Dr. Jolita Pons aux 72h du Livre : « L’avenir de la Guinée passe par l’alphabétisation… »

CONAKRY- C’est dans une atmosphère de partage, d’écoute et d’engagement que l’Union européenne a marqué sa présence lors de la 17ème édition des 72 Heures du Livre en Guinée. Présente dès les premières heures de l’événement littéraire de l’année, la délégation de l’UE, menée par son ambassadrice Jolita Pons, a porté haut les valeurs de l’éducation, de la culture et de l’égalité des genres.

Au micro d’Africaguinée.com, Madame Jolita Pons revient sur une participation riche en échanges avec en ligne de mire un message sans détour : « l’avenir de la Guinée passe par l’alphabétisation et la scolarisation des jeunes filles ». L’ambassadrice souligne l’urgence d’une action collective pour garantir à chaque enfant, sans distinction, l’accès à l’éducation.

Durant ces trois journées de célébration du livre, le stand de l’Union européenne a été l’un des plus visités. Ateliers, dialogues avec les jeunes, cafés littéraires et discussions autour des valeurs européennes ont rythmé la présence de la délégation de l’union européenne à ce rendez-vous du livre. Mais c’est surtout le dialogue sur l’égalité entre hommes et femmes qui a profondément marqué Jolita Pons.

Cette participation de l’Union européenne s’inscrit dans une démarche plus large de soutien à la culture comme levier de paix, de démocratie et de solidarité. La présence de l’UE aux 72h du Livre est loin d’être une première ! Elle prend cette année une dimension particulière, en lien avec le projet PARD (Projet d’Appui à la Résilience et à la Démocratie), un programme emblématique qui met à l’honneur les actions de la société civile. (Interview).

AFRICAGUINEE.COM : Vous venez de terminer tout à l’heure un dialogue avec des lycéens, des élèves sur l’égalité homme-femme. Parlez-nous en !

JOLITA PONS : Comme vous venez de le dire, j’ai échangé avec des jeunes hier et aujourd’hui, ainsi que mes collègues, dans le stand de 72 Heures de Livre, sur les questions liées au thème principal de 72 Heures de livre, ‘’puissance féminine’’. Et aujourd’hui on a parlé beaucoup aussi d’inégalités encore persistantes entre hommes et femmes. C’est un sujet vraiment très important pour chaque société. Et ça existe encore de partout dans le monde, même en Europe. Mais c’est un sujet vraiment d’actualité en Guinée aussi. J’étais vraiment touchée par l’échange, parce que les jeunes filles et les jeunes hommes aussi étaient vraiment intéressés, ils avaient vraiment beaucoup d’opinions, ils étaient très sincères sur les problèmes qu’ils rencontrent dans leur quotidien en termes d’inégalités entre hommes et femmes. Mais aussi, je vois l’espoir, parce qu’on voit la réflexion des jeunes filles. C’est une prise de conscience, que ce n’est pas bien, qu’on doit changer ça. Il y a un peu d’espoir que ça change pas à pas.  Je suis aussi très contente de voir les jeunes hommes, les jeunes garçons évoluer dans leurs pensées. Parce que ce n’est pas un sujet de femmes. L’égalité de genre, c’est vraiment un sujet de la société. Et ce n’est pas seulement des femmes qui doivent se battre pour cela.

Donc, nous sommes très, très contents de participer à 72 heures de livres. Et nous ne le faisons pas pour la première fois, parce que c’est une occasion assez rare d’échanger avec les jeunes qui passent, qui s’intéressent aux livres. Et pourquoi nous soutenons ces 72 heures de livres et pourquoi nous sommes présents ? Parce qu’en fait, en règle générale, nous pensons que la littérature, l’éducation, le livre et la culture plus généralement, c’est vraiment la base d’une société meilleure, une société harmonieuse, une société qui est en paix avec soi-même et une société qui prône des valeurs universelles : solidarité, échanges entre les êtres humains. Donc, nous pensons que vraiment l’effet de lire la littérature ça élargi vraiment la perspective de chacun de nous. Et c’est vraiment très important. Et donc, pour nous aussi, c’est une approche pour s’engager avec les jeunes de la Guinée et moins jeunes aussi.

Le 23 avril déjà, vous aviez également participé à la célébration de la Journée mondiale du livre au Centre culturel franco-guinéen, où vous avez délivré un message important devant beaucoup d’acteurs du livre. Pouvez-vous revenir sur l’essentiel de cette journée aussi ?

Il n’y a pas de livre sans alphabet et il n’y a pas d’utilité d’alphabet si les personnes ne connaissent pas l’alphabet. Donc, même si ça me fait très plaisir de célébrer le livre en Guinée, je dois dire que tout le monde doit être engagé pour changer la donne très triste en Guinée, qu’il y a vraiment encore trop peu de gens qui savent lire. Donc, commençons par cela. C’est encore plus tragique la situation pour les filles. Pour les filles, elles commencent à aller à l’école et souvent elles arrêtent. Donc, il faut vraiment changer la question de scolarisation et d’alphabétisation. Sans cela, on ne peut pas imaginer un avenir radieux pour la Guinée. C’est vraiment une question fondamentale. Commençons à mettre tous les enfants à l’école. Tout le monde doit apprendre à lire et à écrire parce que sans cela, on ne peut pas avoir une société prospère.

Nous sommes à la dernière journée des 72h de livre aujourd’hui. Le stand de l’Union Européenne est très animé depuis le premier jour jusqu’à aujourd’hui, avec des questions sur la connaissance de l’Europe. Alors, quel est le bilan que vous dressez de votre participation à cette 17ème édition ? Est-ce que vous êtes satisfaites ?

Je suis contente parce qu’il y a du monde et donc on fait ce stand aussi avec notre projet qu’on fait pour l’accompagnement de la transition et la démocratisation de la Guinée parce que comme je dis, nous pensons que la question des cultures vraiment contribue à une société plus démocratique, plus ouverte. Donc pour nous, c’est très important et je suis contente parce qu’il y a du monde, les gens posent des questions, ils apprennent sur l’Europe, ils apprennent sur l’engagement de l’Europe ici, ils apprennent d’autres questions sur les droits et aussi ce que l’Union Européenne fait en Guinée parce que nous faisons beaucoup, nous sommes vraiment le plus grand partenaire de la Guinée et cela depuis des décennies.

Un mot sur le projet PARD qui a également mis en avant les actions de la société civile, le CDS…

C’est un de nos projets phares. Comme vous le savez, s’engager avec la société civile, c’est vraiment une action fondamentale pour l’Union européenne. Et nous sommes très contents d’avoir pu avoir de très nombreux échanges constructifs avec la société civile, de renforcer leurs capacités. Et on voit que la société civile en Guinée, elle est très active. Elle ne demande qu’être soutenue et entendue.

Propos recueillis par Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 666 134 023

 

Créé le 26 avril 2025 09:14

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