langues nationales de la déclaration Universelle des droits de l’Homme, de la déclaration des chasseurs du Mandé et de la Charte de Kurukan Fouga.
Le Ministre de la justice et des droits de l’homme a, au nom du gouvernement guinéen, remercié l’Ambassade de France en Guinée et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme en Guinée, pour leur soutien constant aux autorités guinéennes dans la lutte pour la promotion des droits de l’homme.
Pour Yaya Kaïraba Kaba, les droits de l’homme sont une sorte d’armure parce qu’ils protègent tout le monde.
« Ce sont aussi des règles qui nous disent comment nous comporter. Ils sont abstraits, certes, tout comme les émotions, et comme les émotions, ils appartiennent à tous et existent, quoi qu’il arrive. Ils sont comme la nature, car ils peuvent être violés. Ils sont aussi comme l’esprit, car ils ne peuvent être détruits. Comme le temps, ils nous réservent tous le même traitement, que nous soyons riches ou pauvres, jeunes ou vieux, blancs ou noirs, grands ou petits », a-t-il expliqué.
« Les droits humains peuvent donner aux individus et aux communautés les moyens de construire des droits de l’homme pour construire un avenir meilleur, en adoptant et en faisant confiance au plein pouvoir des droits de l’homme, comme voie vers le monde que nous voulons, nous pouvons devenir plus pacifiques, plus égaux et avec un développement plus durable. Ce jour doit être un moment pour sceller un nouveau pacte social, pour un nouveau départ pour lequel l’avènement d’un monde débarrassé de toute stigmatisation, de toute forme de pauvreté, de toute exclusion, de tout régime de l’autre, à raison de nos différences, doit être le seul objectif. C’est d’ailleurs le seul combat qui vaille d’être mené », a ajouté Yaya Kaïraba Kaba.
L’Ambassadeur de France a fait savoir que la journée du 10 décembre consacrée aux droits de l’homme est un peu particulière pour la Guinée. « Puisque quelque part, elle ouvre l’examen périodique universel, qui sera l’exercice auquel sera confrontée la Guinée en avril 2025 aux Nations Unies. C’est un exercice intéressant, parce qu’il oppose l’État à ses pairs. Et vous savez que la France est plus critiquée que la Guinée à Genève. Nous avons reçu plus de recommandations de la communauté internationale que la Guinée. Donc c’est aussi une pierre dans notre propre jardin. La France est régulièrement attaquée pour racisme et xénophobie, pour son non-respect du droit des migrants, ou pour le sort réservé aux personnes handicapées. C’est donc un point important d’entendre la critique de nos pairs pour pouvoir nous améliorer » a expliqué Luc BRIARD.
Par la suite, ce diplomate a rappelé que la France avait fait un certain nombre de recommandations pour la Guinée, lors du dernier passage, en 2019, notamment concernant l’abolition des mutilations génitales féminines, sur le sort des disparitions forcées, ou sur les allégations de violation des droits de l’homme par les forces de sécurité. « Ce n’est pas une critique, ce n’est pas une leçon, c’est comment nous pouvons faire humanité commune pour nous améliorer collectivement. Et c’est pour ça qu’une telle journée est là, et je me réjouis que l’avant-projet de la Constitution, qui va être proposé prochainement au suffrage du peuple guinéen, inclut l’ensemble de ces recommandations dans les articles même de la Constitution, qui seront évidemment opposés par les juges dans les juridictions nationales, pour pouvoir rendre une justice que toutes les populations attendent », a affirmé Luc BRIARD.
La Coordonnatrice résidente des Nations-Unies en Guinée pour sa part a insisté sur leur devoir de rester toujours vigilant sur le respect des principes fondamentaux de liberté d’expression et d’opinion en république de Guinée.
« La liberté de la presse tout comme la liberté pour chaque citoyen de s’exprimer sans crainte demeurent essentielles pour bâtir une gouvernance transparente et inclusive. Nous devons redoubler d’efforts pour protéger les défenseurs des droits humaines, ces acteurs courageux qui œuvrent quotidiennement pour dénoncer les injustices, protéger les plus vulnérables et promouvoir la justice sociale », a lancé Kristele YOUNES avant d’affirmer qu’en Guinée, les progrès réalisés doivent être constants et renforcés.
« Nous devons renforcer notre engagement en matière de gouvernance et de lutte contre l’impunité à l’image du procès du 28 septembre 2009 qui constitue un jalon important pour garantir justice aux victimes et promouvoir la réconciliation nationale », a ajouté la Coordonnatrice résidente des Nations-Unies en Guinée.
Pour conclure, Aimé Ntumba a à son tour prononcé le discours du Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme à l’occasion de cette journée.
« Le droit humain n’appartient à aucun parti politique, ni à aucune région du monde. Il appartient à tous et à toutes, à chacun et chacune d’entre vous. Actuellement, certaines personnes essaient de discréditer et de dévaloriser le droit humain en nous jetant de la poudre aux yeux tout en définissant et affaiblissant nos libertés fondamentales. C’est ça la politique de distraction. Et je comprends pourquoi les droits humains sont des idées simples et puissantes qui incitent, qui inspirent les gens à se défendre. Ils représentent donc une menace pour les autocrates, pour les populistes et les autoritaires de tous bords. Les générations précédentes se sont battues et sont même mortes pour le droit humain. Le droit de vote, le droit de manifester, le droit de travailler et le droit à la parité salariale pour les femmes, le droit d’être vue, entendue, prise en compte.
Nos anciens sont descendus dans la rue, se sont adressés au Parlement et au tribunal pour lutter contre le colonialisme, l’apartheid, la discrimination, les inégalités, l’esclavage et le racisme. Ils ont construit le système international des droits humains qui a apporté de réels progrès partout dans le monde. Notre humanité est forte. Face aux plus grands obstacles, les gens vont au-delà de leurs différences et le surmontent. Aujourd’hui, alors que le monde fait face à une autre période difficile, beaucoup d’entre vous font la même chose pour l’action climatique, pour le droit des femmes et pour la paix. Nous constatons partout que les droits humains n’ont pas encore tenu toutes leurs promesses.
Je vous exhorte donc à garder le cap, mobilisez-vous, utilisez vos voix et vos votes. Unissez-vous les uns aux autres pour construire des mouvements sociaux qui défendent vos droits et ceux des générations futures. Exigez à vos dirigeants d’œuvrer en faveur de l’égalité, de la justice, de la paix et de tous vos droits humains », a cité le représentant du Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme.
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 666 134 023
Créé le 12 décembre 2024 07:33Nous vous proposons aussi
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