Dispositif anti-fraude, liste des candidats, choix des épreuves : tout savoir sur les préparatifs des examens nationaux 2025…

CONAKRY – Le Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation a renforcé le dispositif anti-fraude pour les examens nationaux, session 2025. Une batterie de mesures est envisagée pour garantir la crédibilité des évaluations.
En prélude à ces examens, Africaguinee.com est allé à la rencontre du directeur du centre des ressources documentaires et porte-parole du département dirigé par Jean-Paul Cédy, pour en savoir davantage sur ce qui est envisagé pour la réussite de la session 2025. Sans tabou, Mohamed Ansa Diawara a explicité les préparatifs des différents tests qui commenceront le 12 juin 2025.
AFRICAGUINEE.COM: Nous sommes à moins d’un mois du démarrage des examens nationaux session 2025. Où en êtes-vous dans l’organisation pratique ?
MOHAMED ANSA DIAWARA : A ce jour, je vous dirais que le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation est en plein préparatif des examens nationaux. Nous sommes très heureux de vous dire que tout se passe bien, quand on sait qu’on a pris de l’avance sur le temps, contrairement aux années précédentes. A ce jour, toutes les listes des candidats sont établies. Quatre mois avant le jour J, nous avons tenu l’atelier préparatoire des examens nationaux, qui se fait habituellement trois semaines avant le jour J. Et le fait de le tenir au moins quatre mois plus tôt, cela nous a permis de revoir nos recommandations qui ont été faites dans ces étapes d’atelier préparatoire. Et si on me parle d’innovation par exemple, cette année on a innové en faisant cet atelier préparatoire à trois niveaux. Au niveau national, qui a regroupé les cadres du département, les directions, les services, mais également toutes les inspections régionales et leurs chargés d’examens. Après cette étape, cet atelier a été organisé au niveau régional, cette fois-ci piloté par l’inspecteur régional.
L’inspection régionale a regroupé en son sein toutes les directions préfectorales ou communales et a associé leurs chargés d’examens, pour parler du même atelier, partager les mêmes recommandations. Le troisième niveau, chaque directeur préfectoral ou communal a refait le même atelier dans sa circonscription. L’objectif fondamental, c’était d’informer tous les acteurs du processus ; du ministre au dernier cadre enseignant de tout ce qui va se passer, de toutes les mesures qui vont être prises. Donc, l’organisation pratique des examens, à ce jour, nous pouvons vous dire qu’en plus de tout ce qui est technique, les intrants pédagogiques sont aussi disponibles. Et les petits matériels qui doivent servir dans les centres d’examens sont en train d’être envoyés sur tout le territoire national. Donc, nous osons affirmer que tout se passe bien. Les cartes spéciales examens sont en train d’être finalisées. Également, les travaux d’étiquetage des enveloppes des épreuves sont aussi en train d’être faits. Nous pensons que nous ne sommes pas en retard, au contraire, nous sommes en avance. Et les examens pourront bel et bien commencer le 12 juin 2025.
Quelles sont les mesures spécifiques prévues cette année pour garantir la sécurité et l’intégrité des épreuves ?
Pour garantir la sécurité et l’intégrité des épreuves, tous les dispositifs que nous avions l’habitude d’utiliser sont maintenus.
Tels que ?
Des dispositifs comme l’ossature des cadres qui doivent aller pour la coordination de ces examens. Il y a les surveillants, il y a les responsables des centres, il y a les délégués. En plus des délégués, il y a les autorités préfectorales, communales et régionales qui aident à couvrir les examens. Vous avez également des superviseurs qui viendront du département pour suivre et corriger tout ce qu’il y a comme problème sur les lieux. Au plan technique, je ne vais pas parler assez, parce que pour ce qui est des dispositifs techniques, on trouve à améliorer. Donc en termes de dispositifs techniques, tout se passe bien. En dehors de cela, le slogan ne change pas, il reste maintenu. Ce sont des examens qui sanctionnent le mérite des enfants. Ce sont des examens qui font en sorte que nous puissions connaître et comprendre des programmes qui sont enseignés.
Ce sont des examens qui font la sélection de ceux qui ont bien travaillé durant les années, parce que les examens, ce n’est pas une année seulement, c’est tout un cycle. Donc en termes de mesures spécifiques, les dispositifs visent à ce que les examens soient équitables. Que chaque candidat rentre avec la même chance, mais aussi respecte rigoureusement nos règlements généraux, qui parlent des interdits, qui parlent également des sanctions. Donc nous allons mettre en application, comme cela a été fait pour les règlements, les principes des règlements généraux qui régissent nos examens et concours.
La sélection des sujets sera-t-elle faite, comme les années précédentes, marquée par l’internement des concepteurs ?
Évidemment, le processus de sélection des sujets a déjà démarré. Le directeur général des services d’examen et des cadres qui ont l’habitude de cuisiner ces épreuves sont déjà en l’œuvre. Il faut rappeler sur ce point que ce sont des propositions d’épreuves qui viennent des enseignants eux-mêmes en situation de classe. Ces sujets sont réunis pour sortir une épreuve type qui pourra sanctionner ce qui a été fait durant ces années. Cette sélection est en cours à l’intérieur.
Juste une précision. Souvent les surveillants interdisent aux candidats le port des foulards pour les filles et le port des chaussures fermées de façon générale. Est-ce une instruction du ministère ?
Évidemment, ce sont des principes qui sont dans nos règlements généraux. Le port du foulard est interdit, c’est vrai. Également les paires fermées, pour éviter que certains dissimulent des épreuves, ou de la documentation, ou tout ce qui est interdit dans ces foulards, ou bien dans les paires fermées. De toute façon, il y a des cas exceptionnels, nous avons eu des cas de malades. C’est pourquoi les surveillants sont autorisés et les délégués sont instruits de fouiller et refouiller tous ceux qui sont dans une telle situation et qu’on ne peut leur dire d’enlever ou d’interdire complètement le foulard. De ce point de vue, les surveillants sont bien instruits.
Avec l’essor des outils numériques et des réseaux sociaux, quelles dispositions avez-vous prises pour prévenir la fuite ou la diffusion en ligne des sujets ?
Les examens constituent une période très sensible. Et pendant cette période, il y en a qui se permettent de saboter le travail fait par notre ministère. Délibérément, il y a des gens qui sabotent. Il faut faire la différence déjà entre un cas de fraude et la fuite du sujet. La fuite du sujet, c’est la découverte de l’épreuve avant le jour J de l’examen. Cela n’est pas à confondre à la fraude, c’est-à-dire que dès que l’épreuve est lancée, un esprit malin peut photographier l’épreuve et l’envoyer sur n’importe quelle plateforme de son choix. On appelle ça de la fraude. Qu’il s’agisse de telles fraudes ou qu’il s’agisse de fuite du sujet, les enquêtes seront menées. Lorsque les intéressés sont connus, ils répondent devant la loi. Donc gérons de telles situations sans dire comment parce que quoi qu’il arrive, les gens veulent toujours faire ce qu’ils veulent faire. Ce qui est important, c’est de mettre quelque chose en place qui puisse prendre les voleurs.
Qu’en est-il de l’acheminement des épreuves dans les zones enclavées ? Avez-vous prévu des dispositifs spécifiques ?
L’acheminement des épreuves sur tout le territoire national est notre pratique. C’est d’ailleurs le lieu et le moment de féliciter et de remercier au nom de monsieur le ministre Jean-Paul Cedy et de tout son cabinet, le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation pour son accompagnement. Les administrateurs nous accompagnent tout au long des examens nationaux. Mais également le ministère de la sécurité, le haut commandement de la gendarmerie et la police, tous nous accompagnent au niveau de la gestion des centres. Mais dans l’acheminement des épreuves, les gendarmes les convoient jusqu’à la dernière localité. Les enveloppes seront mises dans une malle qui a quatre cadenas. Et c’est cette malle qui sera transportée jusque dans la préfecture.
Le préfet a sa clé, le maire a sa clé. Également le commissaire central a sa clé. On ne peut ouvrir ces malles qu’en présence de ces personnes. Donc c’est pour dire que l’acheminement des épreuves par les forces de sécurité, nous sommes vraiment à l’aise parce que nos épreuves vont arriver à destination sans problème. Sans oublier que la gestion se fait tous les matins. Ce n’est pas qu’on sort toutes les épreuves le même jour, mais tous les matins qu’une épreuve doit passer, les responsables se réunissent, on ouvre la malle devant tout le monde et on extrait l’épreuve ou les épreuves qui doivent passer ce jour. Donc la sécurité en termes d’acheminement des épreuves est garantie, même dans les zones enclavées.
Quel message souhaitez-vous adresser aux candidats et à l’ensemble des acteurs impliqués dans l’organisation de ces examens ?
Le message que je lance c’est d’abord aux élèves, pour leur dire que ces examens sont les leurs. Si ces examens réussissent, les premiers bénéficiaires sont les élèves eux-mêmes parce que lorsqu’un diplôme est valable, ça veut dire que l’intéressé aura fait un bon examen. Donc, il appartient à tous les élèves de faire en sorte que ces examens se passent dans les meilleures conditions, que les candidats qu’ils sont, évitent les interdits de nos examens. Il n’y a pas de téléphone à l’examen. Il n’y a pas d’objet électronique. Les téléphones, les montres électroniques, les ordinateurs, les calculatrices, de quelle que nature que ce soit, sont formellement interdits. La documentation est également formellement interdite. Ce qu’on demande au candidat, c’est sa carte spéciale examen, ses deux Bics, il faut toujours avoir deux Bics, en cas de panne, et la boîte mathématisable. Voilà ce qu’on demande.
Donc chaque candidat doit s’éloigner de toute tentative de fraude parce que la fraude est éliminatoire. Lorsqu’un candidat est pris dans une condition de fraude, il est éliminé. Il ne perd pas la matière, il perd l’examen automatiquement. C’est pourquoi, on peut rater une matière, deux matières, et réussir son examen. Mais on n’a pas à s’obstiner qu’il faut voler dans la matière qu’on ne connaît pas et finalement, on peut être pris et donc être éliminé. Donc, si les examens se passent dans la plus grande tranquillité, dans le plus grand sérieux, vos diplômes seront valables aux yeux de nos compatriotes guinéens mais aussi aux yeux du monde entier. C’est pourquoi vous devez être les premiers garants de ces examens nationaux.
Aux parents d’élèves, il s’agit d’aider l’école, il s’agit d’aider le département en suivant les enfants. Les téléphones et tout ce qui est d’interdit doivent leur être dépossédés à la maison, pour que l’enfant vienne propre avec ce qui est prévu. Les cartes-là sont faites pour distinguer les candidats normaux des faux candidats. Si quelqu’un n’a pas de carte, il ne peut pas être reçu. Donc les parents doivent jouer ce rôle de suivi des enfants à la maison et leur prodiguer de sages conseils. Aux encadreurs que nous sommes, les enfants qui vont être évalués sont nos enfants. Les résultats qui vont être affichés sont nos valeurs. Donc nous devons travailler à la réussite de l’examen. Nous devons nous impliquer à tous les niveaux. Notre ministre Jean-Paul Cédy a rendu tout le monde responsable de tout acte qu’il prendrait dans sa localité ou dans son service lors des examens.
Donc, chacun est responsable de son acte. Et de ce point de vue, nous devons mesurer toute décision qu’on doit prendre, nous devons mesurer tout acte qu’on doit faire. Parce qu’il s’agit de nos examens nationaux. Et pour finir sur ce point, il faut dire que ces examens nationaux constituent pour nous une compétition internationale. Une compétition internationale parce que nos diplômés, nos enfants sont appelés à sortir. Si nous avons ici un niveau bas, nous ne pourrons pas être au niveau international. C’est pourquoi les épreuves qui sont choisies sont des épreuves qui sont nationales, mais aussi internationales. Donc chacun doit se battre pour que nos enfants soient aussi parmi les meilleurs dans notre pays.
Entretien réalisé par Mamadou Yaya Bah
Pour Africaguinee.com
Créé le 19 mai 2025 13:25Nous vous proposons aussi
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